La décision de l'ouverture des Etats Généraux fait naître l'espoir de salut pour un régime malade qui cherche avant tout à se renforcer, mais aussi un espoir de changement pour les Français qui rêvent avant tout de mettre fin aux inégalités sociales. En ce sens, l'année 1789 a bien engendré une nouvelle dynamique révolutionnaire, accélérée par les évènements populaires : en effet, personne en janvier 1789 ne voulait renverser le pouvoir monarchique.
Alors que les hivers 1788 et 1789 furent très rigoureux, de violents orages en juillet 1788 achèvent de détruire une partie des récoltes. Cela a pour conséquence la hausse du prix des subsistances : le prix du blé est multiplié par 2 en quelques mois dans le Sud, et par 3 dans les régions du Nord de la France. Cette crise frumentaire n'est pas foncièrement nouvelle, mais elle touche plus ou moins gravement toute la France.
De plus, elle s'inscrit dans un contexte économique déjà dévasté : la vente des produits de grande consommation s'effondre, en particulier dans le textile. Du même coup, le chômage et la mendicité augmentent considérablement entre la fin de 1788 et le début de 1789.
[...] Mais dans l'ensemble les doléances demeurent modérées et empreintes de références envers le roi. Néanmoins, les revendications pour l'égalité fiscale et la refonte des impôts directs sont fermes et se retrouvent dans la quasi-majorité des cahiers de doléances. De même, la dénonciation des prélèvements et des monopoles seigneuriaux (comme les pigeonniers), ainsi que des mauvais usages faits des ressources de l'Eglise sont presque unanimes. La députation nationale Enfin, les représentants du royaume (et non de la Nation, car cette dernière nécessite la notion induite d'égalité entre tous ceux qui la composent) sont élus, selon les ordres sociaux. [...]
[...] Mais faut- il honorer des alliances antérieures à la Révolution ? Et qui doit désormais décider de la diplomatie française ? Mirabeau et la Société de 1789 qu'il dirige défendent la prérogative royale, mais le débat est intense et aboutit à fixer les grands principes universalistes de la politique extérieure de la France : la Nation française renonce à entreprendre aucune guerre en vue de faire des conquêtes Finalement, l'on arrive à un compromis, avec un roi qui décide de la guerre ou de la paix, et une Assemblée nationale qui la vote. [...]
[...] De plus, après la mort du Dauphin le 4 juin, la famille royale se réfugie à Marly, tandis que le roi tombe dans la dépression N'y a-t-il donc pas de pères parmi eux Mais à partir du 10 juin, les évènements s'accélèrent : - Siéyès appelle le Tiers-Etat à l'action, - Les Communes lancent un dernier appel pour siéger ensemble, avant de se constituer Assemblée nationale le 17 juin, - La majorité du clergé se rallie au Tiers-Etat le 19 juin, donnant ainsi davantage de crédibilité à l'Assemblée nationale, - Enfin, le refus de la noblesse de s'y joindre et les exhortations de la Cour encouragent Louis XVI à davantage de fermeté. Deux pouvoirs se défient alors. Le 20 juin, le roi fait fermer les portes de la grande salle pour empêcher le Tiers-Etat de se réunir : les représentants osent alors la rébellion ouverte et jure à l'unanimité (sauf un) de ne se séparer qu'après avoir doté la France d'une constitution : c'est le serment du Jeu de Paume, immortalisé par David. [...]
[...] L'idée est adoptée sous forme de décrets par les députés le 2 novembre 1789. Il s'agit de créer une caisse extraordinaire pouvant émettre des assignats de 1000 livres. Il ne s'agit pas là de papier monnaie, mais d'abord d'une anticipation sur les rentrées d'argent futures du royaume. La mise en place de ces assignats entraîne la constitution d'une bourgeoisie révolutionnaire c'est-à-dire l'ascension sociale de certains qui doivent tout à la Révolution. Surtout, elle permet d'ancrer durablement dans les esprits la dynamique de rupture tant attendue. [...]
[...] Cette réorganisation se veut avant tout fondatrice de l'unité nouvelle de la France. Au nom de l'égalité entre tous les citoyens, la nouvelle hiérarchie administrative (communes, cantons, districts et départements) permet de mettre fin aux spécificités et particularismes locaux. Mais, en même temps, cette réorganisation est nécessaire pour la mise en place du système censitaire sélectif. Cependant, la situation économique et financière ne s'améliore toujours pas, et la France est au bord de la faillite : l'emprunt lancé par Necker est un échec et la mise en place de nouveaux impôts prendrait beaucoup trop de temps et serait beaucoup trop impopulaire. [...]
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