La fin de l'ère victorienne sera aussi la fin d'une puissance dominante sur tous les fronts : l'Etat dominant la scène internationale n'est plus qu'un grand État parmi d'autres. En effet, cette époque fut celle qui fit du pays, pour la première – et dernière fois – de son histoire, la Grande Nation : le Royaume-Uni devient non seulement le maître des mers, doté d'une marine invincible et d'une influence diplomatique de premier plan, mais aussi le propriétaire du plus vaste Empire que le monde ait jamais connu. Ne parle-t-on pas de cette époque comme de celle de la Pax Britannica ?
Le règne de Victoria s'identifie ainsi avec les plus belles heures de l'histoire nationale, sa prépondérance étant fondée sur son industrie, son Empire et sa civilisation politique. Pourtant, un déclin est indéniable, le pays étant rattrapé par d'autres pays – notamment les États-Unis, mais surtout l'Allemagne – dans certains domaines.
Ainsi, comment expliquer la fin de la domination mondiale du Royaume-Uni, alors même qu'elle reste une grande puissance avec un rôle prééminent sur le plan international ?
[...] Tableau du royaume-uni au début du xxe siècle : une grande puissance Jusque 1880, l'économie britannique présente tous les caractères d'une économie dominante : en position de force sur les marchés mondiaux, avec un avantage absolu dans les conditions de production, exportant des biens à fort contenu en capital et travail qualifié, dont la monnaie est utilisée dans les règlements internationaux et avec une place financière de premier plan. Le RU n'est pas la seule puissance industrielle, mais apparaît comme l'archétype de l'État industriel. A. Une économie de services puissante Au début du XXe siècle, les activités de services sont déjà dominantes dans l'économie britannique : elles représentent 57% du PNB en 1910. [...]
[...] B. Une domination politique 1. Un modèle de démocratie ? Nous autres Anglais, sommes très fiers de notre Constitution. Elle nous a été donnée par la Providence. Nul autre pays n'est aussi favorisé expliquait M. Podsnap, un personnage de Charles Dickens. [...]
[...] Ainsi, l'adaptation à un univers nouveau a été ici plus difficile qu'ailleurs : une économie libre-échangiste a dû affronter la montée des protectionnismes et lutter contre des concurrents de plus en plus nombreux ; le déséquilibre fondamental entre activités rurales et industrielles dans une conjoncture économique médiocre, posé durement le problème du chômage et des injustices sociales ; le remède impérial est apparu séduisant alors même que les dominions tendaient à s'industrialiser et que les mouvements pour la décolonisation se développaient avec vigueur. Le déclin britannique : mythe ou réalité ? La fin du XIXe siècle semble donc marquer la fin de l'hégémonie, de l'immense prestige de l'archipel. Certes, le Royaume-Uni reste une puissance au début du XXe siècle, mais sa grandeur est toujours plus menacée par de nouveaux pays, les USA et surtout l'Allemagne de Bismarck. Ainsi, sa domination sur le monde n'est plus incontestée et le pays ne devient qu'une grande puissance parmi d'autres. [...]
[...] De très mauvaises récoltes eurent pour conséquences une multiplication des importations. Ainsi, petit à petit les surfaces cultivées diminuèrent (dans le dernier quart du XIXe, la surface cultivée a baissé de moitié). La production a par conséquent baissé en volume et en valeur. Parallèlement à la baisse du revenu agricole, l'exode rural s'accélère. L'agriculture représente une part de plus en plus faible du revenu national (1851 : 20% ; 1907 : et, en 1911, le nombre d'agriculteurs passe au-dessous de 10% de la population active. [...]
[...] Le Royaume-Uni répond ainsi à un triple objectif de sécurité, d'équilibre européen et de protection de l'Empire par sa diplomatie et sa considérable flotte. Pourtant, le pays semble n'avoir pas perçu les dangers de l'unification allemande pour cet équilibre si prisé, mais également pour son économie. Car comme l'expliquait le Professeur Mathias, Quand la moitié d'un continent se développe, il peut être capable de produire plus qu'une petite île II. Le déclin relatif du royaume-uni A. Un déclin économique Le Royaume-Uni domine incontestablement le monde par ses services à l'aube du XXe siècle. [...]
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