Longtemps hanté par la Révolution Française, marqué par 3 défaites sanglantes (1831, 1848, 1871) le mouvement ouvrier français s'est singularisé par une composante syndicale qui a récusé majoritairement le modèle social-démocrate et le trade-unionisme. Le rôle prépondérant du syndicalisme révolutionnaire puis du courant communiste se perçoit et se construit à travers un long cortège de luttes revendicatives et de grèves générales. L'histoire du syndicalisme français est très chaotique et complexe, partagée entre union et scissions à la recherche d'une voie originale. Le syndicalisme ouvrier – car c'est de lui dont nous allons majoritairement parler – semble avoir toujours oscillé entre réformisme et conception révolutionnaire, mais depuis la reconnaissance légale du syndicalisme en 1884, jusqu'à l'avènement de la gauche en 1981, le syndicalisme français semble n'avoir jamais réussi, si ce n'est lors de périodes fusionnelles (1919, 1936, 1944, 1968) à réaliser un syndicalisme de masse. Pourquoi cet échec ? A quoi est-il dû ? Est-il lié à des problèmes structurels de l'économie française ? C'est ce que nous tenterons de démontrer, tout en constatant les grandes avancées sociales obtenues grâce au syndicalisme...
[...] - l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 permet aux travailleurs d'obtenir des avancées sociales : hausse des salaires, semaine de 39heures, 5ème semaine de congé payé, retraite à 60 ans emplois de fonctionnaires créés + nouvelles nationalisations ; mais cela ne s'est pas fait dans un climat de grève générale comme en 1936 ou en 1968. Conclusion : Des sociologues ont employé l'image baudelairienne de l'albatros ses ailes de géant l'empêche de marcher pour qualifier le syndicalisme français de ces 20 dernières années. [...]
[...] - la Fédération des Bourses du Travail prétend réaliser l'unité ouvrière, et cela n'est possible qu'au-dehors de la politique et dans l'indépendance absolue à l'égard de l'Etat ( désir d'indépendance du mouvement ouvrier - + montée des idées anarchistes ( la FNS a adopté en 1892 le principe de la grève générale (sur un rapport de Briand) ( en 1893, la Fédération des Bourses du Travail se prononce aussi pour la grève générale, lors d'un congrès qui émet aussi le voeu d'une fusion entre la FNS et la Fédération des Bourses du Travail. [...]
[...] ( dans les jours suivants les divergences s'exacerbent à la CGT et de nombreux militants décident de partir ; et c'est alors que le groupement central des Amis de Force Ouvrière (mouvement qui s'est constitué au sein de la CGT pour lutter contre l'emprise communiste) décide de convoquer une conférence nationale ( scission entre Franchon (secrétaire générale de la CGT proche du PCF) et 5 autre secrétaires confédéraux (Jouhaux, Bothereau, Bouzanquet, Delamarre et Neumeyer) et ces derniers vont fonder FO (faible au départ) ( la CGT-FO tient en avril 1948 son congrès constitutif et elle se veut l'héritière de la Charte d'Amiens, elle rejette ceux qui se sont compromis avec le régime de Vichy et entend mener une action à la fois revendicative et constructive - de son côté, la CGT suit de plus en plus la ligne du PCF : elle s'oppose au plan Marshall, aux guerres d'Indochine et de Corée, aux projets de construction européenne (CECA ; Marché Commun) ( la CGT considère que la lutte pour la paix (cad contre les aventuriers du bloc occidental est fondamentale, elle organise des manifestations anti-américaines réprimées par le gouvernement et les ouvriers se lassent : les effectifs de la CGT passe de 5,5 millions en 1947 à 2 millions en 1953. [...]
[...] - et c'est paradoxalement cette scission qui a permis une forme d'unité syndicale entre CGT et CFDT, puisqu'un accord d'unité d'action est conclu le 10 janvier 1966 (qui porte sur des revendications professionnelles et des problèmes généraux comme la refonte de la fiscalité et l'accroissement des investissement public dans les secteurs de la santé, de l'éducation et du logement.) Un syndicalisme éclaté qui ne s'unit plus que lors de grandes crises ? - la voie des négociations paritaires entre patronat et syndicats s'affirme, et c'est de cette manière qu'est obtenue la création des caisses d'assurance-chômage en 1958 et la 4ème semaine de congés payés en 1965 (et de plus en plus, la CGT participe aux discussions mais n'accepte pas d'emblée les accords ) - quand survient en mai 1968 la révolte des étudiants, suivie par celle des jeunes travailleurs dans les entreprises, les organisations syndicales ouvrières voient se poser à elles de nouveaux problèmes (et elles se méfient des étudiants il y a d'abord les barricades du Quartier Latin et les heurts entre les étudiants et la police ; mais très vite les ouvriers se joignent au mouvement : le 13 mai les syndicats lancent à leur tour la plus grande grève que la France n'ait jamais connue à 10 millions de grévistes avec occupation d'usines). [...]
[...] - cependant, grande combativité du mouvement ouvrier et de nombreuses grèves éclattent (surtout chez les mineurs ( cf grève de Carmaux en 1883, grève de Decazeville en 1886) - mais des grèves éclattent aussi dans d'autres corporations et on constate une généralisation de la volonté d'action revendicative, qui s'exprime dans la manifestation annuelle du 1er mai, dont la fusillade de Fourmies (10 morts en 1891) a profondèment marqué le caractère de journée de lutte. ( Un congrès d'unification du mouvement syndical est convoqué à Limoges le 23 septembre 1895 (75 délégués représentent 26 fédérations d'industrie ou de métier bourses du travail et 126 chambres syndicales isolées) ( on aboutit aux statuts de la Confédération Générale du Travail organisation unitaire et collective qui accepte toutes les organisations existantes ; et affirmation de la totale indépendance de la CGT par rapport à toutes les écoles politiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture