L'idée de sécurité collective est une idée relativement ancienne, dont la source peut être trouvée dans les traités de Westphalie de 1648, mettant fin à la Guerre de Trente ans. En 1910, Léon Bourgeois écrit son ouvrage Pour la société des Nations. Mais c'est du Président Wilson que vient directement l'idée de Société des Nations. Le dernier de ses « Quatorze points », prévoit en effet la création d'une association des nations pour garantir l'indépendance et les frontières des États.
Au fondement de la Société des Nations, ou SDN, est l'idée que les Etats doivent assurer mutuellement leur sécurité au sein d'une organisation internationale. Un esprit international devrait ainsi se substituer à l'esprit d'exclusivisme national – permettant de garantir la paix dans le monde.
Pourtant, la période de l'entre-deux-guerres donne plutôt l'impression d'une série d'échec de cet internationalisme wilsonien, de l'écroulement de l'organisation de la SDN : celle-ci a en effet failli à sa mission première, celle du maintien de la paix, et Albert Cohen a pu la qualifier de « ruche bourdonnante et sans miel » - accusée de n'avoir pas su empêcher l'avènement d'un second conflit mondial.
L'échec de la Société des Nations est-il lié à des faiblesses congénitales de l'organisation ou est-il imputable à la faiblesse des démocraties au lendemain de la Grande Guerre ? L'échec de la SDN et du maintien de la paix était-il inévitable ?
Si cette organisation internationale d'un type nouveau est née avec comme mission première celle du maintien de la paix (I), la faillite de la paix consacre son propre échec (II)
[...] Fin 1938, on envisage à la SDN des plans d'urgence, de repli. En septembre, l'Assemblée confit au Secrétaire général et à la Commission de contrôle le pouvoir de prendre de mesures exceptionnelles en cas de crise. La France accepte de recevoir la SDN à Vichy en cas de crise. La SDN est donc un acteur passif des crises qui mènent à la Seconde Guerre mondiale : incapable de les condamner, elle est fréquemment conduite à entériner les coups de force des dictatures. [...]
[...] Certaines faiblesses sont ainsi congénitales à l'organisation. En premier lieu, le Président Wilson avait pensée la sécurité collective comme un idéal universel. Or, certains grands pays sont absents de l'organisation (les Etats-Unis eux-mêmes suite au refus du Sénat américain de ratifier le Pacte le 19 mars 1920 ; les vaincus de la Grande Guerre comme l'Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et l'Allemagne ; l'Union soviétique qui conteste l'ordre bourgeois Charles Richet évoque ainsi, plutôt que la Société des Nations, la société de quelques nations la société des vainqueurs. [...]
[...] Trois approches sont donc retenues : règlement des conflits par l'arbitrage, désarmement et sécurité collective. L'esprit de la Société des Nations réside dans le fait de privilégier la médiation et la prévention de l'apparition des conflits. La structure du Pacte de la Société des Nations est révélatrice de cette prédominance de l'idée du maintien de la paix. Les articles 1 à 7 fixent l'organisation et les conditions d'adhésion. Les articles 8 à 17 définissent les moyens de garantir la paix. [...]
[...] Tout au long de l'entre-deux- guerres, le nombre des adhérents va augmenter. Ainsi, on notera l'adhésion de l'Autriche, de la Bulgarie puis de l'Allemagne en 1926 et de l'URSS en 1934. La SDN compte soixante membres en 1934. Pourtant, à partir de 1927, plusieurs pays se retirent de l'organisation. Ce sont surtout des pays d'Amérique latine (onze entre 1927 et 1941) mais aussi des pays dont l'action est contestée par d'autres membres (le Japon en 1935, l'Allemagne en 1935, l'Autriche en 1938, l'Italie en 1939). Seule l'URSS est exclue, en 1939. [...]
[...] Sa structure de la SDN est relativement simple : une assemblée, à laquelle participent tous les Etats membres (quarante sept en 1920), siège à Genève. Le Conseil est composé initialement de cinq membres permanents (Royaume- Uni, France, Italie, Japon et Etats-Unis), réduits à quatre suite à l'abstention américaine. Par ailleurs, quatre membres non permanents y siègent. Le Conseil est chargé de régler les conflits menaçant la paix : il prend ses décisions à l'unanimité et peut recommander des sanctions économiques et militaires. [...]
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