Le nom d'Etat-providence est la traduction française d'un terme anglais, le Welfare State. Mais, plus encore que le nom, la France a importé une idéologie nouvelle de la place de l'Etat dans la vie sociale des populations et plus particulièrement dans la vie des salariés. Les deux graphiques publiés dans l'ouvrage d'Hartmut Kaelble présentent l'évolution de la couverture sociale des salariés et, par déduction pour l'auteur, le « développement de l'Etat-providence ». Ces deux graphiques ont pour but de souligner les avancées sociales de certains pays et de comparer ces avancées aux autres pays, en Europe (tableau de gauche) mais aussi en Amérique du Nord (tableau de droite). L'évolution porte sur une longue période (1890-1970) et permet ainsi de présenter l'évolution des couvertures sociales de leurs origines à leur apogée. Ces documents nous permettes de nous interroger sur les différences entre les pays dans ces évolutions et, plus particulièrement, sur la place de la France dans ce « classement », aux vues de nos quelques connaissances à ce sujet. De plus, nous pouvons aussi nous interroger sur la valeur de ce document, qui compare des pays aux systèmes sociaux différents et qui, selon le même indice, passe de gauche à droite d'une « couverture des salariés par les assurances publiques… » à un « développement de l'Etat-providence ». Ainsi, nous étudierons dans un premier temps les origines de l'Etat-providence en nous interrogeant plus précisément sur les raisons qui ont menées à ce système. Dans un second temps, nous analyserons les différences de développement entre les pays représentés dans ces deux graphiques. Pour finir, nous effectuerons une critique du document, ayant pour but de chercher ce que l'auteur veut présenter et de souligner les limites des deux tableaux.
[...] Les tableaux, qui s'arrêtent d'ailleurs à 1970 n'incorporent pas ces remises en cause. Peut- être, pour donner une idée de ce développement de l'Etat-providence aurait- il fallu, en plus de ce tableau sur l'indice de couverture des salariés, ajouter un tableau sur la part des dépenses sociales par rapport au budget national dans ces Etats, selon un même système de courbes. [...]
[...] Ces deux pays sont rattrapés par les autres Etats européens à la veille de la première guerre mondiale. Comme l'auteur le montre dans le chapitre qu'il consacre à l'Etat-providence, le chômage n'est alors pas perçu comme un risque social. De plus, à la veille de la première guerre, peu d'européens sont encore couverts par une assurance sociale, avec des avances importantes des pays cités ainsi que du Royaume-Uni et de la Suède surtout de salariés couverts). Malgré tout, même si les évolutions sont différentes, la moyenne est, quant à elle, en ascension régulière, de plus, nous verrons plus tard que la diversité des activités fausse les courbes de certains pays, comme la France, où les salariés (sujets aux couvertures sociales) ne sont pas majoritaires. [...]
[...] Vers une société européenne, 1880-1980 (commentaire de documents) Le nom d'Etat-providence est la traduction française d'un terme anglais, le Welfare State. Mais, plus encore que le nom, la France a importé une idéologie nouvelle de la place de l'Etat dans la vie sociale des populations et plus particulièrement dans la vie des salariés. Les deux graphiques publiés dans l'ouvrage d'Hartmut Kaelble présentent l'évolution de la couverture sociale des salariés et, par déduction pour l'auteur, le développement de l'Etat-providence Ces deux graphiques ont pour but de souligner les avancées sociales de certains pays et de comparer ces avancées aux autres pays, en Europe (tableau de gauche) mais aussi en Amérique du Nord (tableau de droite). [...]
[...] On peut expliquer en partie cette différence ainsi. Si nous prenons par exemple le front populaire, en 1936, nous remarquons que la hausse de la courbe française à cette date est minime. C'est parce que les résolutions de front populaire, bien que sociales et interventionnistes, ne portent pas sur les assurances sociales mais plutôt sur le bien-être au travail, avec les 40 heures payées 48, les congés payés et les conventions collectives. Après 1945, c'est un Etat-providence basé sur le modèle bismarckien qui s'installe en France, où la qualité de la protection sociale dépend de la profession et des revenus. [...]
[...] De plus, le manque d'information sur l'indice de couverture pour les assurances sociales (facteurs que nous venons de voir : obligatoire ou non, etc.) nous fait nous poser des questions face à ce document. Pour conclure, nous pouvons remarquer que, malgré le développement économique des Etats-Unis, ceux-ci ne connaissent pas réellement de couverture sociale importante. L'Etat-providence, aujourd'hui tant en question partout dans le monde, après les remises en cause au Royaume-Uni (M. Thatcher) et aux Etats-Unis (R. Reagan) dans les années 1980 est le résultat d'une longue évolution qui, comme nous le voyons sur ces deux tableaux, est toujours restée régulièrement croissante. [...]
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