Le sentiment patriotique français au cours des deux guerres mondiales

Résumé du document

Consistant en la conscience collective d'une identité commune qui peut relever d'une région ou d'une patrie, le sentiment patriotique français a joué un rôle majeur dans le déroulement des deux conflits du début du vingtième siècle, et dans l'histoire de la France.
En effet, la première moitié du vingtième siècle fut marquée par deux guerres totales, causant la disparition de millions d'êtres humains ainsi que de profonds remaniements politiques, économiques et sociaux dans l'ensemble des pays engagés dans ces guerres. La France fut un belligérant majeur de ces dernières, nation d'Europe de l'Ouest, elle y aura joué un rôle prépondérant et déterminant.

Le sentiment patriotique de ses concitoyens a visé à défendre la patrie, la souveraineté française et son droit d'exister pendant les conflits. De temps à autre mis en péril, le patriotisme français a su se distinguer à la fois à l'arrière et au front, et même dans des gouvernements opposés.
De quelles manières se manifeste le sentiment patriotique français au cours des guerres ? En quoi connait-il une lassitude au fur et à mesure de l'enlisement de celles-ci ?

Extraits

[...] Il est toutefois intéressant de noter que le déclin du patriotisme est dû à des raisons contraires pendant les deux guerres. Alors que durant la première, les Français commencent à ne plus croire en la patrie au fur et à mesure de l'horreur du conflit et des erreurs stratégiques de leurs dirigeants, c'est, durant la Seconde Guerre, la raison contraire. La trahison de Vichy et la déroute française seront l'une des justifications principales du patriotisme de De Gaulle et des résistants : il faut venger l'honneur de la France et ne pas se ranger aux côtés de ses collaborateurs. [...]

[...] Les populations civiles sont en proie à de nombreuses rumeurs qui circulent, l'État ne pouvant censurer l'ensemble de toutes les informations. Cependant, les lettres des soldats, elles, sont particulièrement contrôlées avant d'arriver dans les mains des familles, restées loin du front. La censure, tu le sais, est impitoyable ici et certains pauvres poilus ont appris à leurs dépens qu'ils ne devaient pas avoir la langue trop longue, ni même recevoir des lettres (qui sont d'ailleurs supprimées) sur lesquelles les parents ont souvent aussi la langue un peu longue. [...]

[...] À travers l'Union Sacrée, les Français divisés en partis politiques, sont incités à oublier individuellement leurs différends en raison de l'agression allemande. Les soldats sont donc empreints d'un enthousiasme national. La mobilisation générale de plus de 4 millions d'hommes début août n'est ainsi pas vécue comme un moment difficile : au contraire, elle est assurément bien reçue, les Français se déclarent impatients d'aller défendre l'honneur de leur patrie, contre une Allemagne désignée comme oppressive à leur égard. Hier matin, j'ai pris la résolution d'agir en Français ! [...]

[...] Ils défendaient la France, ses habitants et sa gloire au péril de leur vie. Peu active au commencement de la guerre, la Résistance devient de plus en plus vaste au fur et à mesure que le conflit s'enlise. Ainsi, en juin 1941, lors du déclenchement de l'opération Barbarossa contre l'URSS, les adhérents du Parti communiste français s'engagent pour beaucoup dans la Résistance par esprit patriotique et par souhait de se ranger, même indirectement, aux côtés des communistes attaqués par Hitler. [...]

[...] Décrites comme des œuvres hautement patriotiques les actions des Marraines de Guerre se caractérisent en premier lieu par l'adoption de soldats ayant perdu tous parents. Les poilus, eux, sont rapidement mis au courant de cette organisation et émettent chacun à leur tour et lorsqu'ils le peuvent, des annonces dans les journaux afin d'obtenir des correspondances, fortement réconfortantes en temps de guerre. Toutefois, les Marraines débordent vite du cadre initial et beaucoup entretiennent peu à peu des relations sentimentales avec des soldats par courrier, du fait qu'elles ont perdu leur mari dans la guerre. [...]