La Troisième République fut le régime politique de la France de 1871 ou 1875 à 1940, selon si l'on y intègre où non la période du gouvernement provisoire. Elle succéda au Second Empire avec une période d'hésitation, et s'acheva avec la seconde guerre mondiale et le régime de Vichy. Commencée dans un contexte parlementaire majoritairement royaliste et bonapartiste, la Troisième République est parvenue à s'imposer et se maintenir plus longtemps (65 ans) que tous les autres régimes depuis la Révolution française, et ce malgré d'importantes crises politiques, l'instauration de la laïcité et la première guerre mondiale.
Le régime politique est la forme d'organisation du pouvoir au sein d'un système politique. Le régime politique réfère notamment à la constitution d'un État, au mode du scrutin, à l'organisation du pouvoir entre les différentes composantes politiques du système, etc. En ce qui concerne la 3e république, il s'agit d'un régime parlementaire, puisque le chef de l'Etat est élu par le Parlement et nomme un gouvernement qui est responsable devant la Chambre des députés. Les lois constitutionnelles des 24 et 25 février et du 16 juillet 1875 consacrent ainsi le retour au « régime qui divise le moins » selon les mots de Thiers: la République.
[...] Le scandale de Panama eut lieu de 1879 à 1893, suite à la découverte de la corruption de nombreux fonctionnaires et journalistes. Ceux-ci étaient généreusement payés dans la clandestinité pour voter des lois en faveur des travaux du canal et de masquer des informations afin de cacher la catastrophe financière qu'entrainait le projet de Ferdinand de Lesseps. L'entreprise coûta très cher et fit faillite, ce qui ruina plus de 85000 souscripteurs, dans un climat économique et politique déjà difficile. L'affaire des fiches, qui eut lieu de 1901 à 1904 sous les ministères Waldek Rousseau et Combes, et implique surtout ce dernier et le ministre de la guerre, monsieur André. [...]
[...] La situation empire avec la crise mondiale de 1873. En effet, elle entraine la baisse du cours des denrées alimentaires, qui, ajoutée à la maladie du ver à soie et la prolifération du Phylloxera, insecte qui s'attaque aux vignobles, mettent en difficulté l'agriculture dès le milieu des années 70. A la crise agricole s'ajoutent ensuite les crises d'autres secteurs dans les années 80, notamment le textile et le bâtiment, provoquant beaucoup de chômage. Ainsi des ouvriers oeuvrant dans la métallurgie et les mines sont au chômage dans les années 1880, et de grandes manifestations de chômeurs ont lieu, comme celles ayant lieu à Paris en 1883, qui réunissent des dizaines de milliers de personnes. [...]
[...] Les scandales sont l'occasion pour l'Action française royaliste, mais aussi les ligues populistes de droite et les communistes, de dénoncer à l'envi la décadence de la troisième république. Les anarchistes sont aussi hostiles à la 3e république, car celle-ci implique l'existence d'un Etat, d'une armée, au début, celle de l'Eglise (jusqu'en 1905), de la patrie, de la famille et de l'école traditionnelle.Ils prônent l'autogestion et sont hostiles à toute délégation de pouvoir dans un système parlementaire qui n'est que duperie.Ainsi, de 1892 à 1894, une vague d'attentats anarchistes prend pour cible des figures du personnel politique républicain pour atteindre un régime qui se confond à leurs yeux avec la défense de l'ordre bourgeois; ex.: Sadi Carnot assassiné le 24 juin 1894 par Caserio (qui se vengeait, car le président n'avait pas gracié Ravachol). [...]
[...] Conclusion Les scandales ayant eu lieu pendant la Troisième République interviennent dans un contexte économique et politique difficile. C'est le fait que le climat politico-financier soit si difficile qui donne un tel impact à ces crises, et qui entraine des circonstances qui incitent aux abus et à la corruption. Or, ces crises, en renforçant les mouvements d'opposition au régime, favorisent la montée des antagonismes, la radicalisation des idées, les mécontentements, et donc les manifestations d'opposition massives. Elles contribuent donc à entretenir l'instabilité et la précarité, formant un véritable cercle vicieux. [...]
[...] L'extrême droite antisémite nationaliste et conservatrice L'antisémitisme devient le monopole de la droite à la fin du 19e siècle. Il s'agit d'un nouvel antisémitisme, qui n'est ni le vieil antisémitisme catholique, ni celui de Proudhon et Fourier, qui correspond à un anticapitalisme. Celui-ci est inventé par Drumont et exposé dans son ouvrage La France juive, véritable Bestseller publié en 1886, auquel fait écho La croix, qui se veut le journal le plus anti juif de France Cet antisémitisme est alimenté par les scandales. [...]
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