Le syndicat des peintres mexicains créé fin 1922 est un groupe original de par sa triple composante. Il est à la fois communiste, artistique et mexicain. A mon sens, la fusion de ces trois composantes est contre nature. Comment rallier un groupe d'artistes, qui par définition exercent une activité aussi personnelle, dans un syndicat, une activité par définition collective ? Je vais présenter la courte vie du syndicat en trois étapes, des prémices à sa formation, sa courte phase ascendante, et pour terminer sa dissolution, et ceci en essayant de garder à l'esprit les trois dimensions qui le composent, à savoir la politique, l'art et sa "mexicanité"
[...] Encore une fois, les dieguitos, tout comme Diego Rivera ne maîtrisaient pas encore les techniques de la peinture murale, et moins encore l'iconographie mexicaine que leur demandait de représenter Vasconcelos. Au fur et à mesure qu'ils apprenaient à mieux se servir des instruments qu'ils devaient manier, leurs allusions à l'histoire et à l'idéologie politique dans leurs peintures ont commencé à prendre une forme de plus en plus explicite. Premiers affrontements Malgré l'intention de Vasconcelos de faire de la SEP et de l'ENP des instruments au service du peuple, l'enseignement supérieur est encore réservé aux nantis, qui pour la plupart sont très conservateurs, et voient d'un mauvais œil que l'on aille peindre des représentations aussi "bassement populaires" dans les bâtiments qui représentent le pouvoir. [...]
[...] En septembre 1922, Rivera assiste à la IVème convention de la CROM[5], poussé par Vincente Lombardo Toledano, alors directeur de l'ENP, qui était à la tête d'une organisation appelée le Groupe Solidaire au Mouvement Ouvrier Rivera se trouve très déçu de la position trop modérée à son goût prise par la CROM, et opte pour une tendance politique plus à gauche. Fin 1922, Diego Rivera va se voir attribuer la carte n°992 du parti communiste mexicain, dans lequel le côté mexicain pèse à cette époque encore plus dans l'équation que le côté communiste. Le parti traverse une période très difficile. [...]
[...] Devant son refus de se plier à la décision de la majorité, Rivera finira par être expulsé du mouvement. Il continuera néanmoins de peindre malgré son expulsion et malgré le fait qu'il ne soit plus payé pour le faire. Bernardo Gastelúm, qui sera chargé de remplacer le ministre sortant, aura pour mission d'en finir avec le syndicat, qui était depuis deux ans comme une épine dans la vie politique mexicaine. Le paradoxe était arrivé trop loin pour les dirigeants politiques. [...]
[...] Enfin sur le plan culturel, ils ont par le biais de leurs peintures raconté une histoire révolutionnaire du Mexique dans laquelle de nombreux mexicains se reconnaissent encore et de laquelle ils sont fiers. Bibliographie Livres - CHARLOT (Jean), The Mexican mural renaissance (1920-1940), Yale University Press, New Haven & London 380p. - DEBROISSE (Olivier), Figuras en el trópico, plástica mexicana (1920- 1940), Océano, Barcelona 220p. - FAUCHEREAU (Serge), Les peintres révolutionnaires mexicains, Messidor, Paris 125p. - KENTENMANN (Andrea), Diego Rivera, un esprit révolutionnaire dans l'art moderne, Taschen 95p. - OROZCO (José Clemente), Autobiografía Ediciones Era, México, 112p. [...]
[...] Enfin, il était aussi assisté par Carlos Mérida, un peintre guatémaltèque. Les travaux avancent relativement vite, mais malgré les efforts de Rivera pour s'imposer un visuel mexicanisant, l'influence de sa formation artistique européenne reste encore très présente. Ce premier contrat n'est qu'un début pour le groupe de peintres. Le 4 juillet 1922, Rivera convainc par son talent Vasconcelos qui lui propose de peindre 674 mètres carrés dans le bâtiment flambant neuf de la SEP (ministère d'éducation publique) qui va être inauguré 5 jours plus tard. [...]
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