La « domestication des animaux, qu'on donne, avec l'agriculture, comme le critère d'entrée des sociétés humaines dans leur morphologie actuelle, est l'un des points les plus importants de l'étude des hommes » (Leroi-Gourhan, 1949, p. 388). Durant les millénaires qui nous séparent des premières domestications, c'est à des animaux élevés et sélectionnés par lui que l'homme a dû une grande partie de sa nourriture, de ses vêtements, de ses habitations (tentes, yourte), de son confort (chauffage, éclairage au suif), de ses moyens de travail et de transport. Aujourd'hui encore, la planète compte environ 600 millions de moutons, presque autant de bovins, 200 millions de porcs, 80 millions de chevaux.
[...] 55) écrit de son côté que la domestication est [ . ] l'archétype d'autres types de subordination sociale De tels parallèles se trouvent confirmés par le statut que la plupart des systèmes domesticatoires assignent aux animaux domestiques : statut de partenaires de l'homme, qu'à l'instar de ses autres partenaires sociaux celui-ci doit côtoyer ou maintenir à distance, séduire ou contraindre. Cette socialisation des animaux (Descola, 1986) contribue, au moins autant que bien des contraintes écologiques, techniques ou économiques, à orienter les choix qui confèrent à chaque système domesticatoire sa physionomie et son style particuliers. [...]
[...] Qu'ils déplorent leur disparition des campagnes ou leur prolifération dans les villes, nos contemporains se montrent, de fait, rarement indifférents aux animaux domestiques. Ceux-ci connaissent même actuellement une nouvelle vogue, dont les manifestations sont partout visibles et qui gagne même, depuis une décennie, la sphère intellectuelle et culturelle, donnant lieu à des expositions, à des colloques, à des numéros spéciaux de revues, à des livres rééditions (Geoffroy Saint-Hilaire, 1986), traductions (Thomas, 1985) ou œuvres originales (Delon ; Digard, 1990) et même à des films (cf. [...]
[...] Les sociétés contemporaines et la domestication animale La domestication des animaux, qu'on donne, avec l'agriculture, comme le critère d'entrée des sociétés humaines dans leur morphologie actuelle, [est] l'un des points les plus importants de l'étude des hommes (Leroi-Gourhan p. 388). Durant les quelque dix millénaires qui nous séparent des premières domestications, c'est à des animaux élevés et sélectionnés par lui que l'homme a dû une grande partie de sa nourriture, de ses vêtements, de ses habitations (tentes, yourte), de son confort (chauffage, éclairage au suif), de ses moyens de travail et de transport. [...]
[...] La plupart des analyses statistiques laissent aussi dans l'ombre le rapport qualitatif à l'animal. Or ce qui frappe surtout, c'est l'intégration des animaux familiers à la famille, où ils sont maternés et traités comme des enfants, dont ils sont, au fond, des substituts (Moscovici p. 57). Des substituts non pas démographiques mais pédagogiques : Dans l'élevage d'un animal familier, l'homme teste sa capacité éducative de façon analogue à la manière dont il interroge son statut d'éducateur parental au travers des réactions d'un enfant à son égard (Yonnet p. [...]
[...] Des investigations plus larges montrent, en effet, qu'il subsiste, dans nos connaissances sur la domestication, de nombreuses zones d'ombre ou d'incertitude. Ainsi, bien d'autres espèces que celles ordinairement considérées comme domestiques ont été l'objet, d'une manière ou d'une autre, à un degré ou à un autre, d'actions domesticatoires : domestications abandonnées de l'hyène tachetée et de l'addax en Égypte, de la genette en Europe ; tentatives récentes de domestication de l'éléphant d'Afrique, de l'élan (Alces alces), de l'éland de Derby ( Taurotragus oryx), du bœuf musqué, etc. [...]
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