Après la « protomondialisation », terme qu'emploie Crouzet pour désigner l'accès à un premier stade de mondialisation au XVIe avec les conquêtes ibériques et le développement de la traite négrière, le XIXe siècle opère une véritable rupture. En effet, il peut être analysé comme le premier âge d'or de la mondialisation.
[...] Le tonnage des steamers dépasse celui des voiliers dans les années 1890. Peu à peu, ils triomphent sur l'ensemble des routes maritimes du globe, acquérant une suprématie définitive au début du XXème siècle. La victoire du navire à vapeur a donc été lente. C'est autour de 1860 qu'ont lieu les progrès décisifs : le fer puis l'acier remplacent le bois dans la construction de la coque, diminuant les frais d'entretien et l'usure ; l'hélice élimine définitivement la roue à aubes, grâce à son rendement supérieur. [...]
[...] On signalera la construction de quelques grandes lignes pénétrantes comme le Transsibérien. Au total le réseau mondial dépasse le million de km en 1910. Même s'il est inégalement réparti, les progrès techniques et notamment le perfectionnement des locomotives permettent d'augmenter les vitesses et les tonnages transportés et de réduire considérablement les prix des transports. - Ainsi, on voit bien comment l'essor du chemin de fer participe au rétrécissement de l'espace mondial. L'évolution du transport maritime La machine à vapeur n'a pas seulement permis la révolution ferroviaire, elle explique aussi la révolution maritime. [...]
[...] Dès lors, les conséquences sont également multiples : les esprits s'ouvrent au monde et aux différentes cultures, les contacts entre les hommes se multiplient et l'on constate le développement d'une interdépendance économique et sociale. C'est dans ce contexte que se forment le mythe du rêve américain les premiers projets de tour du monde (cf. Jules verne) ou encore le voyage du positivisme jusqu'au Brésil (cf. Ordre et Progrès D'autre part, l'accroissement des flux d'échanges et de migrations permet une mondialisation du savoir. C'est par exemple, la naissance d'une communauté scientifique internationale avec la création du prix Nobel en 1905. Dès lors, l'information circule mieux, les idées voyagent. [...]
[...] Cette convergence a pour conséquence d'accélérer la division internationale du travail, le pays le plus cher étant contraint de réduire ou même de supprimer sa production au profit d'un approvisionnement extérieur. On constate ainsi l'essor de la concurrence internationale. C'est pour amortir le cout social d'une telle adaptation que les pays européens recourent à la fin du siècle à des mesures protectionnistes visant à protéger notamment les agriculteurs menacés par la concurrence des pays neufs. Les pays qui ont déjà réalisé leur take off exploitent la division internationale du travail: ils exportent leur production manufacturée et importent des matières premières, bon marché. On parle alors d'européanisation du monde. [...]
[...] En outre, le développement des moyens de transport à l'échelle nationale stimule l'économie du pays en sollicitant l'industrie. Ce processus favorise à son tour l'essor du commerce international qui explose après 1850 en partie grâce au développement des chemins de fer , grands consommateurs de fer et de fonte. Ainsi, selon M. Kuczinski, la consommation de fer et de fonte en Allemagne passe de 1700 tonnes en 1836- 38 à 115000 tonnes de 45 à 47. Enfin, la maitrise des nouvelles technologies en matière de transport confère à quelques nations des atouts stratégiques. [...]
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