C'est au milieu du 19ème siècle qu'apparaissent en Grande Bretagne les premières revendications féminines pour une ouverture du droit de suffrage dans une société où règne encore le suffrage censitaire exclusivement masculin. Ces revendications prendront de l'ampleur dès les années 1890, en s'opposant à la conception traditionnelle voulant que les femmes « soient dressées à ne pas vouloir par elles mêmes, à ne pas se conduire d'après leur volonté mais à se soumettre et à céder à la volonté d'autrui. (John Stuart Mill, The Subjection of Women, 1869) » . Les femmes, en quête d'émancipation et de reconnaissance de l'égalité des sexes dans tous les domaines, commencent alors des actions collectives dans le but de changer cette conception rétrograde du rôle de la femme : leur mouvement, appelé « suffragiste » cherche d'abord à changer l'organisation sociale qui découle de cette conception. Après 1906, le mouvement sera rebaptisé ironiquement « suffragettes », terme que l'on attribue au journal le Daily Mail.
Les suffragettes espéraient une véritable révolution culturelle (et sociale ?), en revendiquant pour un ensemble considéré comme une minorité le droit d'accéder à la citoyenneté. En cela, elles rejoignent les aspirations populaires d'ouverture du suffrage à toutes les catégories sociales et bénéficieront peu à peu d'une vraie popularité. Pourtant, les premières figures suffragistes (Fawcett) appartiennent plutôt à la bourgeoisie ou l'aristocratie, tout au moins à une élite riche et cultivée. Peut-on alors réellement le qualifier de « mouvement populaire » ou ne concerne-t-il que ces élites ?
S'il est vrai que la revendication de l'égalité du vote a été impulsée par des classes possédantes dès 1860, celle-ci ne tardera cependant pas à s'étendre à des milieux plus populaires. Et finalement la participation des femmes ouvrières pendant la Première Guerre mondiale contribuera à l'obtention du droit de suffrage, bien plus tard, en 1918.
[...] Les plus connus sont Vote for Women ou The Suffragette journaux qui rencontraient beaucoup de difficultés dans la distribution, aussi les suffragettes étaient souvent contraintes de le vendre dans la rue. - La radicalisation du mouvement et la montée de la violence militante rendent l'opinion publique hostile à la cause. - Les interventions plus radicales Au bout d'un moment la prise de parole des femmes en public devient une chose habituelle et ne choque plus, il faut donc trouver des méthodes plus radicales, ce qui sera fait. Le militantisme vire dans le spectaculaire dès 1909 avec les grèves de la faim. [...]
[...] Malheureusement les suffragettes qui souhaitaient voir inscrit le suffrage féminin comme objectif dans le programme du parti se rendirent vite compte que leurs intérêts étaient mal défendus par les députés travaillistes et les liens politiques ne tardèrent pas à se rompre. - Dégradation des relations Les travaillistes étaient divisés quant à l'attitude à adopter envers les femmes et le doit de suffrage. L'opinion se partageait entre la défense du suffrage féminin et du suffrage universel masculin, objectif qui, lui, était inscrit dans la charte du parti. Or ils pensaient que la question du vote des femmes pourrait considérablement retarder l'obtention du suffrage universel. [...]
[...] Mais le nombre de femmes syndiquées augmenta le plus significativement durant la guerre pour atteindre 1 million en 1918, soit 17% de la population active syndiquée. Dans un premier temps, les syndicats masculins voient d'un mauvais oeil cette irruption de main-d'œuvre moins chère dans les usines ; la cohabitation est difficile et l'union encore plus. - Le combat pour l'égalité : Cependant, ces associations se battent pour que les syndicats ouvriers masculins reconnaissent la légitimité de leurs combats, et s'unissent à elles pour mieux faire pression sur les politiques. [...]
[...] Les antis provenaient souvent de milieux encore plus aisés que les suffragistes ou de classes très populaires. En même temps que le mouvement devient populaire au sens de démocratisation, il se fait de plus en plus impopulaire et révolte l'opinion publique. Dès le début de la première guerre mondiale, le mouvement des suffragettes a pris un tournant plus médiatique en utilisant des méthodes radicales et violentes. S'il ne fait toujours pas l'unanimité dans l'opinion publique, il n'est plus un mouvement de ladies comme il existait à ses début mais touche la classe moyenne et le milieu ouvrier, cependant c'est surtout l'arrivée dès la guerre et des femmes dans le monde du travail qui va encore plus populariser le mouvement car les revendications féministes vont se mêler aux intérêts de la classe ouvrière autour de la question salariale. [...]
[...] - La nouvelle charte. En juin 1906, Christabel prend la tête du mouvement et le radicalise en coupant toute relation avec les partis politiques, même avec le parti Travailliste qui était au paravent rallié à la cause. Le 12 octobre 1907 est rédigé par Teresa Billington une constitution se donnant pour but d'obtenir le droit de vote, lequel devrai lui même servir à l'établissement de l'égalité des chances et des droits. Cette constitution met en place six stratégies d'action pour la WSPU : opposition au gouvernement en place, action indépendante de tout parti politique, agitation et conversion de l'opinion publique. [...]
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