Le XIXe siècle est une période marquante et riche pour les grandes puissances occidentales, et notamment leurs sociétés, car l'on peut y observer toutes les conséquences directes et indirectes qu'a impliquées la Révolution Industrielle de la fin du XXVIIIe siècle. Cette Révolution trouvant son berceau au Royaume-Uni, il semble donc légitime d'observer ces conséquences directement à la source, c'est à dire en Grande-Bretagne ?
Ainsi, quel portrait de la société britannique peut-on brosser au milieu du XIXe siècle ?
[...] Ainsi cette agitation ouvrière, bien que quelque peu étouffée en comparaison avec les voisins du Royaume (la France notamment comme en 1848), incite à se pencher sur le sort du prolétariat, cette classe si basse et dénigrée et pourtant majoritaire dans le pays. On comprend alors avec la lenteur de l'instauration de faibles lois sociales mal appliquées que les ouvriers nécessitent le droit de vote pour pouvoir réellement se faire entendre. Cela implique donc non pas des lois sociales mais des décisions politiques, une révision de la société britannique, et donc un changement des mentalités. [...]
[...] En effet, les ouvriers, très nombreux et recevant un maigre salaire, s'entassent dans de minuscules logements insalubres dans les quartiers populaires de l'East End (comme on le peut voir dans les œuvres de Dickens, ou encore avec l'affaire de Jack The Ripper, qui tuait des prostituées dans ce quartier) ou dans le centre- ville. De plus, les conditions de travail ne sont pas meilleures : hommes, femmes et jeunes enfants travaillent plus de dix heures par jour, tous les jours de la semaine, sans aucun congé ni protection sociale. Ils ne sont pas non plus à l'abri du licenciement qui peut arriver à tout moment. Les ouvriers sont alors totalement dépendants et soumis à leur patron. [...]
[...] En effet, les peacers prolétaires n'ayant pas de syndicat, ils n'avaient aucune force pour agir et se soulever. Par ailleurs, en 1860 se forme une réunion des secrétaires de tous les Trade Unions, créant alors La Junte, que l'on peut qualifier de bureau exécutif des syndicats, et qui a pris la direction du mouvement ouvrier. Contrairement au Chartisme, la Junte elle n'avait aucune portée politique et ne sollicitait pas l'aide de l'Etat, elle voulait seulement négocier avec les patrons des avantages corporatifs, tels que l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail. [...]
[...] On peut donc bien parler ici d'un bouleversement démographique à part entière dans la société britannique du milieu du XIXe siècle. Mais, pour rester dans le cadre géographique du Royaume-Uni, on peut lier la Révolution Industrielle à une autre conséquence démographique : l'exode rural. En effet, alors que le nombre d'habitants augmente dans les campagnes, on observe parallèlement à cela une "industrialisation" de l'agriculture : suite à la Révolution Industrielle, les petits paysans, majoritaires et alors uniquement employés des grands nobles propriétaires fonciers, se voient remplacer dans leur tâche par des machines, bien plus rentables. [...]
[...] Par ailleurs, à l'image même de la société britannique tout entière, la classe ouvrière est hétérogène : elle voit une deuxième classe d'ouvriers qui se forme et qui va vite se détacher du prolétariat. En effet, avec le progrès technique incessant se développement les ouvriers qualifiés, les minders, prédécesseurs des ingénieurs ou contremaîtres en quelque sorte. Ceux-ci se démarquent des peacers, simples ouvriers manuels, par leur maîtrise des machines et de leurs innovations constantes, leur savoir de la technique. A meilleur salaire, ils ont aussi de meilleures conditions sociales : ce sont les seuls à pouvoir adhérer aux Trade Unions notamment. [...]
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