Le SPD, un exemple pour le mouvement ouvrier européen à la fin du XIXe siècle

Résumé du document

Le contexte historique, à savoir la Révolution industrielle favorise l'émergence d'une classe nouvelle, majoritairement citadine et qui vit dans des conditions de vie déplorables : la classe ouvrière. Ce phénomène est particulièrement vrai en Allemagne au coeur de la croissance économique de l'époque (8,5 millions d'ouvriers en Allemagne).

En parallèle de cela, de nouveaux mouvements politiques émergent peu à peu et s'affirment, défendant les intérêts de cette classe nouvelle : les partis socialistes et ouvriers, qui se fondent sur une réalité sociale de la seconde moitié du XIXème siècle. En Allemagne, le parti social-démocrate naît lors du Congrès de Gotha en mai 1875 de la fusion de deux petits partis ouvriers (...)

Extraits

[...] Par ailleurs, le SPD met en place des cours et de nombreuses conférences pour former les ouvriers en collaboration avec les syndicats. Encadrement politique : une formation propre Au-delà de cette culture ouvrière, la formation politique des ouvriers apparaît vite fondamentale, ainsi que leur encadrement au sein de structures politiques. Le parti compte sections locales. La proximité avec les syndicats va permettre donc de former les ouvriers. Le lien entre le parti et les syndicats est en effet fort malgré quelques points de mésentente (sur la grève générale) : 46 des 110 députés SPD en 1912 sont en relation étroite avec les syndicats, et un quart des syndiqués à la métallurgie appartiennent au SPD : forte imbrication. [...]

[...] L'organisation exemplaire du SPD Le voyant rapidement comme un ennemi, Bismarck fait interdire le parti en 1878, en mettant en place des lois d'exception, très répressive à l'égard des socialistes. De nombreux journaux sont censurés, et des membres du mouvement sont arrêtés. Durant cette période de clandestinité, le SPD se radicalise, s'organise peu à peu et met en place une structure très solide de 1878 à 1890 : réelle implantation populaire Une puissante structure politique : un parti solide et discipliné Derrière des leaders charismatiques et des théoriciens dynamiques Des leaders charismatiques s'imposent rapidement à la tête du mouvement, le principal étant Bebel, auteur de la Femme et le socialisme marquant l'assise intellectuel du mouvement (50 éditions en 30 ans). [...]

[...] Il obtient par ailleurs de Guillaume II l'instauration des tribunaux d'arbitrage paritaire. III) Tensions et divisions du parti à l'aube de la guerre Tensions idéologiques et organisationnelles La critique de la bureaucratie Le SPD verse vers une certaine bureaucratie, ce qui lui vaut des critiques. Robert Michels écrit à ce sujet en effet, que la bureaucratie du SPD a pour conséquence que l'organisation prime parfois sur l'action. Le glissement vers le révisionnisme Pratiques peu à peu réformistes, malgré le double rejet des thèses de Bernstein. [...]

[...] Par exemple, un ouvrier est condamné à trois mois de prison ferme pour avoir interdit sa fille de danser avec un briseur de grève. Divisions face à la guerre Une confrontation vive Luxembourg et Liebknecht antimilitaristes opposés à Ebert, partisan de l'Union sacrée : la forte opposition entre les deux camps ne trouve pas de terrain d'entente. Le Parti Social-démocrate se déchire donc entre les deux factions. La guerre inévitable Le SPD est impuissant face à la guerre imminente et ne peut enrayer le processus qui va mener à la première guerre mondiale. [...]

[...] L'opposition de gauche : les jeunes Rejet du tournant franchement parlementariste du parti qui rejette dès 1906 la grève générale comme moyen d'action politique par les révolutionnaires. Il prône l'action révolutionnaire, or triomphe de la modération sujet de division : la synthèse contradictoire éclate au grand jour. Liebknecht. La réelle tension oppose donc une tendance révolutionnaire (gauche) et une autre qui souhaite améliorer la condition ouvrière dans les cadres du système établi. L'isolement du parti Sur le plan international L'acceptation du système parlementaire lui vaut d'être taxé d'embourgeoisement. [...]