Au Royaume-Uni du 18e siècle s'ébauche le Siècle des lumières, mouvement destiné à favoriser les connaissances. Complétant les acquis de la Renaissance du 14e siècle, ce courant de pensée annonçait une ère d'innovations qui s'avéreront en mesure de soutenir la croissance socio-économique. Dans une Europe débarrassée du féodalisme, l'idéologie capitaliste investit bientôt les rouages du système de production. Fort de son idéologie de succès économique et social, le libéralisme instaure un modèle de réussite qui, se propageant à l'ensemble du Globe, permet aux puissances industrielles d'exercer une domination totale pour devenir le principal modèle économique. Quant à l'idée de progrès, sa notion est rendue parfaitement ambiguë par la corrélation entre les idéaux humanistes issus des Siècles des lumières et le confort matériel découlant du système de production manufacturier.
[...] Via l'amélioration des conditions de vie, le principe qui tend à produire aux coûts les plus bas les normes du confort moderne devient un corollaire indissociable de la notion de progrès. Or la perpétuité du capitalisme peut se voir stoppée par l'épuisement des gisements, qui s'avèrent éphémères et souvent situés dans des contrées reculées. Échéance à laquelle s'ajoute une série de récessions plus ou moins graves, auxquelles le capitalisme est demeuré confronté tout au long de son histoire. En effet, croissance oblige, les industries doivent augmenter la productivité, donc toujours injecter un plus grand capital. [...]
[...] Les grandes banques (qui font partie de la fameuse Troïka) en sortent toujours gagnantes et ne semblent donc pas prêtes à se défaire du remboursement d'intérêts, en particulier multipliés par quatre. C'est pourquoi les marchés financiers voient d'un bon oeil l'Etat s'en tenir au remboursement des intérêts. Sans entamer le capital de la dette. Les pays industrialisés sont donc eux-mêmes durement secoués par la dépression. A telle enseigne, que le pouvoir d'achat devient un élément en mesure de favoriser l'accession au pouvoir de l'extrême droite. Celle-ci s'appuyait déjà sur la problématique des étrangers pour se hisser au pouvoir. [...]
[...] A moyen terme, les menaces que fait peser le caractère immuable de l'exploitation d'énergie axée les sources fossiles, pourrait creuser le fossé entre avancées technologiques et progrès préconisé dans les siècles des lumières. Mais la profonde rancœur face aux ravages du capitalisme ne ferait pas la part des choses. Cela encouragerait plus probablement les masses européennes à rejeter en bloc l'idée même de progrès. Cette perte de confiance focaliserait les idéaux populaires vers d'autres valeurs : nationalistes d'abord, religieuses ensuite. En une ferveur soutenue par une crainte viscérale vis-à-vis des étrangers, qui balayera définitivement la pensée issue des siècles de Lumières. [...]
[...] Tourmente que, pour leur part, les populations occidentales, dans leur confort moderne, leurs libertés et leurs acquis de l'État-providence, avaient fini par effacer de leurs mémoires. De l'autre, en Europe, les partis populistes européens partaient avec l'avantage d'ambitionner le pouvoir sans même attendre une parenthèse démocratique, puisque les libertés sont depuis longtemps une valeur acquise en Occident. Néanmoins, le printemps arabe aura permis aux premiers de dépasser les adeptes des pouvoirs forts européens dans la course vers le pouvoir. Depuis longtemps, dans le monde arabo-musulman, le politico- religieux a guetté la moindre possibilité d'accession à la démocratie pour se frayer un chemin vers la tête de l'Etat. [...]
[...] Ainsi, la surexploitation des ressources planétaires représente le premier facteur en mesure de précipiter la fin de l'idéologie capitaliste. Car outre les menaces qui planent sur les marchés industriels, l'absence de mesures contre la surexploitation et la quête immodérées des ressources expose les prochaines générations aux pénuries. Vers une crise de confiance à l'égard du système voire une perte de repère pouvant s'avérer fatal à l'idée même du progrès, et ses idéaux prônés par les humanistes. Ce simple constat devrait encourager nos décideurs à préparer un programme orienté vers la sauvegarde de la planète et la préservation des ressources en faveur des futures générations. [...]
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