Le Congrès de Vienne, entre 1814 et 1815, organise un nouveau découpage de l'Europe, le plus souvent à la faveur des quatre grands vainqueurs de Napoléon : la Prusse, la Russie, l'Autriche et l'Angleterre. En défendant leurs propres intérêts, ils étendent leur territoire et leur influence sans prendre en compte les aspirations nationales des différentes nations, plus faibles du fait de leur infériorité démographique, territoriale et politique. C'est le cas des Polonais, soumis à l'Empereur de Prusse à l'Ouest et au Tsar à l'Est; c'est le cas des Belges, inclus dans le nouveau Royaume des Pays-Bas, ou encore des Norvégiens placés sous la tutelle de la Suède.
Or ce partage arbitraire engendre rapidement des mouvements de contestation de l'Europe du Congrès de Vienne, des nationalismes qui vont jusqu'à se soulever pour gagner l'indépendance de leur nation. Nous allons étudier les différents mouvements de contestation afin de connaître les raisons de leurs soulèvements et leurs différentes revendications, ainsi que les conséquences qu'ont eues ces révolutions nationales sur la nouvelle carte de l'Europe.
[...] Athènes capitule enfin en 1827, après 9 mois de siège. Dans le même temps, la Russie a changé de Tsar, et Nicolas qui succède à son père Alexandre, lance un ultimatum au Sultan, passant outre le “concert européen”. Canning, ministre britannique des Affaires étrangères, y voit une volonté d'expansion de l'empire de Russie, et obtient l'envoi d'une force composée de français, d'anglais et de Russes (traité de Londres en juillet 1827), afin de tenter une médiation entre la Turquie et la Grèce. [...]
[...] Le conflit en Grèce a une importance capitale, du fait de l'engagement qu'y ont pris la France, l'Angleterre et la Russie: trois pays représentés au Congrès de Vienne offrent ici leur soutien à un peuple insurgé contre un souverain légitime. C'est une brèche qui s'ouvre dans l'ordre établi par la Sainte-Alliance. L'ordre établi par le Congrès de Vienne ne tient aucun compte des aspirations nationales des différents peuples et des différentes minorités. Cependant, les idées clamées par les révolutionnaires en 1789, en France, trouvent un écho chez ces peuples oppressés, privés de leur indépendance, soumis à la tutelle de souverains étrangers ou maintenus dans la division par des puissances qui ne veulent d'autre hégémonie sur l'Europe que la leur. [...]
[...] Ce manque d'unité et de poids face à une répression très dure fait de cette révolution un échec cuisant. Ainsi, les revendications nationalistes ne sont pas tolérées par les grandes puissances de la Sainte-Alliance, et la victoire belge tient seulement du fait que la Russie est aux prises au même moment avec les Polonais, et qu'étant dans la sphère d'influence britannique, les Anglais préfèrent voir une Belgique indépendante qu'une expansion française en Belgique. C'est pourquoi, en 1830, un congrès qui se réunit à Londres accorde à la Belgique un statut de neutralité garanti par toutes les puissances, dont la France. [...]
[...] Les événements de Serbie éveillent les sentiments nationalistes des pays qui, comme elle, sont soumis au Sultan. En Grèce, en particulier, où depuis le début du siècle se développe une bourgeoisie marchande qui puise dans les idées libérales de l'occident et fonde une société secrète, l'Hétairie. Cette société s'attire la sympathie de nombreux dirigeants de grandes puissances et notamment du Tsar. Mais les contestations ne se concrétisent qu'en 1820, date à laquelle les Grecs se soulèvent, chassent les Turcs du pays, et proclament leur indépendance en janvier 1822 à Épidaure. [...]
[...] La Russie, L'Autriche et la Prusse envoient donc des troupes pour tuer dans l'oeuf ce mouvement révolutionnaire. La partie russe de la Pologne devient donc le théâtre des affrontements entre les troupes russes et les insurgés polonais, lesquels sont moins entraînés et très inférieurs en nombre, et affaiblis par leur division entre les et les rouges”. Les uns, plus proches du Tsar, sont pour une collaboration avec ce dernier, tandis que les seconds défendent des réformes favorables aux couches populaires. [...]
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