Le 10 juillet 1940 devant la débâcle de l'armée française, les députés votent à une quasi unanimité les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, qui prend alors la tête d'une France à la dérive. Le « héros de Verdun » apparaît pour l'immense majorité des Français comme le dernier « bouclier » contre une réduction en esclavage de la France sous le joug allemand.
Pour le maréchal Pétain, la collaboration est aussi la voie pour épargner à la France un asservissement total. Mais la pression des nazis et l'idéologie de l'Etat Français conduisent très vite à un collaborationnisme affiché dont les Français de confessions juives ou même « seulement » d'origine juive, vont être directement les victimes. Pour Vichy, parmi les responsables de la défaite qu'il faut exclure de la société, les Juifs figurent au premier rang. Dès les premiers mois de l'Occupation, en zone libre comme en zone occupée, la persécution des Juifs va être mise en œuvre. Elle s'appuie sur une succession d'actes juridiques et une discipline administrative très efficace. L'escalade de l'antisémitisme de l'Etat français obéit à un processus d'abord autonome d'éviction des Juifs de nombreuses fonctions, de définition de la race juive, de recensement de la population, d'internement puis d'organisation de convois vers les camps de la mort. Les Juifs sont stigmatisés comme une minorité marginale à qui ont ôte les droits élémentaires de citoyen.
En 1939, il y avait un peu plus de 300 000 Juifs en France, dont près de 200 000 à Paris, ce qui ne représentait que 0,75% de la population française (mais près de 4 % à Paris). Ces chiffres ont encore augmenté en 1940 avec l'exode des Juifs belges et hollandais et l'expulsion des Juifs du Pays de Bade et du Palatinat, qui ont porté le total à près de 340 000, dont deux tiers d'étrangers. En même temps commençait le reflux de la zone occupée vers la zone libre.
L'Etat Français a précédé avec zèle l'idéologie nazie en promulguant un premier statut des Juifs s'intégrant dans son idéologie générale de lutte contre l'anti-France.
[...] En même temps commençait le reflux de la zone occupée vers la zone libre. L'Etat Français a précédé avec zèle l'idéologie nazie en promulguant un premier statut des Juifs s'intégrant dans son idéologie générale de lutte contre l'anti-France. Rapidement récupéré par l'Occupant, le prétexte de l'anti-France entre clairement dans la politique nazie d'extermination du peuple juif. La lutte contre l'anti-France La rétroactivité pour servir le Français de souche Le régime de Vichy établi le 10 juillet 1940 accorde la priorité des priorités à la lutte contre l'« anti-France qui porterait la responsabilité de la défaite. [...]
[...] D'autres décrets interviennent pour fixer des quotas pour l'accès des Juifs à l'université et dans certaines professions. Le nombre d'étudiants considérés comme juifs est limité à des étudiants non juifs par la loi du 23 juin 1941. Un décret du 16 juillet 1941 fixe à le nombre d'avocats juifs parmi les effectifs totaux des avocats et le 11 août 1941, ce sont les médecins qui sont visés par le même quota. Dans la foulée, par la loi du 22 juillet 1941, Vichy lance l'aryanisation économique, qui a pour but d'exclure les Juifs de la vie économique en France. [...]
[...] En août 1942, après négociations, Vichy accepte de livrer Juifs apatrides de la zone libre à la Gestapo. Le 11 novembre 1942, Hitler décide d'envahir la zone libre. La mise en œuvre de la solution finale peut encore être accélérée. Sur juifs déportés, dont enfants, seulement ont survécu. [...]
[...] Les juifs sont exclus de toute fonction publique. Une liste beaucoup plus longue que dans le premier statut est énoncée, même les entreprises bénéficiaires d'une concession ou de subventions d'une collectivité publique sont concernées. Les articles et 6 excluent les Juifs d'un grand nombre de professions (banquier, intermédiaire dans les bourses, agent de publicité, agent immobilier ou de prêts de capitaux, marchand de biens, exploitant de forêts, concessionnaire de jeux, éditeur, directeur, gérant, administrateur, rédacteur, même au titre de correspondant local, de journaux ou d'écrits périodiques, à l'exception des publications de caractère strictement scientifique ou confessionnel ; de même dans le cinéma, le théâtre, la radio et les spectacles), et toutes professions commerciales et/ou artistiques notamment. [...]
[...] Le camp de Drancy est ainsi créé le 20 août 1941. A partir de 1942, la mise sous tutelle de l'Etat français permet aux collaborationnistes les plus zélés et antisémites de franchir encore une étape. Le 16 et 17 juillet 1942, plus de 13000 juifs sont arrêtés par 4500 policiers français : adultes et plus de enfants sont internés au Vélodrome d'hiver couples et célibataires à Drancy. En août, les autorités françaises reçoivent l'autorisation de laisser déporter les enfants de Drancy. Parmi eux enfants ont moins de six ans. [...]
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