En 1900, l'Empire Russe a la tête dans le XXème siècle mais les pieds dans le Moyen-Age. Tandis que les villes industrielles montrent le visage de la Russie moderne, les campagnes s'enfoncent encore dans la misère. Dans cette Russie privée de liberté, où le tsar Nicolas II règne en maître absolu depuis 189 les contrastes se développent. Elle apparaît comme un colosse aux pieds d'argile, une puissance incontestée mais minée par de nombreux problèmes. 1914 marque l'aboutissement de nombreux changements tant économique et sociaux que politiques
[...] En théorie, le consentement de la Douma était nécessaire avant la promulgation de toute loi; cette règle ne fut cependant pas souvent respectée. Le 6 mai 1906, le gouvernement publia les Lois fondamentales, ensemble de mesures qui préservaient les pouvoirs autocratiques du tsar et restreignaient les pouvoirs de la future Douma devant laquelle les ministres ne seraient pas responsables. Entre 1906 et 1917, il y eu quatre Douma successives dissoutes à cause d'une montée des oppositions et des attentats terroristes. La deuxième Douma fut caractérisée par une nouvelle loi électorale. [...]
[...] En 1864, le tsar Alexandre II avait autorisé la création de zemstva dans le cadre des districts et des gouvernements. En gros les zemstva était une assemblée provinciale dans laquelle toutes les classes étaient représentées. Elles contribuèrent à la modernisation de la Russie. Beaucoup d'observateurs étaient convaincus que ce pays, où les paysans constituaient l'immense majorité, serait incapable d'assimiler le modèle capitaliste occidental. Le gouvernement impérial, et notamment le tout puissant ministère de l'intérieur, était préoccupé surtout par le maintien de l'autocratie et la défense de la noblesse ; aussi tourna-t-il pendant longtemps le dos à l'industrialisation. [...]
[...] Les ouvriers restent donc peu nombreux et 9 russes sur 10 sont encore paysans. Outres les ressources financières propres de la Russie, des capitaux étrangers sont venus s'investir dans le développement industriel du pays. Le ministère des finances présidé par Witte s'est évertué de son mieux pour développer l'industrie lourde. Pour financer cette industrie, Witte a accru les exportations russes, réduit les importations de façon draconienne, équilibré le budget, institué l'étalon-or et taxé les articles de consommation courante de lourds impôts indirects pour extorquer aux paysans les fonds nécessaires. [...]
[...] Elle profite de la hausse mondiale des prix agricoles et devient le premier fournisseur du globe en céréales. Mais les problèmes sociaux perdurent car les profits sont mal répartis et les nobles et les Koulaks s'enrichissent sur le dos des paysans. Stolypine instaure un démantèlement de la commune rurale : il veut consacrer librement le capitalisme dans l'agriculture et donc encourage l'individualisme et la propriété privée : en fait tout chef de famille peut demander la transformation en propriété privée d'un lot de terre attribué par le mir. [...]
[...] La situation économique et sociale en 1914: La marche vers le modernisme La Russie est en 1914 dans une phase de profonde transformation : des industries se développent, des usines sortent de terre. La Russie compte 175 millions d'habitants, dont seulement 7,5 millions vivent en ville. Les tensions à la campagne sont nombreuses, entre les riches propriétaires, les koulaks, et les paysans, pauvres et misérables, les moujiks, menacés par la dissolution du Mir, direction de la communauté villageoise (mir= terre ou paix), et par le remembrements des terres. En 1914 la Russie est donc sur la voie de l'industrialisation tout en restant un pays fortement agricole et rural. [...]
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