Le dernier tiers du XIXe siècle semble en effet être le témoin de l'émergence d'une nouvelle couche sociale, qu'on qualifierait de classe moyenne.
Selon Jean Ruhlmann, une classe sociale, est une catégorie d'individus qui doit combiner "des critères de position sociale, d'identité et d'action collectives", c'est-à-dire qu'au-delà du critère de ressources, les membres d'une même classe doivent avoir un même rang dans la hiérarchie implicite de la société, des valeurs communes pour une identité semblable et enfin doivent faire preuve de mouvements d'actions les représentant en tant que masse.
Derrière le qualificatif "moyennes", nous pouvons lire l'idée d'une couche intermédiaire de la société car s'immisçant entre le monde ouvrier et l'univers bourgeois, en appartenant à la fois aux deux et à la fois à aucun des deux, et c'est ce qui fait son identité. Les classes moyennes regroupent donc de nombreuses professions telles que les salariés, les petits patrons et les professions libérales.
En quoi la Belle Époque fait-elle figure de l'avènement des classes moyennes ?
[...] Par exemple, le boulanger est connu de tous, et dans sa boutique qui se dotera progressivement de vitrines, on trouve des canapés, où les gens se retrouvent pour discuter. Témoin des confidences, il aura un rôle assez fondamental dans de nombreux procès par exemple. Père nourricier, il accorde aussi des crédits, faisant de lui un personnage apprécié et bien placé dans l'échelle sociale. Politique : On ne peut pas dire que les classes moyennes aient une voix unanime politiquement parlant. [...]
[...] -Désir parfois concrétisé : les self-made-men côtoient désormais les cadres des grandes banques qui n'accueillaient que des bourgeois. - Enfin, 3ème caractéristique : la conscience de la fragilité de leur statut. Ils viennent pour la plupart de classes défavorisées, sont conscients du risque qu'ils ont de redescendre. B. Défense des classes moyennes : poids et représentation Poids syndical, politique et associatif : c'est là l'évolution majeure de la représentation des classes moyennes, débutant vraiment vers 1895 et qui lui donne encore plus de poids. [...]
[...] Puis nous terminerons par analyser le poids et la représentation des classes moyennes en France. Un contexte favorable A. L'insoupçonné vainqueur dans la lutte des classes Les classes moyennes ont souvent été ignorées par l'historiographie des sociétés industrielles. Il faut dire que notre conception du monde du XIXe siècle est fortement influencée par le modèle marxiste qui dresse un portrait manichéen de la société industrialisée dans laquelle les méchants bourgeois-patrons oppressent la masse prolétaire. Les campagnes se vident pour nourrir les rangs d'ouvriers peu qualifiés, les machineries grondent dans les rues des grandes villes, l'heure des temps modernes a sonné. [...]
[...] - Un congrès international des classes moyennes est créé en 1899 puis rejoué en 1903 auquel la France participe. Est créé aussi l'Institut international des classes moyennes ayant pour objectif de faire de la propagande. - Les classes moyennes vont s'opposer à trop d'assistance du prolétariat (pour par que celui-ci ne les rattrape) et prennent conscience de leurs intérêts spécifiques : -mise en place par M. Colrat en 1907, de l'association de défense des classes moyennes (ADClM) en réaction à un projet d'impôt sur le revenu -proposé par Joseph Caillaux). [...]
[...] - Contexte économique : hiérarchisation au sein des entreprises et tertiarisation de l'éco nécessite plus d'employés de bureau. Au niveau culturel, l'accès de tous à l'information permet d'éveiller les esprits citoyens, de prendre conscience des réalités sociales et ainsi susciter l'appétit d'ascension sociale. Poids politique - La loi municipale : les classes moyennes accèdent aux responsabilités municipales, comme l'avait voulu Gambetta dans son discours de 1872. II) Les classes moyennes sont partout A. Dans tous les secteurs professionnels On définit la majorité du temps, les classes sociales à partir du critère de profession. [...]
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