La représentation de la Shoah au cinéma renvoie à de nombreuses problématiques : comment parler avec justesse de la Shoah ? Sous quelle forme un artiste est-il en droit de représenter l'holocauste ? Comment représenter l'irreprésentable, parler de l'indicible ?
En 1985, Claude Lanzmann réalise Shoah, fruit d'un long travail d'enquête et de recueil de témoignages. La sortie de ce film édicte les règles en termes de représentation de l'holocauste. « Shoah marque une étape, en ce qu'il est tout à la fois l'aboutissement d'une recherche et le point de départ d'un nouveau mode de représentation, qui deviendra en moins d'une décennie un phénomène de société : le témoignage filmé ». Cependant, si le choix du documentaire est d'abord apparu comme légitime, ces dernières décennies ont vu apparaître un grand nombre de fictions sur le sujet (...)
[...] Un reproche peut tout de même être fait à Amen. : le rassemblement dans une même histoire d'une personne ayant réellement vécu et d'un héro fictif. La confusion permanente entre réalité historique et fiction ne peut que laisser le spectateur sceptique et l'empêche de prendre entièrement part au film. Cependant, la polémique que sa sortie en salle a déclenchée ne me semble pas justifiée. En effet, Costa-Gavras nous éclaire sur une partie de l'histoire religieuse sombre, mais ne s'arrête pas à un constat. [...]
[...] Sources audiovisuelles - De Kurt Gerstein à Ulrich Tukur bonus DVD Amen. - Making of du film Amen bonus DVD Amen. - Interview de Roberto Benigni bonus DVD La vie est belle. Sources multimédia - Article sur l'éthique de la représentation, site de l'actualité des idées et de critiques de livres (animé par un collectif de chercheurs, de journalistes, de militants, de chefs d'entreprise et de créateurs de site), http://www.nonfiction.fr/article-585- lethiquedelareprésentation.htm, consulté le 26 mars 2008. - Article sur le cinéma et la violence, site de l'Institut National de recherche pédagogique (l'INRP est composé d'enseignants de France), http://ecehg.inrp.fr/ECEHG/enjeux-de-memoire/Shoah-et- deportation/reflexions-generales/shoah-cinema-images/cinema-et- violence-extreme.fr, consulté le 28 mars 2008. [...]
[...] Ce film, par sa puissance évocatrice, son ton percutant et ses images récurrentes nous fait prendre conscience, à travers le cas de l'Eglise, de la responsabilité individuelle de chacun dans le génocide perpétré par les nazis. Que l'on songe au rôle de la France dans les crimes de masse au Rwanda pour comprendre qu'un tel message n'est pas inutile à l'heure actuelle. Le pianiste de Roman Polanski : le récit de vie Roman Polanski, lui-même victime de la persécution des juifs en Pologne, souhaitait depuis longtemps réaliser un film sur ce sujet. Il refuse en 1993 de travailler avec Steven Spielberg sur La liste de Schindler. [...]
[...] Céline Letartre BA3 Information et communication Travail de méthodes bibliographiques et documentaires Année universitaire 2007-2008 La seconde guerre mondiale en images : Ce que le cinéma a fait de la Shoah Analyse des films : - La vie est belle de Roberto Benigni - Amen de Constantin Costa-Gavras - Le pianiste de Roman Polanski Table des matières I. La représentation de la Shoah dans le cinéma au XX°siècle II. Le cinéma contemporain et la Shoah : comparaison de tentatives de représentation A. La vie est belle de Roberto Benigni : le recours à la fiction 5 B. Amen. de Costa-Gavras : la prise de position face au passé C. Le pianiste de Roman Polanski : le récit de vie 9 III. Représenter l'irreprésentable : un devoir de mémoire nécessaire mais risqué IV. Bibliographie 12 A. [...]
[...] Trois ouvrages m'ont paru particulièrement pertinents lors de mes recherches. En 1985, Claudine Drame publie une étude reprenant la plupart des films réalisés en France sur la question entre 1945 et 1985[3]. Elle part du principe que la représentation de l'holocauste a été tardive, et que Shoah de Lanzmann a marqué un véritable tournant sur ce sujet. En 2001, Vincent Lowy aborde ce thème en comparant trois films : Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, Shoah de Claude Lanzmann et La liste de Schindler de Steven Spielberg. [...]
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