A la fin de la première Guerre Mondiale, les Etats-Unis sont en passe de devenir la Nation la plus puissante et la plus influente du globe. La culture américaine va contribuer à la diffusion des valeurs et du modèle américain aux quatre coins de la planète, notamment grâce au cinéma et à la littérature qui comptent parmi les mass medias les plus populaires. Les films et les ouvrages qui ont vu le jour aux USA, dans l'entre-deux guerres, permettent, d'une part, de prendre le pouls d'une Nation dans une époque riche en bouleversements ; d'autre part, d'étudier la représentation que les Etats-Unis se faisaient d'eux-mêmes et l'image qu'ils souhaitaient renvoyer. Quelle influence les évènements qui ont marqués cette période et les courants de pensées qui l'ont traversée ont-il eu sur la production littéraire et cinématographique ? On peut s'interroger sur l'empreinte que la Grande Guerre, les Années folles et la prospérité ont laissée sur la culture américaine ; on peut également se demander comment la littérature et le cinéma ont réagi au traumatisme de la Grande Dépression et aux courants idéologiques dont la crise a favorisé l'émergence ; enfin, alors que la Seconde Guerre mondiale éclatait en Europe, il n'est pas inintéressant d'étudier le rôle qui a été dévolu à la production cinématographique pour mobiliser l'opinion publique américaine en faveur de l'intervention dans le conflit.
[...] MOLARD Arthur DM d'Histoire Sujet : le cinéma et les écrivains témoins de la société américaine entre les deux guerres. A la fin de la première Guerre Mondiale, les Etats-Unis sont en passe de devenir la Nation la plus puissante et la plus influente du globe. La culture américaine va contribuer à la diffusion des valeurs et du modèle américain aux quatre coins de la planète, notamment grâce au cinéma et à la littérature qui comptent parmi les mass medias les plus populaires. [...]
[...] Le Soleil se lève aussi (1926) reflète les cyniques désillusions de l'après-guerre. Au milieu d'expatriés américains à Paris, oisifs et instables, Jack Barnes qui a été émasculé par une blessure de guerre se comporte avec une douloureuse dignité. De la terre d'Espagne émerge le matador Pedro Romero, qui fait un art du défi à la mort. Femme fatale mais lucide et indépendante, Lady Brett reste néanmoins tributaire d'une société aliénante en renonçant à son amant Romero. Tous les thèmes d'Hemingway sont ici concentrés : la société américaine est vue comme castratrice et oppressante ; la première guerre mondiale a coupé définitivement ceux qui en sont revenus de l'innocence des Années Folles ; la mort est omniprésente. [...]
[...] Un courant humaniste fait cependant renaître le rêve américain sous la présidence de Franklin Roosevelt. Parmi les auteurs qui ont marqué cette période, il faut citer John Steinbeck. Son attachement viscéral au paysage de la grande vallée intérieure de la Salinas où il est né lui inspire Au Dieu inconnu (1933) qui donne le ton de son œuvre future avec le sacrifice du personnage central que son culte de la fertilité pousse à s'immoler au terme d'une période de sécheresse. [...]
[...] Nostalgique du Midwest, il oppose l'esprit pionnier aux mœurs bourgeoises de la côte est, et confronte l'idéal d'une Amérique authentique, riche de ses espérances au cynique égoïsme des héritiers de grandes familles. Originaire du Midwest, Nich Carraway est le narrateur lucide de Gatsby le magnifique (1925) où le destin de Jay Gatsby, self-made man romantique au passé trouble, marqué par son amour de jeunesse pour la riche et superficielle Daisy Fray, mariée à un butor. Tentant de la reconquérir en déployant spectaculairement sa réussite, Gatsby se heurte au snobisme méprisant d'une société décadente et corrompue qui détruit les innocents. [...]
[...] Dos Passos décrit une société chaotique et viciée, vue sous les angles multiples qu'offrent les actualités cinématographiques et le télescopage des titres de presse, des réclames, des chansons et des articles de journaux. Les passages narratifs sont entrecoupés de biographies de célébrités contemporaines, qui contrebalancent les personnages plus modestes de la fiction. Le procédé de l'« œil caméra présente le point de vue de l'auteur sous la forme d'un flux d'impressions kaléidoscopiques. Pacifiste acharné et contempteur d'une modernité aliénante, Dos Passos reste cependant un intellectuel américain attaché aux libertés constitutionnelles. [...]
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