Au début du 19e siècle, le Royaume-Uni, qui comprend l'Angleterre, le pays de Galles, l'Ecosse, et l'Irlande depuis l'acte d'union de 1800, est à la fois une puissance maritime, commerciale et coloniale. Le pays est également le plus avancé sur la voie de la révolution industrielle, révolution qui métamorphose profondément la société et l'économie. Le début du siècle est d'ailleurs une période de crise, qui voit apparaître sur la scène politique des débats quant à la situation des exclus, les plus démunis mais aussi les non anglicans, les débats au sujet de l'économie, du commerce et de l'agriculture, les débats purement politiques qui touchent aux revendications nationalistes, mais aussi le débat sur la représentation et la démocratisation. En effet, le Royaume-Uni au début du 19e n'est pas encore le modèle parlementaire que nous connaissons aujourd'hui et la société est largement dirigée par une élite aristocratique. Mais alors qu'en France, les rois sous la restauration peinent à réformer, les gouvernants anglais même les plus conservateurs comme Robert Peel, savent céder et appliquer les réformes nécessaires pour éviter une révolution.
Comment le contexte social et politique de l'Angleterre du début du XIXe peut-il expliquer la mise en place d'une politique libérale par un conservateur ?
[...] C'est finalement la famine irlandaise de 1846 qui accélère le processus et qui pousse Robert Peel à faire adopter l'abrogation de toute loi sur les blés ouvrant la voie à l'Angleterre du libre-échange. Le lendemain de l'abrogation, le parti Tory se scinde en deux dont les peelites (gladstone). Conclusion Si plus tard, l'Angleterre fera du libre-échange un dogme, Robert Peel est considéré en 1846 comme un traître par son parti, trahison évidente aux vues des réformes libérales qu'il n'a cessé d'entreprendre. [...]
[...] En effet, seuls les riches propriétaires sont considérés comme suffisamment indépendants pour être éligibles. Les nouvelles villes industrielles comme Manchester ne disposent d'aucun siège alors que dans certaines villes, les bourgs pourris, on dénombre parfois 2 sièges pour 7 électeurs. Lord Grey forme alors un gouvernement Whig en 1830 à la demande du roi William IV. Les Tories s'opposent fermement à l'élargissement de l'électorat, dont Peel, qui fera jusqu'à 48 discours à la Chambre des Communes contre cette mesure. Le refus de la Chambre des Lords à majorité Tory de faire passer le bill déclenche des émeutes à Londres, à Nottingham où le château est brûlé, et à Bristol où elles prennent des proportions considérables. [...]
[...] Concrètement, le prix du blé est fixé et les taxes douanières sont si élevées que les blés étrangers ne peuvent pas être compétitifs. Mais si les propriétaires ont intérêt à ce que le prix du blé reste élevé, les classes inférieures elles en sont les victimes puisque le prix du pain augmente. L'aggravation des conditions de vie des classes inférieures va de pair avec le développement du socialisme, incarné par Robert Owen, qui va pousser les classes dirigeantes à prendre conscience à la fois de cette misère et du risque de révolte, pour effectuer des réformes sociales. [...]
[...] Chronologie Sir Robert Peel (1788-1850) 1801 : Union Act, acte d'union entre le Royaume-Uni et l'Irlande 1812-1818 : Peel secrétaire pour l'Irlande 1822 : Peel ministre de l'Intérieur 1828 : abolition du Bill du Test 1829 : Catholic Relief Act, acte d'émancipation des catholiques 1832 : Reform Act, réforme électorale 1834 : Nouvelle loi sur les pauvres 1834-1835 : 1er ministère Peel (qui dure 4 mois) 1838 : Charte du Peuple et mouvement chartiste 1841-1846 : 2nd ministère Peel 1846 : abolition des Corn Laws Bibliographie - Elie Halévy, Histoire du peuple anglais au XIXe siècle, tome 3 : de la crise du reform bill à l'avènement de Sir Robert Pell 1830-1841, Hachette et tome 3' : le milieu du siècle 1841-1852, édition corrigée Hachette - Roland Marx, La société britannique de 1660 à nos jours PUF. - Monica Charlot et Roland Marx, La société victorienne Armand Colin. - Encyclopédie Universalis : articles sur Robert Peel, sur l'époque Victorienne, sur l'histoire de la Grande-Bretagne au 19e siècle - http://www.spartacus.schoolnet.co.uk/PRpeel.htm - Sites Internet pour les caricatures : http://www.cartoonstock.com/vintage/directory/r/robert_peel.asp http://www.nottingham.ac.uk/mss/online/visual- resources/results.php?title=peel&catshort=cartoon&offset=0 Discours de Robert Peel, le 26 mai 1846 : " Le mérite de ces mesures, je le déclare à l'égard des honorables membres de l'opposition comme à l'égard de nous-mêmes, ce mérite n'appartient exclusivement à aucun parti. [...]
[...] Au début du siècle, la révolution industrielle est déjà très avancée et a contribué à l'enrichissement des classes supérieures que ce sont la haute bourgeoisie et l'aristocratie. Robert Peel est d'ailleurs un exemple de cette élite qui dispose à la fois de revenus fonciers et de revenus de la manufacture (manufacture de coton dans un grand domaine à Tamworth). Mais l'industrie a également créé une autre classe misérable qui vient s'ajouter aux paysans, les ouvriers. Ces classes laborieuses vivent dans des conditions très difficiles. [...]
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