On observe tout d'abord un véritable phénomène de révolution de la lecture au cours du XIXème siècle.
Présentation du tableau de Fantin-Latour (1753) : « Mlle Ferrant méditant sur Newton » représente une femme qui s'adonne à une lecture tout à fait sérieuse. Aussi, avec les tableaux de Manet : « Sur la plage » (1872-1874) et « Liseuse illustrée », on observe un changement de format des livres qui deviennent plus petits et le basculement vers une lecture-loisir, vers une lecture de type plaisir. On passe aussi d'une lecture de bibliothèque à une lecture de consommation courante au cours du siècle comme le montre le tableau « Le liseur », on pratiquait avant une lecture sérieuse, intellectuelle. La lecture au XIXème siècle est aussi très marquée sexuellement.
On observe donc une nouvelle appropriation de la lecture par de nouveaux groupes sociaux qui vont commencer à lire. On observe en outre une individualisation des façons de lire qui est directement liée à l'intériorisation de la lecture. Ainsi, on passe d'une lecture à voix haute à une lecture silencieuse, qui est égoïste mais qui fait émerger des consciences individuelles.
Pour des observateurs contemporains comme G. Heinzmann, la lecture a entraîné autant de modifications que la Révolution Française (RF) dans le paysage européen.
De nouveaux auteurs émergent comme S. Richardson avec des Roman comme Pamela (1740) qui est immédiatement traduit en français (1742) chose rare pour l'époque et qui décrit un monde de femme avec un lexique bien précis. Il décrit aussi l'intimité de la relation amoureuse, ce qui est totalement nouveau pour l'époque. Ce livre enchante le public féminin et entraîne ce que l'on a appelé « la rage de lire ».
[...] La fréquentation des bibliothèques relève des églises. Pour lire sans acheter, il va falloir passer par les bibliothèques universitaires ou des cloîtres, c'est un embryon de sociabilité politique. A l'intérieur des cabinets littéraires on observe la création de sociétés de lecture à partir des années 1750 (Allemagne) puis après pour le reste de l'Europe. La première bibliothèque municipale de prêt est ouverte à Berlin en 1750. Même dans les petites villes, les bibliothèques publiques sont tenues par le maître de poste (souvent). [...]
[...] La lecture au XIXème siècle est aussi très marquée sexuellement. - on observe donc une nouvelle appropriation de la lecture par de nouveaux groupes sociaux qui vont commencer à lire. On observe en outre une individualisation des façons de lire qui est directement liée à l'intériorisation de la lecture. Ainsi, on passe d'une lecture à voix haute à une lecture silencieuse, qui est égoïste mais qui fait émerger des consciences individuelles. - pour des observateurs contemporains comme G. Heinzmann, la lecture a entraîné autant de modifications que la Révolution Française dans le paysage européen. [...]
[...] La tendance lourde est le recul des ouvrages religieux et des théologies alors que les romans et les ouvrages de science politique affluent. Les courants des idées des révolutionnaires français arrivent sur le marché européen. On observe en outre une augmentation des prix dans la première moitié du XIXe siècle car il y a une demande importante, la tension sur les prix est alors régulière. C'est aussi pour cela que le format du livre change (in folio, in octavo, in douze), le petit format permet une plus grande diffusion. [...]
[...] Les commerçants, les élites de l'artisanat, la bourgeoisie de Cour (particularité allemande). L'armature bureaucratique est constituée par cette petite bourgeoisie du savoir (forte représentation). C'est un élément important car cette bourgeoisie se retrouve et discute des ouvrages, on sent une véritable effervescence autour des idées de gouvernement qui deviennent des enjeux. La bourgeoisie allemande expérimente aussi le processus d'auto réflexion, de formation de la conscience politique. La lecture devient le moyen de l'émancipation, il y a un élargissement de l'horizon moral et politique. [...]
[...] C'est le vrai phénomène que l'on appelle la rage de lire Aussi, on passe d'une lecture intensive où l'on connaissait à fond un certain nombre de textes que l'on avait même appris parfois à une lecture plus extensive : les livres vont être lus et jetés abandonnés. Ce passage s'opère dans l'Europe entière et il va faire que la population urbaine d'abord et la population rurale ensuite picore du temps dans la journée pour pouvoir lire. De plus, on dégage des budgets financiers à cette même fin. Le monde de la domesticité imite aussi le monde des maîtres et se met à la lecture. Il n'est pas rare de voir une maîtresse bourgeoise prêter des livres à sa servante et en parler avec elle. [...]
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