"La Révolution orange déclenchera une épidémie de démocratie à travers le monde". C'est en ces termes optimistes que Ioulia Timochenko, grande figure du mouvement orange, analysait ce qui était en train de se passer en Ukraine. En décembre 2004, les projecteurs médiatiques se sont soudainement braqués sur un pays qui jusque-là faisait l'objet de peu d'attention.
Tous les dirigeants de la planète, de George Bush à Hu Jintao ont exprimé un point de vu sur ce qui était en train de se passer en Ukraine, la maison Blanche saluant même un "tsunami démocratique" à propos duquel le reste du monde aurait tout intérêt à prendre en exemple. Pour mieux comprendre ce qu'il s'est passé dans cette ancienne république soviétique, il faut restituer les faits dans un contexte historique global. Ces événements sont intervenus dans un contexte historique particulier, celui dit des "révolutions de velours", aussi appelé "quatrième vague démocratique", car dans la continuité des trois précédentes vagues.
Ce mouvement des révolutions de velours est intervenu dans des sociétés postcommunistes dans lesquelles il y eut peu ou pas de réformes structurelles au moment de l'implosion de l'URSS, sociétés dans lesquelles il n'existait pas ou de manière embryonnaire des sociétés civils, dans lesquels le pouvoir était confisqué au profit d'une classe dirigeante et surtout une paralysie des institutions. Sociétés qui en dépit de la fin de l'URSS ont vu leurs maux perdurer.
[...] Les trois éléments qui caractérisent cette révolution : - L'élément déclencheur : les fraudes massives, et l'empoisonnement à la dioxine du meneur de la contestation - Un mouvement ayant bénéficié d'une exceptionnelle chaine de sympathie et d'appui (logistiques, financiers) de la part des pays occidentaux. - Une contestation organisée au moyen d'associations et d'ONG dont le but est de rapprocher l'Ukraine des institutions européennes. II Dont les résultats sont réels, mais tardent à se faire sentir et sont fragilisés par les querelles au sein même de la coalition orange A. [...]
[...] L'ensemble des organisations issues de la société civile poursuivent deux buts : démocratique et nationaliste. B. L'Ukraine, un pays tiraillé et en proie à une instabilité chronique 1. Un pays toujours autant fragmenté (linguistique, religieux, économique, historique). Le mouvement de contestation était davantage un moyen pour les oligarques de l'ouest de mettre la main sur les ressources traditionnellement monopolisées par les oligarques de l'est et du sud. Cette fragmentation du pays est clairement visible au niveau du nombre de crises politiques qu'a connues l'Ukraine depuis la révolution orange. [...]
[...] La Révolution orange et la place de la démocratie en Ukraine "La révolution orange déclenchera une épidémie de démocratie à travers le monde". C'est en ces termes optimistes qu'Ioulia Timochenko, grande figure du mouvement orange, analysait ce qui était en train de se passer en Ukraine. En décembre 2004, les projecteurs médiatiques se sont soudainement braqués sur un pays qui jusque-là faisait l'objet de peu d'attention. Tous les dirigeants de la planète, de George Bush à Hu Jintao ont exprimé un point de vue sur ce qui était en train de se passer en Ukraine, la maison Blanche saluant même un "tsunami démocratique" à propos duquel le reste du monde aurait tout intérêt à prendre en exemple. [...]
[...] - En Ukraine, un premier ministre d'opposition; La "révolution orange" perd ses couleurs, Le Monde Diplomatique, septembre 2006. - Interview de Myroslav Popovych, philosophe ukrainien, Le Temps décembre 2004. - Vincent Jauvert, Les faiseurs de révolution, Le Nouvel Observateur mai 2005 http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2116/articles/a269201- les_faiseurs_de_révolutions.html Plan La Révolution Orange et la place de la démocratie en Ukraine I La révolution orange peut s'analyser comme un sursaut populaire face à l'échec de la transition post soviétique. A. Situation de l'Ukraine avant la révolution. [...]
[...] La révolution orange a permis un certain apprentissage de la démocratie par les Ukrainiens 1. L'assainissement du processus électoral et l'appropriation du vote par les Ukrainiens Pour valider cette affirmation, on se base sur le compte rendu fait par l'ensemble des observateurs à propos des élections législatives de 2006. Le déroulement de la campagne électorale montre que l'Ukraine a fait des progrès considérables sur la voie de la démocratisation. Quelle différence avec la campagne électorale de 2004 et la récente campagne électorale en Biélorussie ! [...]
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