On parle parfois du XIX° siècle comme l' « âge de fer » pour mettre en avant l'essor considérable des industries manufacturières. La Révolution industrielle a entraîné une mutation économique certaine des sociétés occidentales mais on ne peut éluder ses conséquences sur la structure sociale de ces Etats. Si l'industrialisation et l'urbanisation en Occident ont engendré l'avènement d'une classe bourgeoise de plus en plus puissante, elles ont également accru les inégalités en donnant naissance à un prolétariat qui survit bien souvent dans des conditions difficiles et précaires. Par ailleurs, le XIX° siècle est aussi celui de la démocratisation politique, à savoir de l'intégration progressive des masses dans le domaine public. On comprend dès lors l'essor du syndicalisme dans ces sociétés. C'est par le biais des syndicats que les ouvriers peuvent exprimer leurs revendications et exiger une amélioration de leur condition de vie. Les deux pays qui nous intéressent peuvent être considérés comme des « bastions » de la révolution industrielle. Même si le Royaume Uni bénéficie d'une avance incontestable en 1850, les Etats-Unis bénéficient des investissements étrangers, des vagues d'immigration et de la modernisation des techniques et s'érigent vite en puissance industrielle, jusqu'à concurrencer les Etats du Vieux Continent. On peut dès lors penser que les sociétés anglo-saxonnes ont été confrontées aux mêmes problèmes sociaux pendant la seconde moitié du XIX° siècle. Pourtant, en 1914, le syndicalisme anglais fait figure de modèle et s'affirme comme le premier d'Europe alors que les ouvriers Américains, très peu syndiqués, ne semblent acquérir des droits et des améliorations de leur condition qu'au gré de la conjoncture économique ou du bon vouloir de leurs dirigeants. Cet état de fait pose la question des caractéristiques, des évolutions et des divergences des syndicalismes anglo-saxons.
[...] A partir de 1880 au Royaume Uni, un courant marxiste fait également son apparition dans la vie syndicale. A la suite de la création du TUC (1868), une série d'unions dans différentes branches voit le jour (gaz, bâtiment, ouvriers agricoles, etc.). Ces nouveaux syndicats constituent ce qu'on appelle le nouveau syndicalisme Rentré en Grande Bretagne en 1910, Tom Mann propage des doctrines syndicales avec un pamphlet intitulé The miner's next step Il y évoque la nécessité de l'élimination de l'employeur non par une méthode socialiste habituelle, la nationalisation, mais par un processus selon lequel chaque industrie serait complètement organisée, en premier lieu, pour combattre, gagner le contrôle, et ensuite administrer cette industrie. [...]
[...] L'influence, plus forte encore, fut l'influence des Chevaliers du travail, fondés en 1869 par Uriahh Stephens à Philadelphie. Ce fut longtemps un ordre secret qui se donnait pour objectif de rassembler tous les ouvriers, qualifiés ou non, hommes et femmes, Blancs et Noirs. Entre 1880 et 1886 le nombre d'adhérents passa de à après que l'Ordre eu cessé d'être secret. Outre les revendications exprimées par la NLU, les Chevaliers militaient en faveur de l'abolition du travail des enfants, la nationalisation des chemins de fer et même un impôt sur le revenu. [...]
[...] Les syndicalismes anglo-saxons dans la deuxième moitié du XIXème siècle Introduction On parle parfois du XIX° siècle comme l' âge de fer pour mettre en avant l'essor considérable des industries manufacturières. La Révolution industrielle a entraîné une mutation économique certaine des sociétés occidentales mais on ne peut éluder ses conséquences sur la structure sociale de ces Etats. Si l'industrialisation et l'urbanisation en Occident ont engendré l'avènement d'une classe bourgeoise de plus en plus puissante, elles ont également accru les inégalités en donnant naissance à un prolétariat qui survit bien souvent dans des conditions difficiles et précaires. [...]
[...] Les ouvriers américains croyaient au syndicalisme de négociation, plus qu'à l'action de force ou révolutionnaire B. Le syndicalisme britannique manifeste une plus grande aptitude à faire valoir ses revendications Une ouverture aux ouvriers non-qualifiés et une apparition sur la scène politique qui permettent d'acquérir de nouveaux droits Malgré ce caractère modéré marquant du syndicalisme anglo-saxon, et commun dans les deux Etats, on ne peut occulter que le syndicalisme britannique ait pris une importance incomparable. Alors qu'en 1914, le syndicalisme britannique s'affirme comme le premier au monde avec millions d'adhérents (seulement environ en France et millions en Allemagne), l'AFL, alors à son apogée, ne représente qu'à peine 10% des ouvriers américains. [...]
[...] Marqués par un caractère modéré, national et pragmatique, ils ont également connu tous deux une résistance, plus ou moins forte selon les périodes, de la part du patronat ou de la sphère politique. Cependant, en abandonnant son aspect élitiste et en menant une véritable lutte sur le plan politique en se doublant d‘une structure partisane, le syndicalisme britannique a pris une ampleur incomparable par rapport aux Etats-Unis. Le Labour Party est le symbole de ce succès puisqu'il éclipse peu à peu le parti libéral dont la majorité de l'électorat suit les Travaillistes pour réclamer plus de réformes encore, ou, effrayés par tant d'audace, se tourne vers le Parti conservateur. [...]
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