syndicats, IIIe République, 1870-1940, monde ouvrier, gouvernement Waldeck-Rousseau, France, représentation syndicale, idéologies
C'est en 1884 que les syndicats sont officiellement reconnus en France. La loi du gouvernement Waldeck-Rousseau définit le syndicat comme un « groupement professionnel qui a exclusivement pour objet l'étude et la défense des intérêts économiques, industriels, commerciaux et agricoles ». Définition assez large pour prendre en compte toutes les associations économiques et les groupements d'intérêts, groupes de pression, mais excluant le caractère politique des syndicats. Pourtant, le syndicalisme existe déjà au début de la troisième République, que ce soit dans les écrits des penseurs du mouvement ouvrier, produit de l'industrialisation et de l'urbanisation croissantes, ou sur le terrain même, avec des organisations professionnelles ouvrières qui serviront de modèle à d'autres groupements paysans, et aussi patronaux. Pour rester fidèle à la définition des syndicats, il s'agit de considérer toutes ces formes et leurs rapports, même si les syndicats de salariés ont une action plus continue, un poids plus important sur la société française, ils portent des revendications, des projets, des espoirs en constante transformation.
[...] Face à l'obstruction du patronat, les syndicats sont exclus des organes de décision, malgré le volontarisme de Jouhaux. La perte d'effectifs suite à la mobilisation ( adhérents au printemps 1940) sert à justifier le refus de considérer la CGT comme un interlocuteur valable. La défaite militaire et le découpage de la France désorganisent le mouvement syndical, privé de moyens de communication. Robert Bothereau et Robert Lacoste rencontrent Pierre Laval à Vichy. Pierre Laval fait le choix d'écouter leur message et nomme René Belin, leader de la tendance Syndicats, ministre de la Production industrielle et du Travail. [...]
[...] L'article 7 donne à chacun la liberté de se retirer d'un syndicat, il n'y a donc aucune obligation à se syndiquer. L'enjeu est d'institutionnaliser l'existence des luttes sociales, de les intégrer au jeu de la démocratie représentative pour en extirper toutes les ardeurs révolutionnaires et de rendre une société de classes gouvernable. Syndicalisation croissante de tous les secteurs du monde ouvrier, les bourses du travail remplacent les organisations corporatistes Dans les années 1890, on compte syndiqués en France, dans plus de 2000 syndicats. [...]
[...] On connaît rapidement les gains des premiers grévistes : contrats collectifs, augmentation de salaire, paiement partiel des jours de grève ; les ouvriers encore au travail savent qu'ils ne risquent rien à se lancer à leur tour, ils comptent en outre sur la bienveillance du gouvernement Blum. Le mouvement déborde les syndicats, il se développe dans les grandes usines, parmi les ouvriers peu qualifiés, sans tradition d'organisation antérieure, les revendications sont apolitiques, les occupations d'usine ne débouchent pas sur la socialisation des moyens de production ni sur la gestion ouvrière. CGT et CFTC réussissent rapidement à tirer profit de la dynamique du conflit. [...]
[...] L'extension des bourses du travail est rapide après leur union au sein de la Fédération des Bourses du travail (FNB) en 1892. En bourses groupent 688 syndicats et syndiqués, soit des effectifs. Les Bourses affirment leur autonomie, les partis sont exclus des débats. Cette indépendance est d'autant plus nécessaire qu'elles comptent sur les locaux et les subventions fournis par des municipalités dont les majorités changent. La légalisation des syndicats en 1884 est un choix stratégique des opportunistes au pouvoir, nécessaire à la gouvernabilité du régime, plus qu'une victoire du mouvement ouvrier. [...]
[...] L'« illusion lyrique syndicale connaît un apogée à l'été 1908 à Paris. Début mai, le syndicat des carriers de Draveil lance une grève avec les revendications classiques : hausse des salaires, limitation de la journée de travail. Les patrons acceptent de négocier avec des syndicalistes jaunes. Les syndicalistes parisiens incitent les ouvriers à l'action directe, mais faute d'un nombre suffisant de syndiqués et de moyens pour encadrer les actions, de petites bandes attaquent les non grévistes, se confondant avec les groupes de délinquants Apaches L'intervention de la police se solde par des affrontements et la mort de plusieurs grévistes. [...]
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