La situation demeure difficile durant la crise des années 1930. Les grèves sont rares parce que le chômage est élevé et les gens ne veulent pas risquer leur emploi. Ce qui marque cette période, c'est l'apparition de manifestations qui réclament un filet de sécurité sociale et des politiques d'employabilité. On retrouve quand même des conflits violents dans plusieurs secteurs à travers le Canada. Il y a les mineurs du Cap breton et de la Colombie-Britannique sans compter les ouvriers des usines de textiles du Québec. Le conflit le plus important survient en Ontario lorsque le Congrès des organisations industrielles (CIO), une nouvelle centrale américaine, tente de syndiquer l'usine de la General Motors à Oshawa. Entre 1929 et 1933, les syndicats québécois perdent le tiers de leurs membres. Il faudra attendre 1936, avec la reprise économique, pour voir la situation s'inverser. Ainsi entre 1936 et 1941 le nombre de syndiqués québécois s'accroît largement. Les années 1930 sont une période de misère pour les travailleurs. Le salaire moyen d'un ouvrier travaillant à temps plein est insuffisant pour payer la nourriture et le logement. La situation est rendue encore plus difficile parce que les usines mettent à pied pour plusieurs semaines leurs employés parce que leur carnet de commandes est vide. Les familles vivent donc dans la misère et doivent s'endetter pour arriver. Les années 1930 voient également un changement d'attitude de la part des syndicats sur le rôle de l'État. Aux États-Unis, les syndicats se sont longtemps opposés à l'intervention étatique. Ils considèrent que le gouvernement leur est fondamentalement hostile. Ils s'opposent donc à l'assurance-chômage, au salaire minimum et aux lois qui régissent les relations de travail. Les syndicats américains pensent que la meilleure stratégie se situe au niveau de la négociation collective dans chaque usine. Au Canada, la situation est quelque peu différente. Influencés par le syndicalisme britannique, les syndicats canadiens, même ceux qui sont originaires des États-Unis, sont favorables à l'intervention de l'État. On s'oppose cependant au salaire minimum car on croit que cela entraînera une baisse des salaires chez certains employés. C'est véritablement au cours des années 1930 que les syndicats changeront leur fusil d'épaule et verront dans le gouvernement un partenaire indispensable. Ainsi la loi Wagner aux États-Unis favorisera la syndicalisation de nombreux employés.
[...] En effet, la Fédération américaine du travail (FAT) est portée par un expansionnisme qui l'amène à s'intéresser au Canada et au Québec en particulier. Pour la FAT, les provinces canadiennes sont le prolongement naturel des États américains. Elle n'accorde donc aucun statut particulier aux syndicats québécois ou canadiens. Bien que cette opinion choque de nombreux travailleurs, l'affiliation à la FAT comprend des avantages indéniables. Ainsi par leur membership, elle peut traverser les difficultés économiques et résister au patronat plus efficacement. Leur conception du syndicalisme les distingue également de certains autres syndicats. Elles affirment qu'il faut syndiquer les travailleurs par métiers. [...]
[...] Le syndicalisme au début du siècle au Canada Le syndicalisme et la Grande Dépression des années 1930 La situation demeure difficile durant la crise des années 1930. Les grèves sont rares parce que le chômage est élevé et les gens ne veulent pas risquer leur emploi. Ce qui marque cette période, c'est l'apparition de manifestations qui réclament un filet de sécurité sociale et des politiques d'employabilité. On retrouve quand même des conflits violents dans plusieurs secteurs à travers le Canada. [...]
[...] Au Québec, le clergé met sur pied des syndicats catholiques pour limiter l'influence des unions internationales qu'il juge porteuses de valeurs incompatibles avec la société canadienne française. Mal organisés, ces nouveaux syndicats n'arrivent pas à s'implanter solidement. Ce n'est qu'avec la guerre et une profonde réorganisation qu'ils connaîtront du succès. Les années de la guerre sont marquées par un militantisme très élevé chez les ouvriers. L'inflation pousse les ouvriers à se syndiquer s'ils veulent protéger leur pouvoir d'achat. Les grèves sont très nombreuses et une volonté de changement social flotte dans les classes populaires. [...]
[...] À cette époque, les syndicats regroupent surtout des ouvriers qualifiés par métiers. Ainsi on retrouve dans une même usine plusieurs syndicats qui regroupent chacun tous les ouvriers qualifiés exerçant le même métier. Les ouvriers non qualifiés sont souvent laissés à eux-mêmes. Les Chevaliers du Travail seront les ancêtres du syndicalisme industriel en regroupant leurs membres par quartier. Ainsi tous les employés d'une même usine quel que soit leur occupation seront couverts par le même syndicat. Ils regroupent par conséquent les ouvriers qualifiés et non qualifiés. [...]
[...] Dans l'ensemble, les syndicats du CMTC sont dominés par les représentants des milieux les mieux rémunérés. Cette centrale se désintéresse de la majorité des travailleurs moins bien payés. La Grande Guerre de 1914-1918 a vu proliférer de nombreux réformateurs qui promettent un monde meilleur à la fin de la guerre. Malheureusement, le sort des ouvriers ne s'est guère amélioré dans le cadre d'une économie inflationniste. Au printemps 1919, des grèves éclatent dans tout le pays. La plus importante est à Winnipeg. [...]
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