Le Saint-Empire romain germanique est un curieux objet d'étude pour les historiens. Il a pour mission universelle la diffusion de la foi chrétienne et de l'autorité de l'Empereur, mais échoue très rapidement à s'imposer en Europe. Toutefois, malgré cet échec apparent, le Saint-Empire tient une place toute particulière et non-négligeable dans l'Europe, de 962 à 1806 !
[...] La lutte reprend sans répit entre les successeurs de Grégoire et d'Henri. -Le concordat de Worms en 1122 marque une trêve dans cette lutte dévastatrice : Henri V reconnaît au Pape Calixte III le pouvoir exclusif d'investir les évêchés et les abbayes. Des effets ravageurs pour l'Empire -Le souvenir mythique de l'union entre le Pape et l'Empereur est le baptême de Constantin par Sylvestre Ier : cette unité est irrémédiablement brisée en 1076. -La désignation d'Antipapes et l'élection d'Antirois décrédibilisent complètement les deux pouvoirs qui ensemble assuraient la suprématie du Saint-Empire. [...]
[...] -Otton Ier règne sur un Empire Saint. -Alors que le Pape jure fidélité à l'Empereur, ce dernier assure la sécurité de l'autorité pontificale et s'engage à diffuser la foi chrétienne en Occident. Exemple symbolique : la couronne d'Otton Ier est surmontée d'un arc d'or qui part du front pour arriver jusqu'à la nuque, ce qui permet de la placer au-dessus d'une mitre. -En 973, à la diète de Quedlinbourg, tous les peuples de l'Empire et de l'Est reconnaissent la primauté d'Otton. [...]
[...] -Karl Ferdinand Werner, L'Empire carolingien et le Saint-Empire in Le concept d'empire, centre d'analyse comparative des systèmes politiques (pp151-203 sur la notion d'empire et la réalité du Saint-Empire de 800 à 1806). -Bernard Cottret, Histoire de la réforme protestante, Perrin (pp1-101 sur le luthérianisme et sur ses effets quant au Saint-Empire). -Arnaud Blin La Paix de Westphalie ou la naissance de l'Europe politique moderne, Editions Complexe (pp31-34 sur les causes de la Guerre de Trente Ans, pp157-185 sur les conséquences des traités de 1648 quant au Saint-Empire). [...]
[...] La divergence irréversible de l'Empire -Le prestige est néanmoins extrêmement fragile et précaire car lié à la seule personnalité de l'Empereur. Au contraire, le pouvoir de l'Empereur en tant que tel, qu'institution, ne cesse de s'effriter, et l'espoir d'une construction d'un Etat, comme dans les royaumes occidentaux, s'évapore. -Henri VI, comme Frédéric Barberousse, échoue à imposer l'hérédité de la couronne, qui reste élective. Frédéric II, quant à lui, accorde des privilèges absolument considérables aux princes ecclésiastiques, puis laïques : ceux-ci peuvent battre monnaie, imposer des droits de douanes et entretenir une armée régulière ! [...]
[...] Sa résistance, tout simplement spectaculaire, est à l'image de la grandeur qu'il a atteinte. -Son déclin est double : alors que toutes les composantes d'un Empire, une à une, se disloquent, la construction d'un Etat n'a jamais abouti. Seule la force et le prestige de certains empereurs ont maintenu l'Empire debout l'aube du XIXe siècle, le concept d'Empire était définitivement révolu. En témoigne Napoléon, qui, après son sacre, dit avec amertume : Lorsque Alexandre s'annonça aux peuples comme fils de Jupiter, tout l'Orient le crut. [...]
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