Le Scandale de Panama. Histoire du XIXe siècle. Histoire de la IIIe République
Malgré l'échec du régime impérial en 1870 et l'absence d'une réelle révolution à sa chute, le Second Empire a permis d'amener la France vers une révolution d'un autre type, révolution qui inaugurera à une véritable transformation du paysage économique et social français, et dont la construction du canal de Suez marquera l'avènement technique dans le siècle, la Révolution industrielle. Lors de l'inauguration du canal de Suez en 1869, l'Empereur et l'Impératrice des Français jouissent d'un grand prestige, cependant la gloire portera par ses bienfaits un autre personnage sur le devant de la scène, le président de la Compagnie universelle pour le percement de l'isthme de Suez, Ferdinand de Lesseps. Sa renommée est alors très grande et il est d'ailleurs reçu en 1873 à l'Académie des sciences.
C'est à lui qu'en 1876 et sur la proposition de la Société française de Géographie qu'incombe la tâche de renouveler l'exploit de Suez en reliant l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. Pour ce faire, il reprend l'idée du Baron von Humbold qui datait de 1804 et consistait à placer cette liaison interocéanique sur le territoire du Panama. En 1878, le gouvernement colombien octroie la concession à la France permettant la mise en œuvre du projet. Dès lors, Ferdinand de Lesseps possède une grande marge de manœuvre, il rassemble à Paris en 1879 le Congrès international d'études du canal interocéanique et fixe à 658 millions de francs-or le coût de l'opération. Seulement, l'échec de la construction du canal de Panama se distingue par une série d'erreurs financières.
[...] En 1878, le gouvernement colombien[1] octroie la concession à la France permettant la mise en œuvre du projet. Dès lors, Ferdinand de Lesseps possède une grande marge de manœuvre, il rassemble à Paris en 1879 le Congrès international d'études du canal interocéanique et fixe à 658 millions de francs-or le coût de l'opération. Seulement, l'échec de la construction du canal de Panama se distingue par une série d'erreurs financières. Ainsi, nous pouvons distinguer trois périodes de campagnes de financements du projet. [...]
[...] De plus, selon les rapports de MM. Flory et Rossignol sur les 22 millions de francs alloués à la publicité entre 1879 et 1888, seulement 12 à 13 millions de francs sont reversés à la presse ou aux patrons de presse. Or nous pouvons constater que cette somme de 12 à 13 millions, qui dans un premier temps apparaît conséquente, s'avère au final très faible compte tenu du nombre d'années sur lesquelles elle est distribuée ans) et du nombre de journaux concernés par ces versements (une trentaine dont une petite dizaine absorbe 35% des fonds). [...]
[...] Enfin, la force de Drumont, puisqu'il tient un rôle déterminant ici, a été de retourner les concepts asservissants, d'une société mal préparée à une domination de l'argent contre une minorité ethnique qui jouait elle aussi jouait de politique et de finance. Le Scandale de Panama s'avère être le fruit d'une volonté politique dictée par une démagogie et une ambition poussées à l'extrême, mais Panama c'est aussi la première crise d'un capitalisme embryonnaire qui porte déjà en lui ses contradictions et apparaît comme déjà souffreteux. Finalement, il ne faut pas se laisser prendre aux prestiges des scandales. Ceux-ci sont utiles à l'Histoire par ce qu'ils révèlent d'un temps, d'une économie, d'une société. [...]
[...] Drumont est un vilipendeur de la première heure de la France judaïque. En effet, il publie en 1886, un livre très orienté et qui se veut son principal appui idéologique, La France juive, essai d'histoire contemporaine, cet essai historique est, après son journal, son principal relais auprès des populations. Il est également épaulé par La ligue nationale antisémitique française fondée en 1889. Ce renouveau de l'antisémitisme dans les consciences populaires devient rapidement une arme pour Drumont qui, adjoint des services de Maurice Barrès, lancera une véritable croisade contre les juifs de France. [...]
[...] Dès lors, en 1887, apparaissent les premières failles en matière de gestion au sein de la Compagnie universelle. En effet, le montant nécessaire pour couvrir l'ensemble des encours s'élève à 720 millions de francs, dont 120 millions de dépôts de garantie auprès du gouvernement français. Après la dissolution de la Compagnie universelle du canal interocéanique par le tribunal civil de la Seine le 5 février 1889, le gouvernement est peu enclin à révéler au grand jour l'affaire du canal, cependant sous la pression de parlementaires il accepte d'ouvrir une instruction. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture