Au XIXème siècle, l'effort de modernisation dans un contexte de révolution industrielle et le sort malheureux des masses paysannes et ouvrières donnent naissance en Russie à un fort mouvement populiste ou nihiliste selon les appellations. Il consiste largement en un rejet unilatéral du capitalisme et se développe tout au long du règne d'Alexandre II pour atteindre son paroxysme avec l'assassinat du tsar en mars 1881. A la même période, la conscience de classe naît chez les ouvriers et la doctrine encore vague d'un syndicalisme de type révolutionnaire gagne les esprits. Egalement appelé « anarcho-syndicalisme », le syndicalisme révolutionnaire considère le syndicat comme l'ossature de la société de type socialiste qui doit advenir. Il ne s'agit pas de s'appuyer sur l'Etat pour fonder une société nouvelle, mais plutôt de bâtir une démocratie ouvrière qui assurerait le contrôle de la production et de la condition social des travailleurs. Pour les syndicalistes révolutionnaires, la grève générale est un passage obligé pour parvenir à une véritable révolution sociale.
En Russie, le syndicalisme révolutionnaire est donc profondément lié au contexte politique et social qui provoque de violentes réactions révolutionnaires.
Nous tâcherons donc de définir les contours de la doctrine du syndicalisme révolutionnaire avant de le mettre en relation avec la vague populiste russe du XIXème siècle. Enfin, nous étudierons la révolution de 1905, véritable fruit de l'action syndicale révolutionnaire.
[...] Les activistes révolutionnaires sont également nombreux en Pologne et préparent une révolte massive contre la Russie, qui éclate en 1863. Violemment réprimée, elle fait perdre à la Pologne le peu d'autonomie dont elle disposait encore et donne lieu à une politique de russification à outrance. En Russie, malgré la sévérité de la répression, les revendications sociales s'expriment de plus en plus fortement : en 1870, la première grande grève ouvrière éclate à Saint-Pétersbourg, à la Filature de coton de la Neva, tandis que la même année une section russe de la 1re Internationale est formée à Genève, événement qui ne reste pas sans répercussion. [...]
[...] Le printemps est marqué par la constitution, dans plusieurs centres industriels, de soviets conseils ouvriers organisant les grèves face au patronat. Le 20 octobre, Nicolas II fait arrêter les dirigeants de l'Union des cheminots de Moscou. Immédiatement, une grève générale éclate, et des mesures préventives, à Moscou et à Saint-Pétersbourg, sont prises par les grévistes pour éviter les charges des cosaques. Les revendications en faveur d'une douma représentative et souveraine, de libertés politiques et individuelles et d'une constitution sont reprises dans tout le pays. [...]
[...] Il ne s'agit pas de s'appuyer sur l'Etat pour fonder une société nouvelle, mais plutôt de bâtir une démocratie ouvrière qui assurerait le contrôle de la production et de la condition sociale des travailleurs. Pour les syndicalistes révolutionnaires, la grève générale est un passage obligé pour parvenir à une véritable révolution sociale. En Russie, le syndicalisme révolutionnaire est donc profondément lié au contexte politique et social qui provoque de violentes réactions révolutionnaires. Nous tâcherons donc de définir les contours de la doctrine du syndicalisme révolutionnaire avant de le mettre en relation avec la vague populiste russe du XIXe siècle. [...]
[...] I La doctrine du syndicalisme révolutionnaire Le syndicalisme révolutionnaire trouve ses origines dans la théorie anarchiste. La doctrine anarchiste et le syndicalisme révolutionnaire naissent du débat qui oppose à partir de 1864, au sein de la 1re Internationale, les partisans de Marx à ceux de Proudhon, qui comptent, notamment, le révolutionnaire russe Bakounine (la défense des thèses anarcho-syndicalistes lui vaut d'être expulsé de la 1re Internationale en 1872). En France, Georges Sorel, qui publie en 1908 ses Réflexions sur la violence, peut être considéré comme le principal théoricien du syndicalisme révolutionnaire. [...]
[...] L'emprise toujours plus grande du réformisme sur la 1re Internationale ainsi que la croissance du marxisme-léninisme rend illusoire toute possibilité d'une organisation ouvrière unitaire et indépendante. Bibliographie indicative Regards sur le syndicalisme révolutionnaire : Victor, Emile, Georges, Fernand et les autres . [...]
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