Au début du 19e siècle, si la Révolution française a fait triompher les idéaux de justice et d'égalité comme principes politiques, la réalité sociale reste placée sous le signe des dominations. La révolution industrielle du début du siècle a pour effet l'émergence d'une nouvelle classe sociale, la classe ouvrière, et une accentuation du paupérisme. Face à ces inégalités, on assiste au développement du socialisme marqué par la volonté de créer des sociétés nouvelles et idéales allant à l'encontre du système capitaliste en vigueur. Les socialistes veulent achever la révolution en réinventant la société sur la base d'une égalité réelle.
Toutefois ces socialistes seront vite qualifiés d'utopiques. Le terme de socialisme utopique, à l'origine péjoratif, est utilisé par Marx et Engels dans son ouvrage Socialisme Utopique et Socialisme Scientifique paru en 1880 pour désigner ceux qui les ont précédés et dont ils jugent les projets naïfs et irréalisables à savoir les théoriciens d'une société refondée. Ces derniers sont ainsi relégués au rang des philosophes utopiques tels que Platon et sa Callipolis dans l'Antiquité (cf. La République) ou Thomas More et son traité Utopia en 1516.
Les socialistes dits utopiques dont on peut distinguer quelques grandes figures comme Saint Simon, Fourier, Owen, Cabet… s'opposent aux socialistes révolutionnaires ou réformateurs par leurs méthodes : ils n'usent pas de la révolution et de la violence pour parvenir à leurs fins, ni des divers procédés politiques. Ils croient en la force de leurs idées pour changer la société. Au cours du 19e siècle en Europe plusieurs communautés idéales vont apparaître mais à partir des années 1850, la population se détourne de cette forme de socialisme vue comme naïve, hors de la réalité au profit de l'école marxiste qui s'impose.
Comment s'est développé le socialisme dans l'Europe du 19e siècle ?
[...] Ils les relèguent au rang d'utopistes, et leurs projets au rang de la simple représentation de l'esprit qui n'a aucune valeur réelle. Les debout du socialisme moderne : une simple utopie ? Les réalisations et acquis des socialistes utopiques Les projets des socialistes utopiques ne sont généralement pas restés au rang de théorie. De nombreuses communautés se sont développées au cours du 19e siècle donnant ainsi vie au projet et l'extirpant de l'utopie. Owen est à l'origine des coopératives et syndicats en Angleterre. On lui attribue aussi la première loi sur la limitation du travail des enfants (1819). [...]
[...] L'utopie n'est en fait pas dissociable du projet politique puisqu'elle permet le renouvellement de la pensée, mais n'aboutit à rien quand elle est prise individuellement. Les mouvements socialistes utopiques ont continué à se développer depuis le 19e siècle et se sont étendus au monde entier sous la forme de communautés et d'idées dites libertaires. [...]
[...] L'objectif est de parvenir à une égalité véritable des droits et des jouissances. (C'était déjà la volonté des "Enragés" avec Jacques Leroux : "La liberté n'est qu'un vain fantôme quand une classe d'homme peut affamer l'autre impunément") l'intolérable condition ouvrière En Angleterre, les grandes crises de surproduction ont encore détérioré les conditions de la classe ouvrière. Owen dira : "le travail humain peut maintenant être obtenu à un prix bien inférieur au minimum nécessaire pour la subsistance de l'individu dans un confort sommaire". [...]
[...] C'est-à-dire que les entrepreneurs ne doivent pas être les seuls à posséder, mais les travailleurs également, car ils participent au processus de production et ils sont même plus légitimes que les industriels. La naissance du socialisme moderne se fait donc dans la volonté d'achever la Révolution Française en assurant la réalité de l'égalité des citoyens. On dénonce alors la propriété privée des moyens de production et le paupérisme qui en résulte. Mais dans un premier temps : avant 1848, le socialisme va surtout être teinté d'utopie : pas de projet politique. De nombreuses écoles aux idéologies et méthodes différentes se développent. [...]
[...] "C'est la République ou Communauté qui est seule propriétaire de tout" (Cabet). "Tous sont associés, citoyens, égaux en droits et en devoirs ; tous partagent également les charges et les bénéfices de l'association ; tous ne forment qu'une seule FAMILLE, dont les membres sont unis par les liens de la FRATERNITE. Nous formons donc un Peuple ou une nation de frères ; et toutes nos lois doivent avoir pour but d'établir entre nous l'égalité la plus absolue." Etienne Cabet, Voyage en Icarie Développement des utopies en Europe En Grande-Bretagne de nombreuses communautés se forment inspirées des idées d'Owen (Orbiston, Exeter, Quennswood ) En France comme dans le reste de l'Europe l'Inspiration fouriériste domine : - Nombreux phalanstères en France dont celui de Boussac fondé par Pierre Leroux et dont fait partie George Sand. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture