La révolution nationale-socialiste était-elle sociale ?

Résumé du document

En premier lieu, il convient de corriger un sophisme qui serait de dire que la réponse à la question sauterait aux yeux, dans la dénomination même du national-socialisme. Le mot "socialiste", bien que certes évocateur d'idéaux sociaux, ne garantit en rien le caractère social des nazis, et il y a également une différence à faire entre "sociale" et "socialiste", bien que le deuxième induise souvent le premier. En réalité, on entend parler de la branche "sociale" du parti national-socialiste, ce qui induit de parler de l'aile gauche, et de l'application des idéaux de l'aile gauche du NSDAP.

Le terme de révolution nationale-socialiste est lui aussi sujet à controverse. Par révolution nationale-socialiste, on entend en général parler de la période qui suit l'accession d'Hitler à la chancellerie après sa victoire aux élections législatives en 1933, et qui se poursuit jusqu'à la fameuse "Nuit des Longs Couteaux", en juillet 1934 (...)

Extraits

[...] Par ses qualités d'orateur, Hitler va conquérir le groupe assez rapidement, et le "Deutschlands Arbeit Partei" qui n'a pas encore la mention “national-socialiste” va connaître une ascension fulgurante. Cela commence dès février 1920, avec la création par Hitler, des "25 points", qui sont les points fondateurs du national-socialisme. A côté de points peu surprenants de la part d'un parti d'extrême droite, notamment concernant l'antisémitisme, on retrouve une vraie dimension sociale. On peut citer le 7ème point, ou le Reich est tenu d'assurer la protection de ses citoyens, et de procurer une alimentation d'un niveau minimal. [...]

[...] Bien que les possibilités de choix de l'emploi soient quelque peu limitées, le national-socialisme a bouleversé le marché du travail allemand et l'ordre social, dans le bon sens, puisqu'un taux de chômage faible est l'un des garde-fous de la paix sociale. En 1938, le niveau de vie de la population allemande est redevenu semblable à celui qu'il était avant le krach boursier de Wall Street, en 1929, grâce à une protection sociale complète, qui n'est pas sans rappeler celle d'un modèle de Hitler, en la personne du chancelier Otto von Bismarck. [...]

[...] Laïdouni Mehdi Conf 1-11 La révolution nationale-socialiste était-elle sociale ? En premier lieu, il convient de corriger un sophisme qui serait de dire que la réponse à la question sauterait aux yeux, dans la dénomination même du national-socialisme. Le mot "socialiste", bien que certes évocateur d'idéaux sociaux, ne garantit en rien le caractère social des nazis, et il y a également une différence à faire entre "sociale" et "socialiste", bien que le deuxième induise souvent le premier. En réalité, on entend parler de la branche "sociale" du parti national-socialiste, ce qui induit de parler de l'aile gauche, et de l'application des idéaux de l'aile gauche du NSDAP. [...]

[...] III) Des idéaux sociaux présents si l'on considère la révolution sur le long terme. Bien que le but immédiat, pour assurer le succès de la révolution, était de ne pas se mettre à dos le milieu bourgeois, et bien que le régime nazi se repose sur la bourgeoisie dans son exercice du pouvoir, il convient de constater que l'héritage de Röhm et Strasser n'est pas totalement dilapidé, loin s'en faut. La question de la justice sociale (bien que mise sous l'angle de l'antisémitisme), est au contraire très présente dans le régime allemand, et on peut affirmer qu'une sorte de révolution sociale, marquée par l'apparition de très nombreuses mesures, se déroule dans les années suivant la prise de pouvoir de Hitler. [...]

[...] La révolution nationale-socialiste au sens premier, en plus de ne pas être sociale, veut éliminer totalement tout ce qu'il y'a de social dans le national-socialisme, c'est là une de ses mutations principales. Cependant, au fur et à mesure que le régime se consolide, dans la continuité de la révolution nationale-socialiste, se développe une portée sociale de la politique nazie, très nuancée, certes, mais qui prend de l'importance, et qui montre que la question du changement de l'ordre social n'a pas été totalement reniée. [...]