Sidónio Bernardino Cardoso da Silva Pais naît le 1er mai 1872 à Caminha, une ville du nord-ouest du Portugal. Il est le fils de Rita da Silva Cardoso Pais et de Sidónio Alberto Pais, un notaire et secrétaire judiciaire originaire de Caminha.
Après avoir fait ses études secondaires au lycée de Viana do Castelo, il se destine très vite à une carrière militaire et à 16 ans, en 1888, entre à l'école militaire où il se spécialise dans le maniement de l'artillerie et intègre le régiment d'infanterie 23. Elève brillant, il ne tarde pas à gravir les échelons de l'armée : Alferes en 1892, promu Lieutenant en 1895, capitaine en 1906 et enfin commandant en 1916. Parallèlement à cette carrière militaire, à peine après avoir terminé l'école militaire en 1892, Sidónio Pais rejoint l'université de Coimbra où il suivra des cours de mathématiques et de philosophie. Ainsi en 1898 il obtient son doctorat en mathématiques et, considéré comme un prestigieux mathématicien, il recevra la chaire de calcul différentiel et intégral de l'université de Coimbra, où il sera professeur et sera nommé vice-recteur le 23 octobre 1910. Il sera également professeur à l'Ecole Industrielle Brotero, école dont il finira par être directeur en 1910.
C'est durant sa formation militaire et universitaire que Sidónio Pais va adhérer aux idées républicaines, dans le contexte politique de la fin du XIXe siècle où la Monarchie Constitutionnelle portugaise vit ses derniers instants. Il appartiendra également à la loge maçonnique de Coimbra, « Estrela de Alva » adoptant le nom symbolique de Irmão Carlyle. Mais cet épisode maçonnique ne durera qu'un temps, n'étant pas lui-même membre très actif de la franc-maçonnerie.
[...] Ainsi, les décrets de mars 1918 sont communément rassemblés sous le terme de Constitution de 1918. Ces décrets modifient considérablement la Constitution portugaise, reformulant le suffrage électoral, la séparation des pouvoirs ou encore supprimant la loi de séparation de l'Église et de l'État. Le 11 Mars par exemple, Sidónio Pais va décréter le suffrage universel, outrepassant la légitimité du Congrès, ce qui lui permettra d'être élu président le 28 avril 1918, grâce notamment à l'appui des nombreux catholiques auprès desquels il jouit d'une grande popularité. [...]
[...] Pour autant, il est indéniable que Sidónio Pais échoua néanmoins dans sa volonté de restaurer un État fort, ciment de l'unité nationale. Ses réformes bien que déchaînant l'opposition des partis et des syndicats ont été en réalité timides et souvent inefficaces. Ainsi, parler d'un sidonisme comme d'un salazarisme n'est pas judicieux. Le régime de Sidónio Pais constitue néanmoins un pivot essentiel entre la république, la monarchie et l'absolutisme moderne qu'est le fascisme, alliant des principes républicains à un fort contrôle et à une autorité personnelle, individuelle, charismatique, ce qui lui vaudra l'épithète de Président-Roi. [...]
[...] Sidónio Pais sera alors obligé de décréter l'État de siège le 13 octobre 1918, durcissant la répression face aux nombreux opposants du régime. Son assassinat le 14 décembre dans la gare de Rossio à Lisbonne met fin à un régime très fortement présidentialiste et autoritaire. La mort de Sidónio Pais condamne la Première République qui ne connaîtra plus de stabilité, entrant dans une crise permanente jusqu'à sa fin en 1926. L'héritage d'un sidonisme et de la première expérience fasciste portugaise Sidónio Pais a été un grand homme, politicien, militaire, universitaire, qui a marqué le Portugal au début du XXe siècle. [...]
[...] Aujourd'hui encore, l'image d'un Santo Sidónio est encore présente dans de nombreux mouvements catholiques et conservateurs, celle d'un martyr assassiné, d'un homme mystifié qui a reçu un fort appui populaire, figure de rupture du système politique dans l'imaginaire portugais. [...]
[...] Ses funérailles montrent bien la rupture que l'image de Sidónio Pais a laissée parmi le peuple portugais. En effet, elles ont réuni des milliers de personnes, partisans de ce Président- Roi, dans une procession longue et tumultueuse, marquée par une grande ferveur populaire, mais également des actes de violence et de nombreux incidents. Quoi qu'il en soit, soutenu et idolâtré par les uns, détesté par les autres Sidónio Pais ne laissera pas indifférent, même après sa mort. Sidónio Pais tenta d'implanter le fascisme au Portugal. [...]
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