Séparation Eglise et Etat, laïcité, Léon Gambetta, Napoléon III, manifeste de Chambord, retour à la monarchie, une république d'attente monarchiste
En 1870, la France subit une lourde, très lourde défaite. Elle est alors opposée aux prussiens. Ces derniers en viennent à assiéger Paris, capitale d'un empire qui s'effondre. Le gouvernement de transition qui se forme, après la capitulation de Napoléon III, le 4 septembre, fuit à Tours puis Bordeaux. Paris s'embrase, c'est la commune.
Deux France s'opposent alors. La première veut poursuivre la guerre, elle ne peut se résoudre à payer les prussiens pour la paix, c'est la France républicaine. La seconde veut un retour à la paix, elle veut mettre un terme au conflit, c'est la France monarchiste. Ces deux France s'opposeront violemment jusqu'en mai 1871, avec la semaine sanglante. Paris est alors meurtri, mais la commune s'éteint et le calme revient. La France a finalement accepté de payer pour la paix, un prix absolument démentiel. Ainsi, une part, plutôt républicaine, de la société, ne se remettra jamais vraiment de ce conflit.
[...] C'est sans aucun doute cela qui lui a permis de tenir, et c'est d'ailleurs sans doute pour cette particularité qu'aucun autre pays au monde n'a réussi à aller aussi loin sur la question de la laïcité. En définitive, ce n'est que cinquante ans après l'avènement de la Troisième République, que le débat est réellement clos. La République s'est presque intégralement fondée sur cette question, on en garde d'ailleurs l'héritage aujourd'hui, avec une vocation laïque forte en France. La question de la Religion a donc été absolument fondatrice pour les deux premiers tiers de la IIIe République. [...]
[...] En partant, les espoirs d'un retour à la monarchie s'amoindrissent. Dès lors, ce sont les Républicains qui auront la main mise sur la gouvernance de la France. Bien que quelques poussées monarchistes existent, les chefs de l'État successifs, après Jules Grévy, en 1879, seront tous républicains. L'illusion d'une république transitoire est alors morte, l'ambition des laïcistes peut alors prendre le dessus librement. La séparation de l'Église et de l'Etat, un débat constant sous la IIIe République Il ne serait pas absurde de s'imaginer qu'avec l'arrivé des républicains au pouvoir, la séparation de l'Eglise et de l'Etat serait actée. [...]
[...] Pourtant, ce n'est pas cette question qui portera le coup de grâce au retour d'un roi. En effet, c'est le possible futur roi qui se prend les pieds dans le manifeste de Chambord. Dans ce Manifeste, le Comte de Chambord refuse les acquis de la Révolution - comprenant toutes les avancées en matière de séparation de l'Eglise et de l'Etat - et refuse le drapeau bleu blanc rouge. C'est finalement sur ce dernier point que l'opposition se cristallisera le plus. [...]
[...] Ainsi, une part, plutôt républicaine, de la société, ne se remettra jamais vraiment de ce conflit. Une nouvelle République se construit, hésitante, tâtonnante, mais elle se construit. La source majeure de sa construction reste finalement l'opposition entre républicain et monarchistes. Les premiers portent des idées de gauche, voir communistes, les second sont conservateurs, ils veulent le retour d'un roi. Mais l'opposition ne se traduit pas que sur l'échiquier politique, en effet, les conservateurs sont attachés à l'Eglise, ils s'opposent fermement à la volonté républicaine de séparation de l'Eglise et de l'Etat. [...]
[...] Quel rôle a joué la question religieuse dans la construction de la IIIe République ? L'année 1870 est un véritable choc pour les français. La France est alors l'une des premières, sinon la première puissance mondiale, l'empire rayonne, bien qu'il peine à trouver un second souffle. Les différentes expositions universelles de 1855 et 1867 notamment, mais aussi l'empire colonial font de Paris et de la France le centre du monde. Mais en 1870, la France subit une lourde, très lourde défaite. [...]
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