Le Romantisme est un mouvement à large spectre, c'est-à-dire qu'il a touché une grande partie de l'Europe Occidentale. Ce terme a d'ailleurs un calque dans presque toutes les langues du patrimoine occidental.
Il naît en Grande Bretagne, sera théorisé en terre allemande avant de pénétrer les pays latins, notamment la France qui lui offrait la résistance d'un classicisme encore très implanté.
Le terme anglais ‘romantic' a trait particulièrement à l'esthétique littéraire puisqu'il peut être approximativement traduit par ‘romanesque', désignant la forme littéraire, alors montante, du roman. Son équivalent allemand ‘romantisch' affirme encore davantage sa place dans le domaine artistique puisqu'il renvoie à des paysages ou à des sentiments lyriques, notamment amoureux.
Ce sujet est donc à l'intersection de deux concepts complexes : celui, historico-esthétique de Romantisme, que nous nous attacherons à définir par la suite dans ses contours généraux ; celui de « politique », entendu dans son sens le plus large, celui des relations de l'individu à sa société et plus particulièrement au pouvoir.
Quelle(s) liaison(s) peut-on établir entre les idées politiques du XIXè siècle (essentiellement de 1815 à 1850) et le mouvement d'anti-conformisme artistique que fut le Romantisme ?
Etablir une relation entre deux concepts, c'est explorer le lien qui les unit dans les deux sens, de l'un à l'autre et réciproquement. En d'autres termes, si le Romantisme, comme on le montrera est en partie le produit d'un certain état du politique en Europe occidentale, à l'inverse le courant romantique peut aussi infléchir, déterminer pour partie certaines évolutions qui affectent les représentations politiques.
[...] Le Romantisme : quel lien avec le politique ? Le Romantisme est un mouvement à large spectre, c'est-à-dire qu'il a touché une grande partie de l'Europe Occidentale. Ce terme a d'ailleurs un calque dans presque toutes les langues du patrimoine occidental. Il naît en Grande Bretagne, sera théorisé en terre allemande avant de pénétrer les pays latins, notamment la France qui lui offrait la résistance d'un classicisme encore très implanté. Le terme anglais ‘romantic' a trait particulièrement à l'esthétique littéraire puisqu'il peut être approximativement traduit par ‘romanesque', désignant la forme littéraire, alors montante, du roman. [...]
[...] La déception-amour de Chateaubriand pour Napoléon exprime bien cette ambiguïté profonde des romantiques par rapport à la pratique politique. Aussi trouve-t-on les grandes figures du Romantisme à côté des sphères politiques, même si elles aspirent profondément à un changement social généreux. Qu'on pense par exemple à l'influence du chrétien libéral Lamennais sur le jeune Liszt symbole peut-être le plus accompli du socialisme romantique. Pour être à côté des sphères politiques, ils n'en sont pas moins influents par leurs écrits. Par exemple la presse leur ouvre ses colonnes, quand ils ne sont pas eux-mêmes à l'origine de la création d'un journal (Victor Hugo et son frère Abel en fondent un dans les années 1930). [...]
[...] Etablir une relation entre deux concepts, c'est explorer le lien qui les unit dans les deux sens, de l'un à l'autre et réciproquement. En d'autres termes, si le Romantisme, comme on le montrera est en partie le produit d'un certain état du politique en Europe occidentale, à l'inverse le courant romantique peut aussi infléchir, déterminer pour partie certaines évolutions qui affectent les représentations politiques. Le Romantisme : un mouvement né des révolutions politiques de la fin du XVIIIè siècle et du début du XIXè siècle Le mal du siècle : symptôme de déceptions politiques ambiguës On ne peut pas bien appréhender le romantisme sans comprendre qu'il se trouve au confluent de plusieurs insatisfactions que certains ont exprimées sous les termes très génériques de ‘maladie morale du siècle' (Benjamin Constant) ou du siècle' (Sainte-Beuve). [...]
[...] Cette forme de retour à une humanité dans une société aliénante implique l'apparition d'une réaction (sens étymologique action d'opposition qui se traduit par des contestations littéraires du politique et une recrudescence de la participation active des intellectuels romantiques à l'évolution des pensées. Le romantisme peut en quelque sorte être la traduction artistico-politique d'un sentiment très fort que le modernisme n'a pas tenu ses promesses (V.Hugo). Bibliographie ENS de St Cloud, Romantisme et politique 1815-1851, Armand Colin Benichou Le temps des prophètes, doctrine de l'âge romantique, Paris, Gallimard Berstein Milza Histoire du XIXème siècle, Paris, Hatier Démier Francis, La France du XIXème siècle 1814-1914, Seuil, Points Histoire Caron Vernus L'Europe au XIXème siècle. [...]
[...] Le cosmopolitisme artistique est à l'origine de nombreuses évolutions des pensées vers une forme de libéralisation des sociétés liées à la rencontre de personnalités originales qui convergent dans leurs volonté de réformer leurs arts et qui contribuent chacune à faire un mélange des différentes influences des pays européens : le romantisme a été en partie introduit par Germaine de Staël exilée comme Constant en Allemagne par son De l'Allemagne (1810), Chopin, polonais d'origine fuit en France où il s'y installe à vie ; Byron, symbole romantique de l'écrivain révolutionnaire s'engage pour la cause des Carbonari et devient le martyr de la cause grecque. Il y a donc un creuset européen qui se constitue dans le début du XIXème siècle qui revendique l'émancipation des peuples autant que des arts. II/ Les générations romantiques, acteurs politiques Une vision ambivalente du politique Par tempérament personnel, les acteurs du Romantisme ont du mal à s'insérer dans des courants institutionnels de façon durable. Ils ne sont pas vraiment faits pour le pragmatisme auquel tout combat politique est voué s'il veut parvenir à ses fins. [...]
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