Le gouvernement provisoire, conséquence immédiate pour remplacer le pouvoir monarchique tombé en février 1848, décide de fixer les premières élections au suffrage universel masculin pour former une Assemblée constituante. Pour le combat des féministes c'est une occasion en or de se faire remarquer, une vraie opportunité à saisir car ils disposent désormais d'une représentante affirmée qu'ils souhaitent utiliser pour le scrutin, l'écrivain George Sand (...)
[...] C. Un désir d'union et de cohérence recherché : -Comment ces dames entendent-elles l'affranchissement de la femme ? Est-ce comme Saint-Simon, Enfantin ou Fourier ? -Mais ne proposez pas vos candidatures de femmes, car elles ne peuvent pas être prises au sérieux, et c'est en soulevant ces problèmes que l'opinion refuse d'examiner que vous faites faire à cette opinion maîtresse du monde, maîtresse de l'avenir puisqu'elle seule décide en dernier ressort de l'opportunité des réformes, une confusion étrange et funeste. [...]
[...] Afin d'y parvenir, il faut déjà placer dans son camps ce pouvoir, à savoir le gouvernement provisoire où Sand y a déjà une assise privilégiée. III] Une recherche indirecte à maintenir un appui gouvernemental. A. Dans la personnalité de l'auteur on remarque sa défense pour la République démocratique et sociale, qui se voit dans cette lettre par plusieurs interprétations : -Les femmes doivent-elles participer un jour à la vie politique ? Oui, un jour, je le crois avec vous, mais ce jour est-il proche ? [...]
[...] Oui, un jour, je le crois avec vous, mais ce jour est-il proche ? -Pour ne pas laisser d'ambiguïté dans ces considérations que j'apporte, je dirai toute la pensée sur ce fameux affranchissement de la femme dont on a tant parlé dans ce temps-ci. -Je le crois facile et immédiatement réalisable, dans la mesure que l'état de nos mœurs comporte. Il consiste simplement à rendre à la femme les droits civils que le mariage seul lui enlève, que le célibat seul lui conserve ; erreur détestable de notre législation qui place en effet la femme dans la dépendance cupide de l'homme, et qui fait du mariage une condition d'éternelle minorité,( ) -puisque le pacte du mariage tel qu'ils l'admirent et le proclament, brise absolument les droits de propriété de tout un sexe -Cette réforme est très possible et très prochaine, j'en ai la certitude. [...]
[...] Il consiste simplement à rendre à la femme les droits civils que le mariage seul lui enlève, que le célibat seul lui conserve ; erreur détestable de notre législation qui place en effet la femme dans la dépendance cupide de l'homme, et qui fait du mariage une condition d'éternelle minorité, tandis qu'elle déciderait la plupart des jeunes filles à ne se jamais marier si elles avaient la moindre notion de la législation civile à l'âge où elles renoncent à leurs droits. Il est étrange que les conservateurs de l'ordre ancien accolent toujours avec affectation dans leur devise menteuse ces mots de famille et de propriété, puisque le pacte du mariage tel qu'ils l'admirent et le proclament, brise absolument les droits de propriété de tout un sexe. [...]
[...] Lettre de George Sand à l'occasion des élections du 23 avril 1848 Le texte sur lequel porte l'étude : Les femmes doivent-elles participer un jour à la vie politique ? Oui, un jour, je le crois avec vous, mais ce jour est-il proche ? Non, je ne le crois pas, et pour que la condition des femmes soit ainsi transformée, il faut que la société soit transformée radicalement. Nous sommes peut-être déjà d'accord sur ces deux points. Mais il s'en présente un troisième. [...]
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