Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens pour dénoncer certaines violations des lois et des droits par les gouvernements, formant ainsi ce que l'on appelle le « cinquième pouvoir », pouvoir parfois craint par les politiques. La période de la seconde guerre mondiale ne démentira pas cette affirmation, la presse résistante jouant un véritable rôle de sensibilisation de la société en dénonçant les exactions de l'armée allemande d'occupation.
La guerre la plus meurtrière qui ait jamais eu lieu a conduit en 1940 à la période la plus noire de l'histoire française. Au terme d'une guerre éclair de moins six semaines, la France était envahie et humiliée. Hitler a ainsi imposé aux français le régime totalitaire le plus dur qui n'ait jamais existé. Les Français furent alors obligés de se plier aux lois allemandes et la presse fut dirigée par des responsables nazis. Dès juin 1940, la presse française fut géographiquement séparée en deux. En zone Nord, la presse fut totalement soumise aux contrôles allemands qui surveillaient étroitement la presse afin qu'elle ne laisse échapper aucune information quant à l'invasion de l'Angleterre prévue par Hitler. Il était également important que les informationd ne puissent pas accéder en zone sud, dont la presse n'était pas encore restreinte aux exigences du gouvernement de Vichy et qui représentait ainsi un danger pour l'occupant allemand et présentait une source d'information pour la presse du Nord. A partir de l'occupation de la zone sud, après le débarquement allié en Afrique du Nord en 1942, la presse française fut totalement sous contrôle nazi, tant au Nord qu'au Sud de l'ex ligne de démarcation. La liberté de la presse était morte en France à ce moment.
Les journaux paraissant en zone Nord dépendaient exclusivement de la Propaganda-Abteilung et de l'ambassade d'Allemagne à Paris. Ainsi aucun journal français n'échappait à la vigilance des organismes allemands. Malgré la mise en place de ces diverses organisations visant à museler la presse, les opposants au nazisme et les anti-collaborationnistes mirent en place un réseau d'information parallèle qui pris le nom de « presse clandestine ». Cette presse permit notamment aux résistants de recevoir les nouvelles et les appels du Général de Gaulle depuis Londres. Cependant le mise en place de cette presse parallèle fut difficile (I), ce réseau bénéficiant de moyens restreints (II). Mais les années 1943-1944 marquèrent un développement de cette presse résistante (III).
[...] En février 1941 est publiée une revue destinée aux milieux intellectuels: La Pensée libre traitant du pacte germano-soviétique et revendiquant des droits salariaux. Durant l'année 1942, les propos deviennent de plus en plus violent, notamment dans les notes suivantes relevées dans différents articles: "les principes nazis: les racistes peints par eux-mêmes" ou encore " sauvez la France du monstre que rien n'arrête A partir de cette période, est mis en place dans la plus stricte illégalité par Jean Moulin un Bureau d'Information et de Presse, véritable agence de presse clandestine, autour de laquelle vont se réunir et s'unir tous les journalistes résistants. [...]
[...] III/ L'expansion de la presse résistante durant les années 1943-1944 En novembre 1942, la France est totalement occupée, ce qui renforce l'union entre les deux zones d'éditions. Grâce aux travaux de Jean Moulin, le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) siège à Paris et les journaux clandestins paraissent sous le même titre dans toute la France. De nouveaux quotidiens paraissent en 1943 tels Libération, Franc-Tireur (qui était aussi le nom d'un maquis communiste dans le sud de la France, mouvement à tendance communiste) ou encore Front national, ces ouvrages sont souvent communistes, tendance politique dominante. [...]
[...] Cependant dans le courant d'octobre 1940, les premiers journaux parurent. Outre les grandes difficultés matérielles et politiques il existe des problèmes particuliers nés de l'incertitude et de l'isolement comme les transmissions souvent hasardeuses de la radio anglaise et la rareté des possibilités de communication entre les membres des organisations clandestines. Lors de l'élaboration du journal Résistance, les rédacteurs procédaient de la manière suivante: un membre du journal clandestin apportait la matière première, c'est à dire les journaux anglais, américains, suisses. [...]
[...] La première tentative de résistance journalistique fut entreprise par Edmont Michelet, le 17 juin 1940 (le jour de la demande officielle d'armistice de Pétain). Suit alors Conseils à l'occupé, fascicule qui parait en août, dont certains extraits furent cités à la BBC. Jean Texcier publiera plus tard une nouvelle brochure Notre combat, dont le ton est plus violent que Conseils à l'occupé. C'est par cette publication que Jean Texcier répond à la campagne dirigée par la presse contre l'Angleterre. Une des premières organisations résistantes au niveau de la presse fut Français libres de France, qui paraît en 1940. [...]
[...] C'est au cours de l'année 1940 qu'est publié un des plus importants journaux clandestins français de la seconde guerre mondiale: Résistance. La plupart des rédacteurs de Résistance furent pris dans les filets de répression Nazie. A partir de 1942, les journaux dépendent de plus en plus de partis politiques comme La Voix du Nord et du Pas-de-Calais rédigé par un socialiste. Ce journal incita par ses idées à la grève de près de mineurs, constituant ainsi la première grève de l'occupation. [...]
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