La Sainte-Alliance est de ces notions historiques qui échappent souvent à une délimitation précise. C'est que la Sainte-Alliance désigne tout à la fois un pacte ponctuel, ses prolongements, et le système tout entier qui l'englobe. Elle peut donc être entendue stricto sensu comme le traité signé le 26 septembre 1815, inclure la Quadruple Alliance qui l'a suivie le 20 novembre de la même année, ou faire référence au « Concert Européen » qui s'est bâti sur ces fondements.
[...] C'est que la Sainte-Alliance désigne tout à la fois un pacte ponctuel, ses prolongements, et le système tout entier qui l'englobe. Elle peut donc être entendue stricto sensu comme le traité signé le 26 septembre 1815, inclure la Quadruple Alliance qui l'a suivie le 20 novembre de la même année, ou faire référence au Concert Européen qui s'est bâti sur ces fondements. I. La création du système d'Alliance à partir de 1815 Genèse, origines, contexte de naissance Les coalisés, c'est-à-dire les grandes puissances européennes réunies à plusieurs reprises contre la France de la Révolution et de l'Empire, recherchaient dès 1814, au lendemain de la défaite de Napoléon, lors du congrès de Vienne, le retour à l'Ancien Régime. [...]
[...] Le pays est alors occupé par des troupes coalisées qu'il finance, jusqu'au congrès d'Aix-la-Chapelle de 1818, convoqué avant tout pour statuer sur la position de la France. Le retrait anticipé des troupes est accepté sans difficulté par la Sainte-Alliance, malgré la note secrète dans laquelle les ultras français lui demandent implicitement de rester ; et Richelieu obtient grâce à la médiation de Castlereagh que la France intègre le Directoire européen, sans pouvoir toutefois intégrer l'alliance militaire. La Sainte-Alliance devient une pentarchie avec la France, mais la Quadruple Alliance est renouvelée sans celle-ci au plan militaire, à la demande de Metternich qui peut écrire : Je n'ai jamais vu un plus joli petit congrès La question française peut laisser la place à d'autres préoccupations. [...]
[...] C'est dans ce contexte qu'Alexandre Ypsilantis lance son appel au sauvetage de la nation grecque auprès du tsar, qui, sensible à la demande, doit pourtant refuser en tant que Père de la Sainte-Alliance ; pas pour longtemps cependant. III. Epilogue La Sainte-Alliance est paralysée et périclite La dislocation de la Sainte-Alliance C'est en effet le problème des nationalités, avec le conflit d'indépendance grecque, qui sonne le glas de la Sainte-Alliance. En théorie, celle-ci ne devrait pas soutenir un mouvement national contre l'ordre établi de l'Europe des princes. [...]
[...] Dans le sillage du Directoire de la Sainte- Alliance initié à Chaumont le 1er mars 1814, né à Paris le 20 novembre 1815, après le pacte mystique du 26 septembre, et élargi à Aix-la-Chapelle en 1818, un Concert Européen demeure. Les résurgences de l'action commune de la Sainte-Alliance prennent forme dans les délibérations de ce concert sur l'impact de la révolution belge en 1831 ; ou dans ses discussions sur l'affaire du Luxembourg de 1867 ; ou bien encore dans la manifestation de sa présence concernant les conflits orientaux. [...]
[...] La Sainte-Alliance devant l'opinion et devant l'histoire Le texte du pacte de la Sainte-Alliance, connu en France qu'en 1816, n'a pas éveillé beaucoup d'attention dans la presse libérale. C'est surtout la célèbre chanson de Béranger, La Sainte-Alliance des Peuples (1816), lors du départ des troupes alliées d'occupation, qui donna le la de ce que deviendra quelques années plus tard un concert de réprobation. La polémique atteignit son apogée à la suite du congrès de Vérone de 1822 et de l'intervention française en Espagne de 1823 (dite imposée par la Sainte- Alliance). [...]
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