De 1859 à 1861, le Piémont-Sardaigne va tenter d'unifier l'Italie sous la direction de Cavour : c'est le mouvement nationaliste du Risorgimento. L'alliance avec la France permet d'occuper de nombreuses provinces, qui toutes acceptent l'annexion au Piémont-Sardaigne par plébiscite. Le 17 mars 1861 est proclamé le Royaume unifié d'Italie avec à sa tête Victor-Emmanuel II.
Or en 1861, l'unification n'est pas complète car le Pape Pie IX garde sa primauté sur Rome. Rappelons qu'en 1848 Pie IX s'était clairement opposé au Risorgimento, ce qui explique le vaste courant anticlérical italien existant lors de l'unification. Va alors se poser la question centrale du statut de Rome et bien davantage la question de la sécularisation de la société.
[...] Et le catholicisme libéral, dont l'essor est important durant cette période et qui prône une ouverture de l'Eglise à la modernité, rencontre les foudres de Rome et en particulier du Pape Pie IX, qui s'était par ailleurs déjà opposé à la modernité dans le célèbre Syllabus en 1864. Entre intransigeance et anticléricalisme, les crispations entre Rome et l'Etat, de 1861 à 1878, restent très violentes. Il faut attendre la mort de Pie IX pour assister à une normalisation progressive mais incomplète des tensions, dans le domaine politique et social, entre l'Etat et Rome. [...]
[...] C'est sur le domaine philosophique et social que Léon XIII affirme fortement l'ouverture. En philosophie, il propose aux catholiques de revenir au thomisme pour tenter une certaine conciliation entre le dogme chrétien et la science. Puis en1891, l'encyclique Rerum Novarum énonce la nouvelle doctrine sociale de l'Eglise, se traduisant par la création d' associations de travailleurs qui fixent les salaires, l'organisation des coopératives Mais c'est toujours le problème politique, à la fois lié à la question romaine et à la question de la participation politique qui empoisonnent les relations entre Eglise et Etat. [...]
[...] C'est l'année 1905 qui est le symbole de ce changement. Pie X annonce qu'il est obligé de céder sur la question politique et permet l'élection de catholiques députés aux élections nationales, ces derniers devant défendre les positions de l'Eglise. En 1913 se constitue pour la première fois une Union électorale catholique présidée par Gentiloni. Une fois la question politique plus ou moins réglée, on voit clairement que le principal théâtre de conflit ne se situe plus entre Eglise et Etat, mais au sein de l'Eglise elle-même. [...]
[...] Rome, les catholiques et l'Etat en Italie de 1861 à 1914 De 1859 à 1861, le Piémont-Sardaigne va tenter d'unifier l'Italie sous la direction de Cavour: c'est le mouvement nationaliste du Risorgimento. L'alliance avec la France permet d'occuper de nombreuses provinces, qui toutes acceptent l'annexion au Piémont-Sardaigne par plébiscite. Le 17 mars 1861 est proclamé le Royaume unifié d'Italie avec à sa tête Victor-Emmanuel II. Or en 1861, l'unification n'est pas complète car le Pape Pie IX garde sa primauté sur Rome. [...]
[...] Et en quoi les catholiques ont- ils été au cœur de ce conflit marqué en Italie entre 1861 et 1914 ? A la suite de l'unification de l'Etat italien, la question romaine se pose de manière cruciale. En effet, la ville éternelle est à la fois revendiquée par l'Etat comme capitale de l'Italie réunifiée, et par le Pape Pie IX comme bastion de son pouvoir temporel. Cette double revendication va aboutir à un conflit autour de la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. [...]
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