Le «Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande» est officiellement né le ler janvier 1801, avec l'union du royaume de Grande-Bretagne (Angleterre + Écosse, créé en 1707) et de l'Irlande, jusque-là royaume indépendant mais dont le souverain était le souverain britannique.
Le 18 juin 1815, neuf jours après la signature de l'Acte final du congrès de Vienne, la victoire des troupes de la Coalition sur Napoléon 1er à Waterloo mettait un point final à la période des guerres contre la France révolutionnaire et impériale, ouverte en 1792. Pour le Royaume-Uni, cette date marque aussi le moment de son accession à la prééminence mondiale: son rôle, particulièrement financier, dans ces guerres a été déterminant; sa puissance militaire est visible, tant sur terre (c'est le duc de Wellington, qui a vaincu Napoléon à Waterloo) que sur mer (Trafalgar, en 1805, a vu la victoire de l'amiral Nelson sur la flotte franco-espagnole). Au congrès de Vienne, il a réussi à faire triompher ses conceptions d'une Europe reposant sur l'équilibre des puissances. 1815 représente donc pour le RU le début d'un siècle d'apogée en matière de relations internationales.
Problématique : l'aphorisme de Winston Churchill, selon lequel, entre l'Europe et le « grand large », son pays choisirait toujours le« grand large », se vérifie-t-il de façon systématique? Qu'en est-il aussi de la théorie, toujours churchillienne, des « trois cercles» concentriques (l'Empire, le monde anglophone, le reste du monde), censée résumer, une fois pour toutes et en ordre décroissant d'importance, l'échelle des préférences diplomatiques britanniques? À quel moment la GB a-t-elle emprunté la voie du déclin à l'échelle mondiale?
[...] Réuni à l'initiative du chancelier allemand Bismarck, le congrès de Berlin (novembre 1884-février 1885) s'efforça d'édicter des règles de bonne conduite pour la colonisation de l'Afrique. Les participants y décidèrent de la liberté du commerce, des modalités de l'occupation des terres africaines (des côtes vers l'intérieur, pas de possession sans administration effective, lutte contre l'esclavage, amélioration du sort des autochtones et évangélisation). La GB consolida ses positions en Egypte. La présence suite à l'occupation de 1882 devait être de courte durée. Mais certains responsables anglais voulaient y prendre pied, notamment Baring, diplomate en Egypte. [...]
[...] Un vaste mouvement philhellène se dessina en Europe et en GB. Lord Byron en est une figure mythique qui mourut sur place en 1824 dans la ville martyre de Missolonghi. Cependant, ce sont les risques d'une intervention russe aux côtés des insurgés, au nom de la solidarité entre coreligionnaires orthodoxes, qui poussèrent les autres puissances, et notamment la GB, menacée sur le plan maritime) à agir. Nicolas Ier adressa en effet un ultimatum à Istanbul en mars 1826. Face à cette menace de guerre russo-turque, Londres chargea Wellington de conclure un accord avec le tsar : celui-ci, signé le 4 avril 1826, prévoyait que le Royaume-Uni agirait comme médiateur dans le conflit, pour aboutir à terme à la constitution d'un État grec doté d'une très large autonomie au sein de l'Empire ottoman. [...]
[...] L'Inde anglaise reste à part. C'était au départ une structure composite puisqu'il y avait des territoires sous administration directe (relevant de l'EIC jusqu'en 1858) et des territoires sous tutelle (dirigés par des princes locaux). Après 1858, l'Inde qui relevait de l'EIC passa sous l'administration directe de la Couronne britannique. Il fut créé un secrétariat d'Etat à l'Inde (à Londres) la même année, distinct du ministère des Colonies. Sur place, l'autorité royale était incarnée par le gouverneur général, portant désormais le titre de vice-roi. [...]
[...] La date charnière de 1876 est celle de la proclamation de Victoria impératrice des Indes. La nouvelle donne est l'irruption de concurrent sur la scène impérialiste. a. La consolidation de l'empire des Indes et les progrès en Extrême-Orient. Au cours du dernier quart du XIXe siècle, les Britanniques se soucièrent à nouveau de constituer un glacis de protection autour de l'empire des Indes face à l'avancée des Russes en Asie. Les efforts se portèrent vers l'Afghanistan. La Deuxième Guerre afghane (1878-1881) donna peu de résultats. [...]
[...] L'édifice est complété par l'alliance anglo-russe en 1907. Cela a été rendu possible, en dépit du contentieux entre les deux pays en orient et en Asie, par l'affaiblissement des Russes (défaite russe contre les Japonais en 1905 et premiers soulèvements). La convention du 31 août 1907 aplanissait les différends entre les deux pays, en particulier concernant la Perse : son indépendance se voyait théoriquement garantie, mais elle était en fait partagée en deux zones d'influence, l'une au nord pour la Russie, l'autre, britannique, au sud. [...]
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