En 1848, un mouvement de révolte des populations traverse la quasi-totalité de l'Europe. Dans un contexte de crise économique et sociale, le « Printemps des peuples », comme il a été appelé par la suite, s'avère être un mouvement complexe associant un aspect démocratique aux revendications nationales et libérales des révolutions précédentes. En France, en Prusse, en Autriche les masses populaires renversent les systèmes politiques en place et leur substituent des régimes plus démocratiques assurant pour la plupart le suffrage universel et la représentation du peuple. Toutefois, certains pays semblent échapper à cette vague révolutionnaire et ces émeutes citadines qui parcourent l'Europe, comme le Royaume-Uni, composé à cette date de l'Angleterre, de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'ensemble de l'Irlande. Il convient dès lors de se demander si le Royaume-Uni est réellement à l'écart du Printemps des peuples. Alors que Paris est déchiré dès Février par des émeutes très violentes, qu'en Autriche les bourgeois et les étudiants suivent l'exemple révolutionnaire français, que les révoltes se multiplient en Allemagne et en Italie, qu'est-il advenu de la situation anglaise ? Le Royaume-Uni ne connaît-il aucune réaction sociale et nationale dans la lignée de celles qui déchirent l'Europe durant les premiers mois de l'année 1848 ? Afin de répondre à cette question, nous étudierons dans une première partie l'impact superficiel que les révolutions européennes, et notamment françaises, ont eu sur le Royaume-Uni, puis, dans une deuxième partie, nous verrons en quoi et comment le système a réussi à échapper à la profonde rupture survenue au sein des autres pays européens.
[...] Ce mouvement prend un caractère insurrectionnel, notamment dans le Lancashire et le Yorkshire : fabrique de piques, organisation d'une force armée, entraînement militaire. Le gouvernement interdit les meetings et les déploie par la force en cas de besoins. Le mouvement est écrasé et marque la fin de la tentative de révolte au Royaume-Uni. De plus, en Irlande, une tentative de rébellion est écrasée en juillet et le mouvement nationaliste est anéanti. Le gouvernement et le régime anglais n'ont pas été renversés, les mouvements insurrectionnels ont échoué. [...]
[...] Les special constables étaient eux ce qui montre la faiblesse de l'adhésion populaire des Anglais au mouvement révolutionnaire. Une minorité seulement de la population manifestait contre la grande majorité de la Nation. De plus, l'avancée de la procession jusqu'à Westminster est interdite. Seuls quelques membres de la Convention se rendent donc à Kennington pour déposer la Pétition. Le mouvement se disperse alors sans aucune révolte ni aucune opposition. La Pétition est vérifiée, mais refusée par la Commission de Westminster car elle ne possédait pas 2 millions de signatures authentiques et donc valides. [...]
[...] Wellington également prend dans la capitale des mesures de police nécessaires pour maintenir l'ordre : - appel à l'enrôlement des masses populaires pour entrer dans les special constables troupes populaires garantissant la défense du peuple contre la révolution - rassemblement de troupes venues de province dans la capitale, mais cachées et déployées seulement en cas d'insurrection ou d'émeute - déploiement de forces de police ordinaires dans les rues afin de surveiller quotidiennement l'ordre au sein de la ville et d'assurer une répression permanente Tous ces moyens ont été développés afin de lutter et de résister le mieux possible à l'extension du mouvement chartiste et d'éviter la contagion révolutionnaire au Royaume-Uni. De plus, afin de se protéger contre la menace de l'insurrection en Irlande, l'Habeas Corpus est suspendu dans l'île afin de faciliter les mesures de répression L'échec des mouvements révolutionnaires au Royaume-Uni Le mouvement chartiste, déjà nettement affaibli, s'effondre le 10 avril, date normalement prévue pour une grande manifestation. Le matin du 10 avril, la manifestation de la Convention Nationale part pour porter la Pétition nationale à Kennington. [...]
[...] Cette nouvelle impressionne fortement l'opinion populaire. Elle donne en effet une image similaire aux révoltes de Paris, de Vienne et de Berlin. Elle entraîne le départ de la famille royale de Londres qui se réfugie sur l'île de Wight. Cette mesure de prudence est suivie par de nombreuses familles bourgeoises anglaises. Le Royaume-Uni semble être confronté à un risque de révolte populaire et même le pouvoir royal semble prendre des mesures de protection. Toutefois, les mouvements révolutionnaires anglais semblent demeurer très fragiles par rapport aux autres mouvements européens. [...]
[...] La renaissance du mouvement chartiste dans un contexte d'instabilité économique Au Royaume-Uni, les révolutionnaires français inspirent une partie du peuple anglais et permettent l'émergence du mouvement chartiste qui s'était dissipé Un regroupement autour de principes démocratiques et contre la domination des aristocrates whig La fin de l'année 1847 est marquée par une crise économique profonde et d'une dimension rarement égalée dans le pays. Elle entraîne la faillite de nombreuses usines avant de toucher l'ensemble du système financier et banquier. C'est donc dans un contexte de reprise et de fragilité économique que débutent les révolutions populaires et nationales en Europe, et notamment en France. [...]
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