Tentative d'assassinat, général de Gaulle, Petit-Clamart, 22 août 1962, Général de Gaulle, guerre d'Algérie, FLN, pieds-noirs, Opération Charlotte Corday, Marton Lajos
Depuis l'indépendance, les spécialistes algériens en histoire ont profité du climat de liberté et de la vigueur nationaliste engendrée pour écrire l'histoire de l'Algérie, et particulièrement l'histoire de la révolution. Certainement l'antagonisme existant a constitué une entrave à cette écriture, mais on ne peut qu'affirmer l'existence de travaux publiés par des organismes étatiques bien que leur contenu puisse gêner notamment à cause du conflit de 1962, tels que la mythique publication des numéros d'El-Moudjahid de la révolution dans un recueil en 1984. De plus, après 1989 on a vu une abondance des travaux relevant de l'histoire de la révolution. La troisième étape de cette écriture est déclenchée avec les mémoires des soldats de l'ALN et les militants de l'Organisation civile. Toutes ces contributions ne peuvent que bénéficier à cette transcription de l'histoire.
[...] Cependant, des grands évènements franco-français liés de loin ou de près à l'Algérie n'ont pas fait l'objet de grandes recherches en Algérie. L'historiographie algérienne se contentait de mentionner de loin des évènements tels ceux du 13 mai 1958, l'instauration de la Ve république, le rappel du général Massu au Métropole, la tentative d'assassinat du Général de Gaulle au Petit-Clamart etc. Aussi curieux que ceci puisse paraître, cette situation dure depuis plus de cinquante 50. Pourtant ces évènements sont tout d'abord une partie de l'histoire algérienne. D'autre part, il est le temps peut-être d'entamer un processus d'historisation algérienne envers des évènements français. [...]
[...] À 300 mètres du rond-point du Petit-Clamart, un commando divisé en 2 groupes est au guet-apens. Le premier derrière une grande Renault Estafette, le 2e derrière des broussailles à l'opposé du 1er groupe de l'autre côté de la route. Le chef du commando est le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien Thiry. Au passage du convoi, les membres des 2 groupes tirent plus de 150 balles. Par miracle le Général et son épouse sortent indemnes. Aucun membre du convoi n'a été blessé. La seule victime de cette attaque sera un homme circulant en voiture avec sa famille qui a eu la malchance de passer à cette heure-ci. [...]
[...] Les conséquences Le but affiché de cette attaque. Le général a abandonné l'Algérie française et les pieds-noirs. Les accords d'Evian n'ont pas été respectés par le FLN, des massacres sont commis contre les harkis qui ont combattu pour la France, mais le général ne fait rien pour arrêter ce déchainement. Bastien laisse un testament dans lequel il se livre à un véritable procès de De Gaulle, du pouvoir français et du processus de décolonisation qu'il considère un totalitarisme affiché. Il écrit dans son testament : Nos motifs d'action sont liés aux conséquences de l'effroyable drame humain et national qui, à la suite des évènements qui se sont déroulés en Algérie depuis bientôt cinq ans Il continue : Le désastre algérien, avec tous ses morts et toutes ses ruines, pouvait être évité et il a tenu essentiellement à l'acharnement de la volonté d'un très vieil homme (de Gaulle) bien que l'opinion publique ne puisse, à proprement parler, porter la responsabilité du non-respect des accords d'Evian et du génocide qui a suivi ; car le dernier vote positif supposait au contraire le respect des accords passés à Evian et la protection accordée en Algérie à tous ceux qui se réclamaient de la France l'actuel chef de l'État trahit l'Occident et le monde libre si le chef de l'État, étant sorti de la légalité, tue ou laisse tuer ceux qui sont sous sa responsabilité, ou s'il est responsable, et seul responsable, d'un désastre national, il doit être mis par la force hors d'état de continuer à exercer son pouvoir de fait ; et c'est ce que nous avons essayé de faire, au nom de la loi Cependant, l'affaire ne se limite pas à l'indépendance de l'Algérie. [...]
[...] Sans tomber dans un excès de chauvinisme, il est possible que les tentatives algériennes dans ce sens s'inscrivent dans la matrice des études postcoloniales qui seront enseignées en Algérie comme en France. Éventuellement, il serait possible d'écrire cette histoire d'une manière commune en faisant tomber les mensonges et les falsifications d'un côté et les exagérations de l'autre. II. La tentative d'assassinat contre De Gaulle Après cette introduction expliquant le cadre dans lequel s'inscrivent ces écritures, nous allons essayer d'analyser dans cet article une tentative d'assassinat contre De Gaulle attribué à l'OAS. [...]
[...] Un travail didactique s'impose donc de plus en plus des deux côtés mettant à part le débat passionnel afin de réussir à donner une vision contextuelle des faits aux jeunes générations. [...]
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