- Qu'est-ce qu'une révolution ? Voyons, à travers quelques exemples des usages du mot, quelles sont ses significations. Celles-ci sont assez opposées les unes aux autres.
. Dans le monde des astres, une révolution c'est le mouvement d'un astre autour d'un autre. C'est aussi le temps nécessaire à un astre pour effectuer ce tour complet. C'est un mouvement perpétuel qui ne change jamais et qui fait partie de l'ordre naturel : l'astre revient à son point de départ et continue à tourner.
* Sous l'ancien régime, jusqu'au XVIIIe siècle, « révolution » a précisément ce sens-là en politique : le retour à l'origine, la remise en ordre dans une situation de désordre supposé. Le mot « réforme » a, en ce temps-là, également le même sens.
* C'est donc le contraire de ce que nous entendons habituellement, de nos jours, par révolution.
. Dans l'histoire et la philosophie des sciences, on parle de « révolution scientifique » pour désigner une découverte majeure, qui remet en cause toutes les connaissances tenues jusqu'alors pour acquises :
* on parle de « révolution copernicienne » : en 1543 Copernic publie un livre, intitulé "Sur les Révolutions des Sphères Célestes », dans lequel il montre que c'est le soleil, et non pas la terre, qui se situe au centre de l'univers.
* C'est une révolution scientifique au sens où toutes les connaissances antérieures, héritées de l'Antiquité, sont désormais dépassées par la nouvelle théorie. Il y a là l'idée d'un changement radical, que l'on retrouve dans le sens politique moderne de « révolution », depuis la fin du XVIIIe siècle.
. Dans le domaine politique, depuis la révolution d'indépendance nord-américaine (les Treize Colonies devenues les Etats-Unis), et plus encore depuis la Révolution française (1789), la révolution est considérée comme un changement radical dans l'organisation du pouvoir politique et de la société, comme un moment de rupture avec le passé : la révolution française baptise « ancien régime » tout l'ordre social et politique qui l'a précédée pendant des siècles.
* La révolution, dans ce sens moderne, est porteuse d'utopie : elle a pour projet d'inventer une nouvelle société et un « homme nouveau », « régénéré », « libéré ».
* Dans ce sens du mot, la première grande révolution du XXe siècle est la révolution russe (octobre 1917).
. Cependant, un sens « faible » du mot révolution subsiste : quand on parle de « révolution de palais », pour désigner le renversement d'un dirigeant ou d'un gouvernement, sans intervention populaire, et sans que les institutions soient changées (...)
[...] o La révolution et les guerres civiles débouchent sur la désintégration territoriale de l'ancienne monarchie espagnole : les Américains se séparent de la péninsule, mais se divisent aussi entre eux, en nations indépendantes les unes des autres. o Mais dans les deux camps, loyaliste et patriote, la révolution a eu lieu, soit parce que la Constitution de Cadix a été appliquée (dans les provinces loyalistes), soit parce que les insurgés s'en sont inspirés pour rédiger leurs propres constitutions et créer de nouvelles formes de gouvernement. [...]
[...] Les constitutions sont également très fréquemment changées, souvent à l'issue d'un pronunciamiento. - On a souvent attribué ces formes de la vie politique à l'inadaptation des institutions libérales à la culture des Latino-américains : comment des paysans indiens auraient-ils pu comprendre la séparation des pouvoirs et le rôle des élections ? o Pire encore, on a souvent dit que les sociétés latino-américaines étaient des sociétés intrinsèquement violentes, en raison de l'héritage colonial des divisions ethniques et raciales entre blancs, indiens et noirs ou sang-mêlés. [...]
[...] La révolution hispanique et les indépendances américaines. La révolution hispanique - en 1808, l'invasion de l'Espagne par Napoléon et l'abdication forcée du monarque espagnol en sa faveur provoquent l'effondrement de la Monarchie espagnole, qui se compose alors de l'Espagne et des vastes territoires de l'Amérique espagnole (toute l'Amérique latine actuelle sauf le Brésil et les Guyanes). - Les Espagnols et les Américains rejettent l'usurpateur : c'est le début de la révolution hispanique : o En Espagne, en pleine guerre d'indépendance contre les armées napoléoniennes, l'assemblée des Cortès est réunie en 1810 par les patriotes réfugiés à Cadix. [...]
[...] Elles ont aussi multiplié les factions politiques et les factions armées, qui rivalisent pour conquérir le pouvoir. o Les nouveaux Etats indépendants sont très faibles : les gouvernements n'ont pas les moyens financiers et humains nécessaires pour administrer et contrôler des territoires très vastes et sous-peuplés. Ils sont incapables d'arbitrer les conflits, et ont donc très peu de légitimité. o Les pronunciamientos ne sont pas des coups d'Etat : ce sont des mouvements politiques, des coalitions larges qui se regroupent derrière un caudillo qui a présenté un Plan politique, pour renverser un gouvernement considéré comme illégitime. [...]
[...] Or, même celle-ci commence comme une révolution réformiste contre un régime dictatorial, elle repose sur une insurrection armée mais aussi sur une large coalition politique, où ne figure même pas, au début, le parti communiste cubain. o De fait, aucun parti communiste n'est parvenu à prendre le pouvoir en Amérique latine au XXe siècle et aucun n'a jamais représenté une force politique vraiment significative. Ils se sont tous associés, à un moment ou à un autre, à de larges coalitions de type réformiste o L'ensemble des partis et des gouvernements qui arborent le titre de révolutionnaires (cf. [...]
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