Sacre de Charles X, illusion, retour à la monarchie absolue, cathédrale de Reims, cérémonie du sacre, Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, dernier roi
50 ans après Louis XVI, Charles X monte sur le trône de France et renoue avec la tradition du sacre, le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims. C'est ici à travers un extrait de ses Mémoires d'outre-tombe que Chateaubriand évoque la cérémonie du sacre. Écrivain et homme politique français, Chateaubriand a été l'un des précurseurs du romantisme. Il fut ambassadeur à Rome pour Charles X en 1828 et il lui resta fidèle lors de la révolution de juillet 1830. Néanmoins, à l'époque du sacre, Chateaubriand est plutôt en disgrâce : il vient d'être congédié (juin 1824) de son poste de ministre des Affaires étrangères, malgré son efficace contribution à l'expédition d'Espagne, pour avoir été trop critique à l'égard du gouvernement. Il participe toutefois à la cérémonie du sacre où il voit Charles X succéder à son frère, Louis XVII, qui lui n'avait pas été sacré. Charles X est le dernier roi à être sacré à Reims.
[...] Sources : BACKOUCHE Isabelle, La monarchie parlementaire 1815-1848, Pygmalion, Histoire politique de la France CARON Jean-Claude, La France de 1815 à 1848, Armand Colin, Cursus. Histoire ALBERTINI Pierre, La France du XIXe siècle, Hachette supérieur BARJOT Dominique, CHALINE Jean-Pierre, ENCREVE André, La France au XIXe siècle - 1814-1914, Presses Universitaires de France, Quadrige Manuels CHATEAUBRIAND François-René, Mémoires d'outre-tome, réédition Paris, librairie générale Encyclopédie Universalis. [...]
[...] Le sacre de Charles X : un retour à la monarchie absolue ? 1. Un cérémonial rappelant l'ancien régime . Le comte d'Artois, futur Charles se heurte à son frère, le roi Louis XVIII, lors de la Restauration. Il est contre les aspects libéraux de la Charte de 1814. Il prend alors la tête des ultras et incarne la réaction contre-révolutionnaire. C'est donc fidèle à ses opinions qu'il décide de renouer avec la tradition du sacre à Reims le 29 mai 1825, c'est-à-dire à l'endroit même où les rois d'Ancien Régime étaient sacrés. [...]
[...] Charles X s'aliéna l'opinion du peuple. Au départ, Charles X bénéficie d'une réelle popularité. Il a une réputation de générosité et de grandeur que n'avait pas son frère Louis XVIII. De surcroît, il est alerte physiquement et bon cavalier. Il incarne donc mieux le rôle de monarque que Louis XVIII, obèse, podagre, et qui ne pouvait plus monter à cheval. Mais, dès son sacre, les choses changent : déjà, le cérémonial à Reims paraît archaïque et la piété ostentatoire du roi choque le peuple de Paris, volontiers anticlérical, le peuple a été amené à penser qu'un rite pieux ne dédiait personne au trône (l.8, et plus largement l'ensemble des Français. [...]
[...] Charles X portait également les régalias, objets symboliques de la royauté, par exemple, le sceptre, la main de justice et la couronne. À la fin du texte, il est question d'une main [ . ] pour guérir les écrouelles (l.24). En fait, lors du sacre, Charles X a repris cette pratique d'Ancien Régime qui consistait à affirmer le pouvoir thaumaturge du roi, c'est-à-dire le pouvoir de faire des miracles. Le roi devait toucher des malades qui étaient censés guérir. Ce pouvoir confirmait donc le droit divin dont procédait la charge du monarque. [...]
[...] Pour conclure, le sacre de Charles X se veut dans la continuité des sacres des rois d'Ancien Régime, mais il n'en est qu'une représentation. Dans sa forme, ce sacre est quasi identique à ceux des sacres d'Ancien Régime : il y a beaucoup de faste, la religion est très présente, etc. Néanmoins, la cérémonie est bien différente dans sa signification. Avant, le sacre était l'évènement qui conférait au souverain un caractère sacré, voire divin, alors qu'ici il apparaît comme une cérémonie anachronique qui n'est qu'une illusion. [...]
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