La sortie de prison de Nelson Mandela et l'ouverture des négociations sur la transition démocratique

Résumé du document

Le 11 février 1980 Nelson Mandela sortait de prison de Victor Verster après plusieurs années d'internement. Une fois dehors, il s'investit, en étroite collaboration avec le président De Klerk, dans des pourparlers afin d'engager un processus démocratique en Afrique du Sud.

Conformément à son discours tenu le 2 février 1990, le président De Klerk procède une semaine plus tard, le 11 février pour être plus précis, à la libération de Mandela, l'un des chefs charismatiques de l'ANC. Partout c'était la liesse totale. Des milliers de gens, une fois l'annonce proclamée, avaient fait le déplacement de la prison pour être témoins de ce haut fait historique. Egalement étaient présents des centaines de photographes, des chaines de télévision venues d'un peu partout afin d'immortaliser à jamais cet événement mémorable. Mandela se rend ensuite à la place de la parade au Cap où il tient ses premières paroles d'homme libre.

Extraits

[...] Prononcés au balcon de l'Hôtel de Ville, ses premiers mots furent pleins d'humilité. L'ancien avocat rappelle à la foule venue nombreuse l'acclamer qu'il n'était pas un messie, mais plutôt un homme ordinaire qui n'est devenu leadeur qu'en raison des circonstances spéciales. En fait, jusqu'à son incarcération à ROBBEN Island, MANDELA n'était que le responsable de la branche armée de l'ANC dont il était le fondateur. Mais pour beaucoup qui l'écoutaient ce soir-là, MANDELA était le sauveur suprême de toute une population. [...]

[...] En somme, la conférence nationale pour une Afrique du Sud démocratique a été un cadre permanent de rapprochement des positions des différents protagonistes. Loin d'être synonyme de démentiellement de l'apartheid, la politique d'ouverture inaugurée par le président De KLERK et suivie par Mandela et son parti l'ANC, est porteuse de modifications profondes du jeu politique intérieur. Cependant, le processus démocratique une fois amorcé en Afrique du Sud, ne va-t-il pas connaître de réelles difficultés au point d'entacher son déroulement ? [...]

[...] Devant une foule de quelque 120.000 personnes entassées dans un stade plein à craquer, l'orateur n'a pas manqué de relever tout d'abord sa joie d'être parmi les siens avant de décrier certains des grands maux qui minent la société noire, notamment la délinquance, l'absentéisme scolaire, l'indiscipline et l'alcoolisme. Après avoir renoué la confiance avec les bâtisseurs de la cause noire, Mandela s'envole pour Lusaka où il assiste le 27 février 1990 à la réunion du Comité National de direction du parti. A cette réunion du directoire de l'ANC, il est élu vice-président de l'organisation, poste qu'il occupera jusqu'en juillet 1991 où lors de la conférence annuelle du parti il est élu président. [...]

[...] En fait, la situation même du pays était marquée par une indispensable normalisation de tous les acteurs politiques du pays, obligés qu'ils étaient de s'engager dans une compétition démocratique pour l'accès au pouvoir. Dès lors, il fallait aplanir le terrain politique de manière à parvenir à un compromis minimal sur la tenue d'élections libres et transparentes de sorte que le peuple sud-africain puisse dans sa globalité s'exprimer librement. C'est donc dans cette perspective que s'inscrit la convention pour une Afrique du Sud démocratique ou Convention for a Democratic South-Africa (CODESA). [...]

[...] Toutefois plusieurs partis, et non des moindres, ont refusé pour des raisons diverses de participer à la conférence. Le Parti Conservateur à l'extrême droite, refuse de participer car la déclaration d'intention était opposée au droit d'autodétermination sur lequel repose sa politique. A la gauche, la PAC et l'AZAPO refusèrent également de participer car pour eux la seule façon convenable de faire changer la constitution était l'élection d'une Assemblée Constituante qui permettrait de rendre le pouvoir au peuple. Le PAC demandait également que si le forum constitutionnel devait se tenir, il devait avoir lieu en zone neutre, c'est- à-dire hors d'Afrique du Sud. [...]