La Russie, vieux pays européen, même dans les périodes les plus fastes de son histoire avait toujours été amenée à suivre la vieille Europe occidentale dans ses décisions, l'empire Tsariste, était confiné à l'Est du continent, considéré comme la puissance pauvre de l'Europe elle avait était condamnée à n'être qu'un rouage de la domination européenne du monde. Son statut sur la scène internationale avait toujours été de second plan. La période soviétique de la Russie aura de toutes autres ambitions Le nouveau-né d'octobre 1917, dont nous parle Marc Ferro dans les lignes ci-dessus n'a jamais cessé d'intriguer, d'inquiéter et d'effaroucher le monde, aussi bien dans les pays à vocation capitaliste libérale que dans les pays fascistes émergents des années 30. C'est au printemps 1922 que l'Union soviétique réussit à sortir de son isolement. Une délégation soviétique prit part pour la première à une conférence économique internationale à Gênes, profitant de cette occasion pour signer un accord avec l'Allemagne aboutissant au traité de Rapallo du 16 avril 1922. En 1924, La Grande Bretagne reconnut officiellement l'Union soviétique suivie par la France, l'Italie, l'Autriche, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Grèce et la Chine. Il faudra attendre 1934 pour que les Etats-Unis reconnaissent officiellement l'URSS et qu'elle soit admise le 18 septembre à la S.D.N. Alors que le second conflit mondial est imminent l'URSS cherche à lier des alliances avec les pays occidentaux, elle réclame depuis 1933 un plan de sécurité collective pour l'Europe mais se heurtent successivement au refus de la Grande Bretagne, de la Pologne, de l'Allemagne et de La France. Il semble que les occidentaux entêtés dans leur politique d'apaisement auraient en réalité souhaités une guerre entre l'Allemagne et L'URSS. Jouant les cassandres ils espéraient que les deux pays s'épuisent entre eux évitant ainsi le conflit en occident. Ce fut sans doute la raison pour laquelle l'Union soviétique ne fut pas invitée en 1938 à la conférence de Munich durant laquelle la France et la Grande-Bretagne laissèrent les mains libres à Hitler dans sa politique d'expansion à l'Est. L'anticommunisme semble avoir été la ligne directrice dans la politique menée par les pays occidentaux avant guerre. L'orientation pro-américaine de l'historiographie occidentale a largement répandu l'idée que la Russie soviétique pouvait être assimilée au nazisme hitlérien et qu'elle représentait une menace pour la civilisation occidentale. Pourtant, la période qui s'étend de 1939 à 1956 a vu s'épanouir la Russie soviétique sur la scène internationale. Forte d'être le foyer d'une nouvelle idéologie elle égala la toute puissance américaine. S'attirant autant de sympathisants que d'ennemis, le monde fut durablement divisé en deux blocs antagonistes. Dans cette perspective nous pouvons nous demander quelles furent les relations entre la Russie et le monde ou devrait-on dire plus justement entre « les mondes » durant cette période, continuité ou changement ? Pouvons-nous affirmer dans une certaine mesure que le climat international de cette période a été en large partie défini par les relations entre l'union soviétique et le monde ? En quoi ces relations procédèrent de l'interprétation de l'idéologie communiste et de ses fondements ? La seconde guerre mondiale en dépit des lourdes pertes qu'elle infligea à la Russie, augmenta le prestige et la renommée mondiale de celle-ci, devenant le pôle majeur de l'antifascisme.
[...] Pourtant dans les régions d'Europe centrale et orientale, afin d'éviter toute propagation Titiste, les dirigeants communistes soupçonnés de faire passer leurs intérêts nationaux avant ceux de l'URSS furent emprisonnés parfois même exécutés. Le bloc de l'Est devait à tout prix être cimenté pour faire face aux puissances impérialistes, expression même du goût de Staline pour la Realpolitik. Les 16 pays d'Europe bénéficiant du plan Marshall constituèrent l'O.E.C.E, côté soviétique la planification de l'économie sur l'ensemble du monde communiste fut mise en vigueur par le Kominform et par le biais du C.O.M.E.C.O.N crée en 1949. Le 4 avril 1949 est signé à Washington le pacte de l'atlantique. [...]
[...] Dans la contre-offensive qu'elle mena contre la Wehrmacht, l'armée rouge libéra une majeure partie de l'Europe centrale et orientale : elle pénétra en Roumanie et en Bulgarie au cours de l'année 1944 (pays qui peu de temps avant l'entrée de l'armée rouge s'empressèrent de changer de camp pour rejoindre la coalition antiallemande.) En septembre de la même année, elle fit son entrée à Belgrade. Budapest fut prise en février 1945 et Vienne en avril. Le 2 mai, Berlin tomba aux mains des troupes soviétiques et le 9 l'armée rouge fit son entrée à Prague. Sur le front Pacifique, elle déclara la guerre au Japon le 8 août 1945, avec qui elle avait signé en 1941 un pacte de neutralité pour cinq ans. [...]
[...] En quoi ces relations procédèrent de l'interprétation de l'idéologie communiste et de ses fondements ? La Seconde Guerre mondiale en dépit des lourdes pertes qu'elle infligea à la Russie, augmenta le prestige et la renommée mondiale de celle-ci, devenant le pôle majeur de l'antifascisme. C'est à la nature des relations entre l'URSS et le monde durant le second conflit mondial que nous nous attacherons tout d'abord. Dans une deuxième partie nous tâcherons de montrer comment la Russie a-t-elle créé une véritable mouvance communiste, rivalisant avec le monde occidental, mais aussi quels rapports dérivèrent de ce nouvel ordre international entre la Russie et les mondes pendant la première ère de guerre froide (1945-1953.) Enfin, nous tenterons d'évaluer dans une dernière partie les rapports entretenus après la mort de Staline en 1953 jusqu'à l'année caractéristique 1956. [...]
[...] Ces déclarations vont avoir deux impacts fondamentaux : à l'Est, elles vont favoriser le réveil des nationalités, à l'Ouest elles vont contribuer à l'effondrement du mythe Stalinien, et dévoiler ainsi à l'occident les carences et la faiblesse du système soviétique. En Pologne la déstalinisation prend aussitôt des proportions importantes. Une grave émeute éclate à Poznan. La pression est telle que le parti communiste ouvrier décide de remplacer le premier secrétaire du parti et déclare que la Pologne suivra sa propre route vers le socialisme. [...]
[...] Une délégation soviétique prit part pour la première à une conférence économique internationale à Gênes, profitant de cette occasion pour signer un accord avec l'Allemagne aboutissant au traité de Rapallo du 16 avril 1922. En 1924, La Grande-Bretagne reconnut officiellement l'Union soviétique suivie par la France, l'Italie, l'Autriche, la Suède, la Norvège, le Danemark, la Grèce et la Chine. Il faudra attendre 1934 pour que les Etats-Unis reconnaissent officiellement l'URSS et qu'elle soit admise le 18 septembre à la S.D.N. [...]
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