Le Président Wilson a déclaré à la fin de la guerre : « sans les femmes, la guerre n'aurait pu être gagnée ». Pourtant pendant très longtemps les livres d'histoires ont occulté cette contribution féminine, privilégiant plutôt l'analyse du contexte politico-économique et des récits de guerre des poilus. Ce n'est que depuis les années 70 que les historiens proposent une histoire sociale et culturelle de la Grande Guerre notamment en France et en Grande Bretagne où la mobilisation de la main d'oeuvre féminine a particulièrement bien fonctionné. On découvre ainsi que les femmes se sont entièrement investies dans l'effort de guerre à l'avant avec les infirmières mais aussi à l'arrière, quitte à occuper des emplois jusque là strictement réservés aux hommes. En cela, la Grande Guerre est vécue comme une parenthèse de liberté et d'indépendance, parenthèse qui sera cependant interrompue dès la fin de la guerre avec le retour des hommes et le renvoi des femmes dans leur foyer (...)
[...] En cela, la grande guerre est vécue comme une parenthèse de liberté et d'indépendance, parenthèse qui sera cependant interrompue dès la fin de la guerre avec le retour des hommes et le renvoi des femmes dans leur foyer. On va se demander alors quel était le rôle véritable joué par les femmes pendant la grande guerre et les conséquences que ça a pu avoir sur la société. Dans un premier temps nous verrons que l'entrée en guerre du home front, selon l'expression de Lloyd George s'est faite progressivement puis que trois figures féminines principales se distinguent en ces temps de guerre. [...]
[...] Enfin, nous analyserons les conséquences de cette entrée massive des femmes dans le monde du travail. UNE ENTREE EN GUERRE PROGRESSIVE du home front (expression Lloyd George) Du patriotisme tranquille Lorsque la guerre est déclarée, tout le monde pense que la guerre va être courte et c'est donc avec enthousiasme que l'on contribue à l'effort de guerre. Les femmes n'échappent pas à la règle : elles font leur devoir en s'occupant de la maison et des enfants pendant que leur homme est envoyé au front. [...]
[...] Il a fallu le concours de l'Etat, embarqué dans un dirigisme économique, pour que les femmes soient acceptées notamment par les syndicats essentiellement masculins. En Grande Bretagne c'est le principe de dilution c'est à dire le remplacement d'une main d'œuvre qualifiée par des travailleurs inexpérimentés qui est difficile à faire accepter alors qu'en France c'est plus le fait que les femmes accèdent à des nouvelles responsabilités traditionnellement masculines. Cependant les efforts de Lloyd George et Albert Thomas vont payer et, notamment grâce à la diffusion de circulaires ministérielles visant inciter les industriels à embaucher des femmes rapidement, à l'ouverture de bureaux de placement ainsi qu'à la négociation, la main œuvre féminine va devenir l'essentiel du travail de l'arrière pendant la guerre. [...]
[...] Sur ce point cependant différentes générations d'historiens s'affrontent : alors que les premiers travaux considèrent la guerre comme le début d'une possible émancipation des femmes, les années 80 et 90 ont amené les historiens comme Deborah Thom à plus de pessimisme. En effet, même si les louanges ne manquent pas pendant et au lendemain de la guerre, on a tôt fait de renvoyer les femmes dans leur foyer et de laisser la mémoire de leurs actions s'estompée pour laisser place à la seule figure de la veuve éplorée. Cependant, la donne a tout de même changé comme le montre le succès des suffragettes en Grande Bretagne en 1918. [...]
[...] Même si concrètement elles ne maîtrisent pas réellement les discussions concernant leur sort, généralement elles obtiennent gain de cause vu que l'Etat est prêt à négocier avec les syndicats et il ne s'agit pour les entreprises que de céder une partie de leurs bénéfices. Malgré ces succès, la différence entre salaire féminin et salaire masculin reste de 20 à en 1918. De plus, malgré la création de comités de travail de la femme en France et en Grande Bretagne, les conditions de travail demeurent difficiles et font de nombreuses victimes surtout en France. Conclusion : vers l'émancipation ? [...]
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