Par commodité, on a coutume de distinguer deux grands courants radicalement opposés : les intentionnalistes et les fonctionnalistes. Débat apparemment simple : Auschwitz est-il inscrit dans le combat engagé par les nazis en 1920 ? Quelle est la part de l'improvisation ? Une ligne de fracture qui implique, pour qu'on en comprenne bien les enjeux, qu'on l'articule avec une autre interrogation sous-jacente : nazisme ou hitlérisme ?
Une question est donc au cœur des débats : monocratie ou polycratie? Chaos subi ou maîtrisé? Hitler "dictateur faible" ou "maître du IIIe Reich"? Hitler a-t-il été produit par son époque ou l'a-t-il façonné ?
[...] Paris, Gallimard [1985]. [...]
[...] Class and Status in Nazi Germany 1933- 1939. Il se penche sur les théories des classes sociales, une nouvelle recherche concernant la circulation des élites et la mutation des statuts sociaux. Schoenbaum met en évidence les divergences entre la classe bourgeoise respectueuse de la société et désirant s'y intégrer et les cadres ainsi que les SA voulant la détruire. Il parle également de l'attitude du régime par rapport aux classes sociales. Mis à part les gros propriétaires fonciers, les autres classes, ouvrière, patronale, moyenne et paysanne ont toutes été brimées par le régime ; cependant celui-ci les a encouragés à s'insérer dans le renouveau national en offrant aux individus des avantages matériels, un avancement et surtout un statut. [...]
[...] Ainsi, il ressort de ces trois thèses que le nazisme a modernisé l'Allemagne tout en gardant des restes de structure sociale traditionnelle. Bibliographie David Schoenbaum, Hitler's Social Revolution. Class and Status in Nazi Germany 1933-1939, Londres Harrington Moore, Les Origines sociales de la dictature et de la démocratie, Paris, Maspero Gerhard Ritter, L'Europe et la question allemande, Munich, Münchner Verlag Joseph-Peter Stern, Hitler, le Führer et le peuple, Paris, Flammarion, Champs Norbert Frei, L'État hitlérien et la société allemande : 1933-1945. Paris, Éditions du Seuil (Coll. XXe siècle Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme? Problèmes et perspectives d'interprétation. [...]
[...] - Enfin, l'Allemagne ne valorise pas la publicité au sens libéral de publiciser ses opinions. La position politique individuelle n'existe pas, le peuple est apolitique et l'école encourage la soumission aux leçons de morale Dans cette fonction moralisatrice de l'institution scolaire, Dahrendorf trouve la source de la subordination du peuple aux élites. Dahrendorf explique que ces points impliquent une vision autoritariste du pouvoir. Or, le totalitarisme qui a suivi s'explique par l'usage de la modernité comme outil légitime du maintien de la tradition Moore Dans son livre Les Origines sociales de la dictature l'américain Harrington Moore expose 3 voies de passage du monde préindustriel au monde moderne : - La première voie regroupe des pays occidentaux tels que la France et la Grande-Bretagne ainsi que les Etats-Unis. [...]
[...] La position de ce dernier va clairement à l'encontre d'une explication unidimensionnelle au totalitarisme, celle qui l'expliquerait par la force d'un meneur charismatique, Hitler par exemple. Sa proposition est la suivante ; la société allemande n'a pas abouti par sa modernisation, comme d'autres pays, à un système libéral-capitaliste. Fortement anachronique, l'Allemagne se distingue du modèle libéral classique sur quatre points : - En contradiction avec le modèle d'une société libérale où les droits des citoyens sont en extension continue l'Allemagne reste dans un système féodal hiérarchisé bien qu'industriel. [...]
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