Syrie, déflagration est-ouest, forces démocratiques Syriennes (FDS), Russie, Iran, États-Unis, Vladimir Poutine, puissances occidentales, Moubarak, Algérie, combattants libyens, forces du Hezbollah libanais, prisons américaines Abu Graïb, Proche-Orient, printemps arabe
Actuellement, deux blocs de puissances s'affrontent de manière aussi discrètement que dangereusement. D'une part, les États emmenés par les États-Unis (1) qui depuis 2011 bousculent une zone traditionnellement dévolue à la Russie et l'Iran. La stratégie, assez performante, commence tout juste à porter ses fruits, puisqu'elle a permis aux USA et aux FDS, leurs alliés directs arabo-kurdes, de contrôler un tiers de la Syrie. De l'autre, on a le bloc de l'Est mené par la Russie, puissance qui depuis la fin de la guerre froide était en perte de repères dans l'échiquier mondial. Or, depuis quelques années le numéro un russe a déjà su brillamment exploiter les situations de conflit, notamment avec l'enchaînement des événements en Ukraine et en Syrie.
En réalité, le bras de fer entre Vladimir Poutine et les puissances occidentales est de moins en moins occulté et devrait bientôt entrer dans sa phase décisive.
[...] Et aussi, bientôt, les gardiens de la révolution iranienne en font de même. II. L'invasion Américaine L'étape suivante devait accélérer les choses. Car entre 2003 et 2007 l'invasion américaine de l'Irak avait essaimé des milliers d'insurgés islamistes. Beaucoup passaient dans les prisons américaines (dont la triste et célèbre Abu Graïb) et en sortaient gravement déshumanisés. Ils formaient le gros des prisonniers islamistes torturés par les services de renseignement américains et dont le désir de revanche sera à la hauteur du défi, encadrés par les anciens officiers des services de renseignement de Saddam Hussein : la création de l'État islamique, sorte de Califat qui n'aura certes vécu que quelques années de gloire. [...]
[...] Dès 2014 le tiers de l'Irak passait sous son contrôle. Il ira jusqu'à menacer la capitale Bagdad. En Syrie l'État islamique occupera longtemps la moitié du pays avec Rakka, au nord-est, comme capitale. Il se répandait en effet comme une traînée de poudre, à cheval entre l'Irak et la Syrie, à la fois les coups de boutoir américano- kurdes, et sous les raids russo-syriens., avant de disparaître sous les sables du désert syrien, pour pouvoir régulièrement surgir efficacement et laminer les forces de Bachar el Assad. [...]
[...] Et autant de jokers à moyen terme. En effet, la Russie pourrait bien solliciter bientôt l'axe iranien, qui s'étend du Yémen à la Syrie en passant par le Liban, pour avancer ses pièces dans son propre échiquier en expansion. Le bras de fer qui se dessine en Ukraine s'ajoute à la problématique du Proche-Orient pour représenter un danger de conflit mondial dévastateur. Poutine, très adroit pour nouer les fils, s'avère être le seul à savoir les démêler sans provoquer une déflagration mondiale. [...]
[...] Ce pays, très vite déchiqueté, et qui comme l'Algérie abrite les plus grandes réserves de carburant d'Afrique du nord, voit ses lambeaux disputés par les grandes compagnies pétrolières, sur fond de graves disputes tribales. Très vite, des milliers de combattants libyens, bien rodés aux combats asymétriques, affluent en Syrie pour encadrer la rébellion syrienne naissante. Tout cela dans la perspective d'une aide djihadiste assemblée à coups de milliards de pétrodollars. L'objectif : le régime syrien, allié stratégique de l'Iran. La Russie quant à elle commence à s'inquiéter pour sa seule base navale de Méditerranée située à Tartous dans le nord. [...]
[...] Pour la Russie, le principal objectif était initialement de renforcer sa base navale en Méditerranée. Par la suite, ses armes, de plus en plus performantes, seront testées avec succès sur-le-champ de bataille syrienne, pour se vendre ensuite comme des petits pains aux quatre coins du monde. D'ailleurs, objectivement Poutine ne semble pas du tout voir d'un mauvais œil les projets de pipelines occidentaux passant par la Syrie. En fait, il chercherait bien à contenter tout le monde y compris Israël, ennemi irréductible de ses alliés syriens et iraniens. [...]
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