À la Libération, la SFIO, Section Française de l'Internationale Ouvrière, semble être « le maître de l'heure ». A ce moment-là, une grande idée avait surgi de la Résistance dans un certain nombre d'esprits : créer un grand « parti travailliste » qui pourrait réunir sur une base socialiste révisionnistes et chrétiens attirés par la gauche (Daniel Mayer). Guy Mollet refusa cette dérive et au congrès d'août 1946, la majorité des socialistes réaffirmait la tendance purement marxiste de la SFIO qui devait rester un « parti de classe » et nomma ce dernier secrétaire général de la SFIO. La SFIO, Section Française de l'Internationale Ouvrière, est un parti politique socialiste, existant sous ce nom de 1905 à 1969, qui a connu la scission avec les communistes en 1920, qui a connu son heure de gloire en 1936 avec le Front Populaire à l'initiative de Léon Blum (1872-1950). Interdit pendant la guerre, le parti tombe dans la clandestinité, c'est le CAS (Comité d'Action Socialiste), puis la SFIO clandestine. À la Libération, la SFIO, revient sur le devant de la scène et s'impose comme l'un des partis importants de la IVe République.
[...] Le 3 juin 1954, Pierre Mendès-France, radical-socialiste, est nommé par le président René Coty président du Conseil. En présentant son programme à l'Assemblée, il devient le grand espoir de la gauche non communiste, et sans doute au-delà. La SFIO soutient Pierre Mendès-France. Ont voté pour lui, outre la totalité des députés communistes et socialistes, une partie des radicaux, de l'UDSR, des républicains sociaux, quelques modérés et MRP. Mais sa politique multiplie les mécontents : la droite et le MRP l'accusent de brader l'empire communistes et gaullistes ne lui pardonnent pas d'avoir accepté le réarmement allemand. [...]
[...] Comment alors la SFIO a elle participé, évolué et s'est elle adaptée à la IVe République, entre leurs ambitions et les échecs rencontrés ? C'est tout d'abord une renaissance dans les années d'après-guerre (1945-1951) avec un projet de reconstruction, l'avènement du tripartisme, la SFIO parti arbitre et déclin de sa représentativité parlementaire, et enfin l'échec du tripartisme et la Troisième Force. C'est enfin une évolution entre 1952 et 1958, d'une traversée du désert à la dispersion des socialistes en mai 1958 avec des années d'opposition (1951-1954), l'espoir qu'est l'expérience Pierre Mendès France, avec le gouvernement Guy Mollet (retour au pouvoir) et enfin la guerre imbécile et sans issues : la fin de la IVe République. [...]
[...] Peu après son investiture, il se rend en Algérie pour expliquer sa politique et pour calmer les esprits qui s'échauffent. La faute de Guy Mollet fut d'avoir plié ce jour-là devant les manifestants d'Alger. En réponse à cela, il s'engage dans une politique répressive et refuse toute solution négociée avant la conclusion d'un cessez-le-feu ; doublant en quelques mois les crédits et effectifs militaires déployés sur place. Le 21 mai 1957, il est renversé. La deuxième faute de Guy Mollet, aux yeux de ses détracteurs, est d'avoir favorisé, pour sortir de l'impasse algérienne, le retour du général de Gaulle au pouvoir. [...]
[...] Le Front Républicain obtient 170 sièges et donc n'a pas la majorité. L'accord que la SFIO noue pour les élections de janvier 1956 avec les républicains-sociaux (gaullistes), les radicaux et l'Union Démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) permet à la SFIO d'enrayer son recul ( des suffrages exprimés) d'accéder au gouvernement avec Guy Mollet. René Coty voyait en ce dernier des atouts pour la présidence du conseil : il tenait en mains l'appareil administratif d'un grand parti discipliné. Une combinaison ministérielle présidée par lui, avec la majorité des portefeuilles détenus par des socialistes, était moins susceptible que toute autre de s'effondrer par désagrégation interne. [...]
[...] Le 2 juin 1946, le peuple refusant le référendum de la première constituante, une deuxième est mise en place, la tendance aux élections s'inverse en faveur du MRP qui l'emporte, le PCF arrive second. La SFIO perd et obtient 129 sièges. Cette défaite de la SFIO perdant plus d'une dizaine de sièges est due au non du peuple au référendum. La gauche marxiste n'a plus la majorité. Le gouvernement triparti Gouin démissionne : la SFIO a décidé de participer, mais de refuser la présidence du gouvernement. [...]
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