Au milieu du 19ème siècle, la Russie, empire multinational, défend l'idée qu'elle constitue l'Etat le plus puissant d'Europe. Jusqu'à sa mort en 1855, le tsar Nicolas 1er incarne l'absolutisme russe qui se veut être un véritable modèle politique. En effet, épargnée par les révolutions de 1848, la Russie apparaît comme un pôle de stabilité. Néanmoins, cette stabilité apparente s'avère largement illusoire. En effet, la Russie est un Etat archaïque, atteint de nombreux problèmes politiques et sociaux, notamment celui des minorités allogènes.
L'autocratie est l'un des traits majeurs du système ; le comte Ouranov, ministre de l'Instruction publique de Nicolas 1er, avec sa devise « Autocratie, Orthodoxie, Nationalité » décrit avec exactitude le régime russe au début des années 1950. Le retard politique et social du pays explique largement cette situation : l'agriculture est le fer de lance de l'économie, l'industrie demeure réduite, les voies de communications rares, et la société est encore dominée par les grands propriétaires, alors que le peuple russe est composé de paysans, à plus de 90%.
Pourtant l'intelligentsia russe est progressivement gagnée par un courant occidentaliste, et appelle à de profondes réformes au sein du régime. Dès lors, la Russie va être prise dans une longue évolution entre immobilisme et modernisation
[...] Le retard politique et social du pays explique largement cette situation : l'agriculture est le fer de lance de l'économie, l'industrie demeure réduite, les voies de communications rares, et la société est encore dominée par les grands propriétaires, alors que le peuple russe est composé de paysans, à plus de 90%. Pourtant l'intelligentsia russe est progressivement gagnée par un courant occidentaliste, et appelle à de profondes réformes au sein du régime. Dès lors, la Russie va être prise dans une longue évolution entre immobilisme et modernisation. [...]
[...] A partir de 1876, l'organisation secrète Terre et Liberté va organiser des attentats contre les hauts fonctionnaires, puis contre le tsar lui-même. Alors même qu'Alexandre II allait convoquer une commission pour la rédaction d'une Constitution le 1er mars 1881, il sera victime d'un attentat. Ainsi, il aura payé de sa vie sa volonté de modernisation en demi- teinte. Pourtant, cet attentat aura été inutile ? Quelques heures plus tard, la foule acclame le nouveau tsar Alexandre III qui proclame son attachement à l'autocratie. [...]
[...] Sous l'apparente main de fer d'Alexandre III, la Russie semble prête à imploser. III L'entrée dans le vingtième siècle sur fond de révolution A L'agitation autour de la guerre russo-japonaise Entre 1901 et 1904, l'agitation sociale se fait de plus en plus forte, suite à de mauvaises récoltes, de nouvelles augmentations d'impôts et de la propagande insistante exercée par les sociaux-démocrates. La guerre contre le Japon qui éclate dans ces conditions en février 1904 ne va que renforcer les troubles. [...]
[...] Cet effort de mise à jour donne un résultat assez significatif : les réformes permettent une plus grande mobilité sociale, et une place plus vaste est accordée à la bourgeoisie. Cependant, le tsar reste profondément attaché à l'autocratie, et s'oppose à l'établissement de tout régime constitutionnel et représentatif, alors même que ses réformes y tendent. Face aux espoirs immenses de l'intelligentsia libérale, face à l'agitation socialiste et révolutionnaire, Alexandre II se plonge dans la réaction, très peu disposé à accepter une évolution politique du pays. La censure se durcit, les tribunaux sont remis sous tutelle, les zemstvos contrôlés. [...]
[...] Ensuite, les déceptions qui suivent l'abolition du servage vont provoquer une rupture entre intelligentsia et tsarisme. Les premiers vont suivre les idées révolutionnaires de Tchernychevski, qui prône une révolution socialiste avec la participation des masses rurales, ou l'anarchisme terroriste de Bakounine ; quant au tsar il va se replier vers le mouvement slavophile à tendance conservatrice et nationaliste. La répression contre cette intelligentsia nihiliste (Tourgueniev) va être sévère, et renforcée par l'attentat de Karakozov dirigé contre le tsar en 1866. [...]
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